Depuis ce 28 mai, la ville de Yaoundé est la gare ferroviaire du monde. La capitale politique du Cameroun accueille les travaux du troisième Congrès sur le numérique ferroviaire. Une assise organisée par l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC), qui permettra à des participants venus du monde entier de poursuivre les efforts de digitalisation des infrastructures et systèmes. Rencontré en marge de ces travaux, Pascal MINY, Directeur Général de la Cameroon Railways (CAMRAIL), a bien voulu répondre aux questions de BOUGNA. Pour le patron du concessionnaire des chemins de fer au Cameroun, beaucoup a déjà été fait. Suivi instantané des marchandises, achat de tickets de trains, équipement des gares en réseau internet…sont quelques avancées majeures. Cependant, reconnaît le Directeur général de la filiale de Africa Global Logistics (AGL), beaucoup reste à faire. Interview.
Vous venez de prendre part aux travaux du troisième Congrès sur le numérique ferroviaire. Un congrès placé sous le thème : « Le digital : un défi pour booster la chaîne de valeur du ferroviaire ». Quelle est l’importance d’un tel événement pour le Cameroun en général, et pour Camrail en particulier ?
Le troisième Congrès sur le numérique est un temps de partage. Nous allons partager avec tous les chemins de fer africains, et pas que. Puisque l’organisation qui donne le ton, c’est l’Union Internationale des Chemins de fer. Donc il y a des réseaux de l’Ethiopie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Afrique du Sud.
Il y a aussi la SNCF qui est présente au cours de ce congrès. L’objectif, c’est justement de faire le point sur le Séminaire de Tunis, et voir comment on a avancé, est-ce qu’on a bien avancé et continuer à avancer à numériser le chemin de fer.
On parle beaucoup de numérisation. Mais qu’entend-on vraiment par-là ?
Numériser le chemin de fer ça signifie mieux suivre les trains, mieux vendre des billets, avoir des systèmes informatisés pour vendre plus facilement des billets, pour pouvoir suivre le fret également. Il faut qu’un client qui nous confie son conteneur puisse savoir où est son conteneur en permanence. Tout ça ce sont les défis de ces séminaires.
Comment analysez-vous les avancées enregistrées par Camrail dans le numérique ?
Dans mon discours, j’ai traité de cette problématique. Chez Camrail, nous permettons aujourd’hui à nos clients de faire le suivi de leurs conteneurs. Un conteneur qui arrive du navire, lorsqu’il est mis sur le train, automatiquement, il y a un suivi avec un code bar.
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Ce code est rentré dans un système automatisé géré par Camrail. En permanence, le client peut se connecter dans le système, et savoir où se trouve son conteneur en permanence. Il a la position de ses biens, qu’ils soient alimentaires (du blé ou de la farine), ou matériels (télévisions, ou autres).
Vous évoquez là les avancées dans la numérisation du système de transport des marchandises. Qu’en est-il du transport des passagers ?
Également pour les passagers, il y a des petites problématiques au niveau du réseau. C’est pour cela aussi que vous voyez Camtel avec nous. C’est aussi de pouvoir acheter des billets via Internet, de pouvoir payer via Orange Money, et de pouvoir avoir des machines automatiques pour acheter ses billets. Vous aurez des démonstrations dans les stands.
Dernier point sur l’informatisation et l’internet dans les gares, aujourd’hui, les quatre grandes gares de Camrail sont équipées d’un réseau Internet. Dans le train, c’est un peu plus compliqué parce qu’il y a des zones qui ne sont pas couvertes par le réseau. Ils demandent une couverture satellitaire. Il y a un travail qui est fait aujourd’hui avec des entreprises partenaires pour donner du réseau sur tout le parcours.
Propos recueillis par Larisse TOGNA
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