Il est un peu plus de 10 heures, ce samedi, 23 janvier 2021. La zone industrielle du Port Autonome de Kribi fait battre le cœur du Cameroun tout entier. Quelques mois seulement après l’adoption de la toute nouvelle Stratégie Nationale de Développement (SND 2020-2030), la jeune place portuaire prêche par l’exemple. Conformément à la nouvelle boussole de l’Etat du Cameroun, qui fait reposer le développement du secteur industriel sur « deux principales orientations (…) la promotion de l’industrie manufacturière et le rattrapage technologique », le PAK propose sa première solution. Une usine d’assemblage d’engins de BTP, construire par le géant mondial Tractafric Equipment, pour un investissement de trois milliards de FCFA.
L’usine, la première de toute la sous-région Afrique centrale, comprend une ligne d’assemblage de véhicules d’une capacité de 250 engins par an, d’un atelier « à la pointe de la technologie », et d’un magasin de pièces, « qui permettront d’accompagner tous les acteurs de la zone industrialo-portuaire de Kribi, et plus largement tous les opérateurs du sud du pays », précise Alain Dufournier, Directeur Général de Tractafric Equipment Afrique centrale.
L’offre
Face à Emmanuel Nganou Djoumessi, Ministre des Travaux Publics, missionné à Kribi pour représenter le Chef de l’Etat, le Top management du groupe Optorg, représenté par Tarafa Marouane, son PDG n’est pas allé par quatre chemins pour présenter l’importance de cette usine. « Elle va alimenter le pays en machines de construction, qui vont contribuer à la construction de nouvelles infrastructures dans le pays. Ces installations vont bénéficier à l’ensemble de l’écosystème national : des activités économiques vont être développées, des emplois créés, des transferts de compétences opérés », précise Tarafa Marouane.
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« Au-delà du Cameroun, l’usine est également destinée à fournir en équipements tous les opérateurs de la sous-région Afrique centrale. Le Cameroun, et plus particulièrement le hub industrialo-portuaire de Kribi, offre l’environnement idéal au service de cette ambition. Notre usine va ainsi contribuer, en ligne avec le projet de la plateforme de Kribi, au rayonnement régional du pays », ajoute-t-il.
CTD
Au-delà de l’offre, c’est surtout le coût et le mécanisme d’acquisition de ces engins qui sont innovants. « SEM est une gamme d’engins dits « utilitaires » développée par Caterpillar pour la construction et l’entretien d’infrastructures. Avec une gamme large, SEM offre aux entreprises des applications variées pour leurs projets TP : chargeurs, bulldozers, niveleuses, compacteurs. La gamme SEM répond particulièrement bien aux besoins de nombreux opérateurs camerounais. Il s’agit d’engins de qualité, simples et solides, avec une durée de vie de 10 000 heures. Testés localement, les engins répondent parfaitement aux conditions d’exploitation du pays. Bien que vendus à un prix plus abordable que la ligne principale CAT, les engins SEM bénéficient de tous les services associés aux équipements CAT. A savoir la garantie de suivi en pièces, l’accompagnement technique dans les mêmes ateliers, les formations, etc. Ils constituent donc l’assurance d’un équipement au meilleur niveau », éclaire Othman Douiri, DG Tractafric Equipment Group.
Désormais pleinement responsables de la mise en œuvre de leurs projets de développement, les 350 collectivités territoriales décentralisées du Cameroun au cœur des cibles de l’Usine d’Assemblage de Kribi. Elles qui recevront une dotation annuelle de 100 milliards de FCFA de l’Etat au cours de cette année, doivent notamment accompagner l’Etat dans la construction des 6 000 km de routes programmés pour la décennie 2020-2030 ; et entretenir les 98 500 kilomètres de routes en terre du réseau routier national.
L’argent
A ces CTD, et aux autres entreprises camerounaises (et de la sous-région Afrique centrale), Tractafric Equipment Cameroun a aménagé une offre adaptée à sa cible. « La baisse du coût est formidable, Vous voyez, chaque fois que nous formons le prix d’une infrastructure routière donnée, il y a un segment important qui est celui des équipements que l’entreprise devra mobiliser pour ces travaux. Maintenant que nous aurons à produire les équipements sur place, à des coûts véritablement compétitifs, on va y aller. Cela répond également à notre stratégie d’import substitution. Nous consommons ce que nous produisons, et nous produisons ce dont nous avons besoin », assure Emmanuel Nganou Djoumessi.
Alors que les engins de l’UAK tracent la route d’un avenir radieux, le Port Autonome de Kribi se frotte les mains. Trois ans seulement après sa mise en exploitation, l’inauguration d’une deuxième usine est un excellent atout marketing pour sa zone industrielle. Les 20 000 ha aménagés par les équipes de Patrice Melom n’auront certainement pas de mal à être rapidement occupés par de nouveaux investisseurs.
Frégist Bertrand TCHOUTA, de retour de Kribi
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