Les activités de Volkswagen connaissent des difficultés en Afrique du Sud, et c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis quelques mois, la représentation locale de géant allemand de l’automobile traverse une zone de brouillard.
Coupures d’électricité, déficits chroniques de production du service public de Eskom (la compagnie locale de fourniture d’énergie électrique), hausse des coûts de main-d’œuvre, problèmes auxquels s’ajoutent les embouteillages sur les chemins de fer et dans les ports freinent les activités de l’entreprise.
Des contraintes qui irritent plus d’un au sein du top management de Volkswagen. Dans une réaction publiée par Reuters, Thomas Schaefer cadre supérieur de Volkswagen impliqué dans une stratégie mondiale de réduction des coûts, s’est déclaré « très inquiet » quant à l’avenir des opérations de l’entreprise en Afrique du Sud.
Selon Reuters, la marque de voitures particulières VW est en train de définir les mesures clés d’un plan mondial visant à augmenter sa marge en baisse, la première d’une série de mesures d’économies visant à améliorer la rentabilité du groupe et à rester compétitif dans la transition vers les voitures électriques.
Le constructeur automobile allemand est présent en Afrique du Sud depuis près de 80 ans. Des facteurs tels que les coûts de main-d’œuvre compétitifs l’ont autrefois placé parmi les bases les mieux classées de l’entreprise à l’échelle mondiale, a déclaré Thomas Schaefer, directeur de la marque VW, lors d’une visite dans le pays.
« En fin de compte, il faut se demander pourquoi construisons-nous des voitures dans une usine moins compétitive, loin du marché réel où se situe la consommation ? (…) Cela m’inquiète beaucoup… Nous ne sommes pas dans le domaine de la charité », a-t-il ajouté.
Pour conclure, Thomas Schaefer a déclaré que l’équipe de l’entreprise en Afrique du Sud avait fait ce qu’elle pouvait pour surmonter ce qu’il appelle une « bataille difficile », mais qu’en fin de compte, le gouvernement sud-africain devait intensifier ses efforts pour résoudre les problèmes.
La sortie de Thomas Schaefer tranche net avec l’interview accordée à Ristel Tchounand, et publiée le 10 février 2023 sur le site Internet Afrique La Tribune par Martina BIENE, Présidente et CEO de Volkswagen Afrique du Sud.
« La marque Volkswagen jouit d’une très bonne réputation dans de nombreux pays africains, mais notre usine en Afrique du Sud est notre implantation industrielle la plus complète sur le continent et qui est à l’image de notre unité en Allemagne. Cela fait 72 ans que nous fabriquons des véhicules en Afrique du Sud, alors que le groupe a 85 ans. C’est dire l’intérêt de ce marché pour nous », avait-elle déclaré.
Avant de conclure que « Nos activités restent dynamiques, notamment en Afrique du Sud et au Rwanda où nous disposons d’une filiale ou encore les activités que nous menons avec nos partenaires au Kenya et au Ghana. Cependant, nous n’avons pas encore conclu notre année pour être à même de communiquer sur nos résultats annuels en termes financiers. Mais je dirais que nos activités vont bon train sur le continent. Elles ne sont encore à la mesure de ce que nous voulons faire, mais les choses se mettent en place pas à pas ».
