Le Directeur Général des Aéroports du Cameroun (ADC S.A.) décrit le processus qui a conduit à l’obtention de cette certification. Il révèle aussi le plan mis en place pour garder cette distinction.
Monsieur le Directeur Général, vous venez de recevoir le tableau, matérialisant la certification de Classe A. pour l’aérodrome de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Quel est votre sentiment ?
Je voudrai, avant tout chose, exprimer ma profonde gratitude à son Excellence monsieur le Président de la République pour sa très haute sollicitude en faveur du développement de nos aéroports. Mes remerciements vont aussi à l’endroit de monsieur le Ministre des Transports, qui a bien voulu présider la cérémonie.
La certification de l’aérodrome que nous célébrons aujourd’hui est une exigence réglementaire en matière de sécurité aéroportuaire. Elle concerne l’exploitation technique des aérodromes. C’est-à-dire la partie la moins visible de l’aéroport, mais de loin la plus stratégique et la plus critique.
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Cette certification s’applique aussi aux installations techniques de l’aérodrome qui permettent le décollage, l’atterrissage et le stationnement des aéronefs. Comme vous le constatez, la partie aérogare passagers, qui est la plus connue du public n’est pas concernée par cette certification.
Quel est l’intérêt de cette certification pour un aéroport comme celui de Yaoundé-Nsimalen ?
La certification a pour but de garantir la conformité des installations techniques, et des qualifications des personnels d’exploitation selon les normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Ainsi que le respect du protocole de Durban entre l’exploitant, en l’occurrence ADC, et les autres intervenants de la plateforme aéroportuaire pour minimiser les risques de sécurité associés aux opérations de vol.
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Quand une compagnie veut atterrir au Cameroun, et qu’elle sait que l’aéroport est certifié, et sait que cet aéroport remplit et garantit toutes les conditions de sécurité, elle prend le risque de venir avec ses aéronefs. C’est aussi un critère de rayonnement international pour notre aéroport et notre pays. Tout le monde saura au niveau international que l’aéroport de Yaoundé est certifié.
Le certificat d’aérodrome est donc un sésame pour l’image de l’aéroport international, un gage d’attractivité, et de compétitivité de l’aéroport. La délivrance du Certificat d’aérodrome de Classe A. par la Cameroon Civil Aviation Athority (CCAA) découle d’un long processus qui a impliqué l’ASECNA, la CCAA, la société ADC, et d’autres opérateurs de l’aéroport.
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En effet, le processus de certification de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen a été enclenché en 2016, dans le cadre du lancement du projet OACI « no country left behind » au cours de la réunion des nations de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Organisation de l’Aviation civile tenue à Accra au Ghana. C’est à cette occasion que ADC a pris l’engagement de s’inscrire dans la démarche de la certification de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen.
Ces dernières années, ADC a engagé un vaste programme d’investissement notamment dans l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Dans la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires. Cela a-t-il conduit à l’obtention de cette certification ? Comment fait-on pour obtenir cette certification ?
Pour parvenir à l’obtention de ce certificat, la société ADC a franchi plusieurs étapes en déployant d’importants moyens financiers pour la mise à niveau des infrastructures et équipements aéroportuaires, ainsi que la formation de son personnel d’une part, et en procédant à la mise en place d’une organisation adéquate et des procédures adaptées d’autre part.
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Je m’en vais vous citer les cinq phases qui ont conduit à l’obtention du certificat d’aérodrome. La première phase, dite de pré-candidature, est celle au cours de laquelle le postulant manifeste son intérêt pour la certification en formulant auprès de la CCAA une demande préliminaire de certification dans le format requis. La deuxième phase, qui est celle de la demande formelle, va être rédigée suivant un canevas.
La troisième phase est relative à l’évaluation du niveau de conformité des infrastructures, des équipements et services de l’aérodrome. Cette évaluation s’effectue à travers différents audits, et d’inspections opérationnelles réalisées par les équipes de la CCAA. La quatrième phase est celle où l’Autorité de l’aéronautique se prononce sur la délivrance ou non du certificat d’aérodrome. En phase cinq, le titulaire du certificat doit procéder à la publication du statut d’aérodrome certifié dans le manuel d’information aéronautique.
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Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour remercier monsieur le Ministre des Transports pour avoir eu la bonne idée de mettre en place, au sein de son département ministériel, un groupe de travail en charge d’accompagner ADC dans ce processus complexe de certification.
En effet, d’autres acteurs étant partie prenante de ce processus de certification, il n’était pas toujours aisé de fédérer les actions des uns et des autres. L’intervention salutaire du Ministre des Transports a permis à tous les acteurs de se mobiliser d’avantage, chacun dans son domaine de compétence, pour parvenir aujourd’hui à l’obtention de ce certificat.
Permettez-moi aussi d’adresser mes remerciements à madame le Directeur de la CCAA et toute son équipe qui nous ont apporté leur expertise tout au long de la mise en œuvre de cet important projet. Mes remerciements vont également à l’endroit de l’ASECNA, l’un des acteurs clés de cette certification, pour avoir mené à bien les actions de son ressort. Je ne saurai oublier l’équipe projet, et l’ensemble du personnel des ADC auquel j’adresse mes vives félicitations. Ils ont su mettre en œuvre avec efficacité et détermination les différents plans d’action pour lever à chaque fois les écarts relevés lors des différents audits.
Maintenant que l’aérodrome de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen est certifié Classe A. Quelle sera la suite ?
Le certificat d’aérodrome de Classe A. qui vient d’être délivré à l’aérodrome de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen a une durée de validité de deux ans. La certification est soumise à une surveillance continue du niveau de conformité. Elle peut être suspendue ou retirée à tout moment, si la société ADC ne se conforme pas aux dispositions légales et réglementaires pour l’exploitation technique de cet aérodrome.
C’est pour cela qu’un plan de surveillance de la conformité a été défini de commun accord avec la CCAA. La société ADC s’engage à mettre en œuvre les actions de ce plan qu’il incombe aux autres acteurs d’en faire autant. Parallèlement au processus qui vient de s’achever à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, je vous annonce que la société ADC a déjà engagé une démarche similaire en vue de la certification de l’aéroport international de Douala. Nous espérons qu’avec le retour d’expérience de l’aéroport international de Yaoundé, le processus de certification de l’aéroport de Douala sera conduit dans des délais raisonnables. L’aéroport de Garoua ne sera pas en reste. Nous allons également commencer des actions qui vont aboutir à la certification de cet aéroport.
Interview avec Frégist Bertrand TCHOUTA