C’est une sortie sans équivoque que vient de faire le Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun (GTTC), à la suite de la suspension de 15 jours prononcée par le Ministère des Transports à l’encontre de Touristique Express. Suspension survenue après l’accident de la circulation du 09 août dernier, qui a causé la vie à plusieurs personnes.
Au cours d’une conférence de presse donnée ce vendredi, 18 août à Douala, Ibrahima YAYA, Président de ce groupement patronal des transporteurs n’a pas caché sa déception face aux raisons évoquées dans le communiqué de suspension du Ministre des Transports.
Pour rappel, le membre du gouvernement cite notamment « le manquement grave aux règles de la circulation routière ; la non implémentation des mesures prescrites et auxquelles la compagnie s’est engagée à mettre en œuvre à l’issue de l’accident mortel de la circulation du 09 mai 2023 qui a entrainé le décès de 15 personnes ».
Pour Ibrahima YAYA, la décision de Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè est précipitée, surtout que « les résultats de l’enquête menée par le COPEL de Ngaoundéré sont encore attendus et ne seront pas disponibles avant 2 semaines en attendant les auditions des acteurs impliqués dans l’accident ».
Bien que les résultats de l’enquête ne soient pas encore disponibles, Ibrahima YAYA confie que « les premières informations à notre disposition font état du dysfonctionnement du système de freinage, contrairement à ce qui est contenu dans le communiqué du Ministère des Transports ».
Dispositif de suivi
Ce qui est contraire aux motifs avancés par Jean Ernest Masséna Ngallè BIBEHE, dans son communiqué radio-presse. « s’agissant de Touristique Express, les premiers éléments de l’enquête révèlent que cet accident est la conséquence de l’excès de vitesse qui a entraîné la perte de contrôle et le renversement du bus… », a-t-il écrit.
Pourquoi Ngallè BIBEHE s’est-il empressé d’apposer sa signature sur la décision de suspension de Touristique Express, sans attendre les résultats de l’enquête ? A cette question, Ibrahima YAYA ne répond pas à cette question. Mais d’autres motifs évoqués par le membre du gouvernement laissent croire que l’objectif était surtout d’imposer l’arrimage immédiat de l’entreprise au dispositif de suivi centralisé du transport interurbain. Un système implémenté avec l’appui technique de Camtrack, mais qui peine à trouver de la place dans les habitudes des compagnies de transport interurbain.
