Chef de projet Transport CAN 2021 chez Transu Voyages, il explique le montage financier du projet, et ce qui pourrait être fait de ces véhicules.
Deux mois après le coup de sifflet final de la Coupe d’Afrique des Nations CAN TotalEnergies 2021, l’actualité reste cristallisée par cet événement. Notamment au sujet des bus, « introuvables » selon l’opinion, qui crie à un énième détournement du Ministère des Transports, en coaction avec des entreprises comme Transu Voyages. Que répondez-vous à cette polémique ?
Merci de nous avoir approchés sur la prétendue disparition des bus de la CAN. Evidemment ce sont des allégations qui sont fausses. Ce qu’il faut savoir c’est que Transu Voyages, et ses partenaires, ont, à titre locatif fourni des bus pour le transport des sélections et des officiels lors de la CAN. Un contrat a été signé à cet effet le 10 novembre 2021 entre le Ministère des Transports qui est le Maître d’Ouvrage, et TRANSU VOYAGES.
Le contrat stipulait ceci. La location de 48 bus et de 200 véhicules pour le transport terrestre des sélections, des officiels, et des autres délégations dans le cadre de la CAN TotalEnergies Cameroun 2021.
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Ce qui nous a surpris ce sont les propos à caractère diffamatoire publiés dans certains organes de presse locaux. Je tiens à préciser que la réputation d’une entreprise est un actif qu’il faut préserver. On ne peut citer, sur la base d’arguments fallacieux, une entreprise. TRANSU VOYAGES tient à son image et surtout à consolider la confiance de ses partenaires.
Les chiffres sur le nombre de bus soit disant « achetés » et le faramineux montant évoqué ne nous concernent pas. Nous avons transmis en toute transparence notre contrat à des journalistes sérieux afin que toutes supputations puissent disparaître au sujet de la prestation exécutée par TRANSU VOYAGES.
Il y avait 24 équipes. Le contrat parle de 48 bus parce qu’à côté des 24 équipes, il y a des bus pour d’autres délégations. Je peux vous affirmer que nous en avons fait plus que ce qui était initialement attendu pour l’honneur de notre pays.
Au plan opérationnel, pouvez-vous nous décrire le management opérationnel de cette flotte ?
Transu Voyages a fait une offre exceptionnelle de ce point de vue : Il s’agissait de fournir 24 bus flambant neufs de 50 places d’égal standing brandés aux couleurs des équipes qualifiées. Mais pas seulement. Au moment où nous avons reçu le plan de transport délivré par le Maître d’Ouvrage, nous nous sommes rendus compte qu’il y avaient des contraintes opérationnelles qui n’avaient pas été prises en compte.
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Nous avons ajouté 36 van bus dont 24 ont été affectés en plus des bus aux sélections nationales. Le reste a été dispatché dans les autres villes hôtes pour les équipes opérationnelles. Nous avons également ajouté cinq minibus de 25 places pour le transport des officiels, pour le transport des membres du Comité exécutif de la CAF, et pour les invités de marque. Il faut préciser que les 36 premiers van-bus sont des véhicules de transport en commun de 15 places.
Ce premier lot de la flotte a été entièrement acheté par Transu Voyages grâce à un crédit-bail obtenu chez Afriland First Bank. N’eut été l’implication de cette entreprise, on n’aurait jamais eu les 24 bus des sélections dans les délais impartis au Cameroun.
Le reste de la flotte, les 24 parmi les 48 premiers que j’ai tantôt évoqué, et les 200 autres véhicules de tourisme, ont été constitués grâce aux autres partenaires de Transu Voyages. D’ailleurs, le Maître d’Ouvrage, qui est le Ministère des Transports, avait insisté sur le fait que la prestation soit inclusive. Nous avons donc fait appel à d’autres prestataires, comme Africon qui nous a fourni 13 bus, Buca Voyages, huit bus, et d’autres partenaires. Ces véhicules ont servi au transport des groupes constitués, à l’exemple des volontaires, des hommes de médias locaux et étrangers. Plus tard, nous avons encore mis à contribution d’autres entreprises de voyages, en fournissant presqu’une trentaine d’autres bus de différents modèles et standing, pour le transport des supporteurs dans la ville de Yaoundé à partir des demi-finales.
Au plan du business, quel bilan faites-vous de cette opération ?
Nous avons un différentiel qui est en attente de paiement. Nous espérons que l’Etat pourra régulariser la situation afin qu’on puisse très rapidement soulager les partenaires qui nous ont fait confiance.
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Aujourd’hui, nous sommes cités en exemple, en modèle en Afrique pour la qualité de l’organisation du transport.
Un mini-bus a été saisi par les équipes de la Douane il y a quelques jours
Lorsque nous terminons notre prestation, nous avons garé ces véhicules. Il y a des véhicules qui sont restés stationnés dans certaines villes. Le temps de rentrer, la CAN étant achevée, il fallait se pencher sur les rapports. Pendant que certains véhicules revenaient, d’autres sont restés garés dans leurs villes d’affectation. Je vous rappelle qu’ils étaient envoyés dans cinq villes (Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Limbé).
Après nous avons un contrat dans lequel il est stipulé que les véhicules entraient hors droits et taxes de douane. Dans le cadre de la compétition, tous ces véhicules sont passés. Sauf que les éléments de la Douane ont décidé de revenir dessus totalement en marge des dispositions du contrat. Nous les avons laissé faire. En ce moment, le problème est en train d’être résolu.
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Un privé qui s’investit, dépense autant d’argent, a besoin d’incitations, de facilités. Surtout, compte tenu du court délai qui restait. On n’avait plus que 30 jours pour faire venir les véhicules.
Au mois d’octobre, nous n’avions pas encore de contrat et donc pas encore mobilisé la flotte essentielle, à savoir les bus des sélections. TRANSU VOYAGES a travaillé d’arrache pieds avec ses partenaires pour trouver des solutions efficaces, réalistes et surtout accessibles.
Le contrat est signé le 10 novembre 2021 comme je l’ai indiqué précédemment. Sachant que la CAF attendait fermement la mise à disposition des véhicules au plus tard le 02 janvier. Nous étions également dans une période marquée par des tensions et des crises dans le transport maritime. Des gens se sont mobilisés, dont la banque, pour qu’on puisse avoir ces véhicules. Ce fut une prouesse !
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Donc, nous avons résolu un problème en apportant les bus des sélections nationales et d’autres minibus. Après, nous attendons l’application des facilités promises au moment où il faut les mettre en exploitation pour éponger l’énorme dette que nous avons contractée.
Où en êtes-vous avec le processus de rétrocession ?
Il n’y a pas de rétrocession d’un bien loué ! Je vous le répète. Nous avons exécuté une prestation de location de 48 bus et 200 véhicules de tourisme. Cette prestation devait intégrer d’autres acteurs de la chaîne de transport. Ce que nous avons fait. Il n’y avait pas ici un seul opérateur de transport pouvant fournir 24 bus identiques dans les standards de la CAF et dans les délais indiqués. TRANSU VOYAGES y est parvenu, au prix d’énormes sacrifices. C’est ce que vos lecteurs doivent savoir. Et ce sont des Camerounais qui se sont engagés pour cela.
Une entreprise de droit Camerounais s’est permis d’acheter les 24 bus qu’elle pour les mettre en location comme cela se fait partout pour ce type d’évènement. Je vous ai expliqué comment nous avons mobilisé le reste de la flotte.
Retranscrits par Frégist Bertrand TCHOUTA
