Touristique Express est à nouveau autorisé à reprendre du service. L’opérateur du transport interurbain de personnes a reçu le feu vert du Ministère des Transports ce 1er août 2023.
Dans un communiqué radio-presse parvenu à notre rédaction, Jean Ernest Masséna NGALLÈ BIBÈHÈ, le Ministre des Transports, justifie sa décision par « les efforts déployés et les engagements pris par cette compagnie (qui) laissent apparaitre une volonté à se conformer aux mesures prescrites à la suite des accidents mortels survenus les 09 mai et 09 août 2023 impliquant cette compagnie ».
Parmi ces mesures, figuraient notamment l’équipement de ses bus du très contesté dispositif de suivi centralisé des transports. Un équipement fourni par une entreprise privée, qui ne fait pas beaucoup d’émules auprès des opérateurs de transport interurbain de personnes.
Selon Camtrack, entreprise qui fournit ces kits, sur les 800 équipements déjà installés, seulement 300 sont posés dans les bus de transport interurbain de personnes. Une réticence qui se justifie notamment par le coût de ce dispositif : environ 55 000 FCFA par bus.
Ce qui devrait coûter environ 300 millions de FCFA, calcule le Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun (GTTC) qui compte Touristique Express parmi ses membres.
Sursis
La levée de la suspension du gouvernement ne signifie pas l’arrimage de l’entreprise à toutes les mesures prescrites comme l’avait exigé le Ministère des Transports. Si l’entreprise a commencé à installer les kits de Camtrack, il reste encore beaucoup à faire.
Dans son Communiqué, le Ministre des Transports apprend qui’il a « commis auprès de cette structure une mission chargée de l’évaluation du niveau de mise en œuvre des mesures prescrites à la suite des accidents mortels survenus les 09 mai et 09 août 2023 impliquant cette compagnie ».
Le Ministre des Transports ajoute que : « Les conclusions du rapport y relatif attestent que toutes les mesures prescrites n’ont pas été totalement implémentées ».
Pourquoi après un deuxième accident, et une deuxième suspension, le membre du gouvernement a-t-il décidé de lever la suspension sans que l’entreprise n’ait pu respecter ses mesures ?
Pour comprendre cette deuxième sortie de route de Jean Ernest Masséna NGALLÈ BIBÈHÈ, il faut aller dans les agences à Mvan, Elig-Essono (pour Yaoundé) et dans les régions.
Ici, depuis la suspension de Touristique, les voyageurs grincent les dents. Absence de bus, tensions inflationnistes, rendent les mouvements des biens et des personnes presque impossibles. Les opérateurs concurrents, notamment sur les lignes septentrionales peinent à répondre à la demande. L’absence de Touristique Express, entreprise qui a transporté plus de 2 millions de passagers en 2022, coupe presque le Septentrion des autres régions.
Ajouté à cela la pression exercée à la fois par les consommateurs et des acteurs du secteur des Transports.
Épée de Damoclès
Touristique Express reprendra donc la route. Mais une épée de Damoclès pèse sur sa tête. Dans son communiqué, le Ministre des Transports donne « jusqu’au 30 novembre 2023, délai de rigueur, pour la mise en œuvre complète de l’ensemble des mesures, faute de quoi,elle s’expose à des sanctions plus sévères conformément à la réglementation en vigueur ».
Dans cette affaire où le membre du gouvernement est revenu sur sa décision à deux reprises, aura-t-il encore la force de sévir ?
Que l’Etat camerounais construise les routes. Ensuite il veille à la formation et la discipline des chauffeurs pour sauver des vies. Les suspensions ne sont pas viables.
C’est le principe de »too Big toi fail » la meilleure agence ne peut être fermée pour longtemps sans entraîner la spéculation dans le transport