Pratiques anormales : Comment les travaux sur la Pénétrante Est de Douala perturbent le trafic des marchandises sur les corridors

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Situation des travaux sur la pénétrante Est de Douala au mois de juillet 2024

C’est l’une des recommandations du récent Forum Tripartite Cameroun-Tchad-RCA, qui s’est tenu en janvier dernier à Kribi. « Achever les travaux d’élargissement de la sortie Est de Douala jusqu’à la Dibamba », afin de limiter la durée du voyage sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena. Sept mois après la tenue de ces assises, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette recommandation n’est pas encore respectée.

Sur le chantier, si l’entreprise MAG Sarl (contractualisée par le canadien MAGIL) a achevé la pose des caniveaux, les travaux sur la route proprement dite sont loin d’être achevés. Début juillet, seulement 5410 mètres-linéaires étaient recouverts par la couche de base dans le sens 1, et 3010 mètres-linéaires exécutés dans le sens 2. Ce qui représente environ 5 km de couche de base posés sur cet itinéraire long de 9 km.

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Bon à savoir, la couche de base est destinée à recevoir les contraintes et les déformations notables dues au trafic ou aux mouvements du sol. Elle se trouve directement sous la couche de roulement (le bitume proprement dit), et assure la résistance mécanique de la chaussée en répartissant les charges verticales induites par le trafic.

Embouteillages à « Village »

18 mois après la reprise des travaux sur la pénétrante Est de Douala (l’entreprise MAG Sarl les avait suspendus en raison des retards dans le paiement des près de 21,822 milliards de FCFA d’avance de démarrage), les travaux peinent à respecter les exigences du 4e Forum Tripartite Cameroun-Tchad-RCA. Une pratique anormale, qui plombe le transport des marchandises sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena.

Au total, depuis la contractualisation de MAGIL sur cette voie (c’était en décembre 2019), c’est plus de cinq ans de tracasseries diverses (embouteillages, ralentissement du trafic, etc.) que subissent les transporteurs.

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« La traversée de la pénétrante Est de Douala reste une préoccupation forte du Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun. Si la situation s’est sensiblement améliorée, il reste que les transporteurs perdent parfois jusqu’à une heure sur ce tronçon à certaines périodes de la journée. Ce qui a un impact sur le coût de nos activités, déjà plombées par l’augmentation du prix du carburant, des pièces de rechange automobile, et de la vignette automobile », déclare Ibrahima YAYA, président du GTTC.

Le bout du tunnel?

« C’est pourquoi par correspondances du GTTC N°00252/PN/SGI/CE du 17/05/2023 et du Ministère des Travaux Publics N°459/L/MINTP/CAB du 13/06/2023, le GTTC réclamait l’audit de ces corridors et la pose des panneaux de signalisation sur les zones déclarées accidentogènes ».

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« Le Ministère des Travaux Publics, par note susvisée, avait instruit ces audits. Mais malheureusement à date, ni les conclusions annoncées dans cette correspondance, ni les travaux sollicités n’ont été effectués », regrette Ibrahima YAYA.

Sur la pénétrante Est de Douala, le Ministère des Travaux Publics ne souhaite pas avancer une date d’achèvement. Présentant le projet de performance de son département ministériel devant les députés de la Commission des Finances et du Budget, Emmanuel Nganou Djoumessi avait déclaré inscrit la pénétrante Est dans les projets qui « pourraient connaître des avancées dans les travaux ».

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