Ce samedi, 21 janvier 2022, le bureau des Douanes de BELOKO à la frontière entre la République centrafricaine et le Cameroun a été incendié par des individus non-identifiés. Un bureau stratégique, du fait de sa position de premier poste où s’opèrent toutes les formalités douanières se font avant de circuler en terre Centrafricaine.
Plusieurs vidéos courtes parvenues à notre rédaction ce même jour via des transporteurs montrent qu’en plus du bureau des Douanes, plusieurs camions transportant des marchandises et des produits pétroliers ont été mis à feu.
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Sur son site Internet, la Radio NDEKE LUKA raconte qu’« aux environs de 5H45 du matin, des crépitements d’armes ont éclaté dans la ville, mettant en alerte toute la population. Selon les premières informations, l’assaut a visé les positions de l’armée nationale et ses alliés russes ».
Deux civils, dont un apprenti de taxi brousse, ont perdu la vie, complète le site Internet de cette radio émettant à Bangui, et soutenue notamment par l’Union européenne et la Confédération Suisse.
Dans un communiqué rendu public à la suite de cet incident, le Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun (GTTC) déplore la perte de « plusieurs camions appartement aux membres du GTTC dont un des membres qui, à lui seul, a perdu six camions y compris ses cargaisons au cours de cet incident ».
Un plaidoyer décliné en trois points et adressé aux Chefs d’Etats de la CEMAC a d’ailleurs été lancé par le groupement patronal des transporteurs terrestres. Il s’agit de « venir en aide à ces pauvres citoyens qui entreprennent à ravitailler l’Afrique Central partout en matière des transports routiers malgré le contexte difficile ; renforcer la sécurité pour la protection des personnes et des biens et appliquer véritablement la libre circulation ; et travailler en connivence avec les Organisations socioprofessionnelles des transports sérieuses pour anticiper beaucoup d’incidents ».
Insécurité
Cet incident survient quelques jours seulement après la rédaction (par des organisations socio-professionnelles des travailleurs du sous-secteur routier au Cameroun) d’une lettre adressée au Président national de l’Union syndicale des conducteurs centrafricains.
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Dans ladite lettre co-signée le 03 janvier dernier, les camerounais se plaignaient de la recrudescence des tracasseries dans la partie centrafricaine du corridor Douala-Bangui. Notamment la résurgence des perceptions indues, des contrôles intempestifs des unités des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Selon ces organisations socio-professionnelles, les FDS se livrent à « des formes de torture, qui entraînent régulièrement le décès de nos camarades ».
Selon la radio NDEKE LUKA, depuis mi-décembre dernier, les mouvements d’hommes armés de la CPC sont signalés dans plusieurs localités de la préfecture de la Nana Mambéré. Ces hommes armés s’en sont déjà pris à maintes reprises aux positions ou encore aux convois des Forces de défense et de sécurité nationales sur l’axe Bouar-Béloko.
Entre décembre 2022 et janvier 2023, au moins 5 soldats centrafricains ont été tués sur ce principal cordon de ravitaillement de la capitale centrafricaine à partir du Cameroun. Des sources militaires jointes par la radio font savoir que la situation est en train d’être évaluée et une réponse adéquate sera donnée.