Pourquoi il faut s’inquiéter de la situation de MAGIL sur l’entrée Est de Douala

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Entrée Est de Douala

Dans une vingtaine de jours, MAGIL, l’entreprise en charge de la construction du boulevard urbain de Douala (ou Entrée Est de Douala) saura si elle reste sur le projet ou si elle prend la porte. C’est en tout cas l’essentiel des menaces faites par le Ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou DJOUMESSI à l’entreprise ce lundi, 21 mars.

A l’entreprise canadienne, le Maître d’Ouvrage reproche des pratiques pas tout à fait catholiques. Sur les près de 87, 291 milliards de FCFA HT hors TVA (financés par Standard Chartered Bank), l’entreprise a perçu, début janvier plus de 33,966 milliards de FCFA. Soit près de 21,822 milliards de FCFA au titre de l’avance de démarrage (AD), et à peu près 12,143 milliards de FCFA, qui représentent le paiement des décomptes (N°1 à 12).

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Mais sur le terrain, les travaux peinent à évoluer. Selon nos informations, à date, le taux d’avancement des travaux est de 9%. Les travaux de terrassements sont achevés, y compris les déplacements des poteaux électriques côté gauche sens projet Douala vers Dibamba. La construction des dalots, la réalisation des études de l’élargissement ainsi que l’aménagement des déviations aussi. « La condition de la finalisation de la procédure de contractualisation a été posée comme préalable au démarrage de cette phase II », apprend-on ici.

 

CAN 2021…

A ces travaux, s’ajoutent la partie capitalisable des travaux d’urgence exécutés par Razel en rapport avec le CHAN 2021, la réalisation de remblais afin de créer une troisième voie de circulation côté gauche sens projet Douala vers Dibamba, l’amené des caniveaux préfabriqués fournis par l’administration, l’élargissement des carrefours Ari et Yassa et des deux entrées du stade de Japoma ( l’entrée triomphale et le parvis) le traitement des nids de poules et la pose d’un tapis d’enrobé l’ensemble du linéaire sur les deux voies existantes et par endroit sur la troisième voie entre autres.

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« La plupart de ces travaux sont capitalisables et seront considérés comme déjà réalisés lors de la reprise des travaux par MAGIL. Des travaux qui du reste, ont été payés dans l’enveloppe mobilisée pour la phase II du projet. En sus de ces travaux payés, une avance de démarrage a en outre été versée à l’entreprise MAGIL et les travaux doivent débuter en avril 2022, selon le calendrier de l’entreprise», expliquent nos sources au MINTP.

Pourquoi ça ne repart pas

Mais à l’exception de ces travaux réalisés dans l’urgence de la compétition, l’ordre de service délivré à l’entreprise en janvier dernier n’a pas suffi à relancer le chantier. MAGIL justifie ce retard par les procédures en cours pour mobiliser des équipes pour le démarrage des travaux. Elle évoque en outre le fait que les travaux d’urgence réalisés par l’entreprise Razel, dans le cadre d’un contrat qui les lie, n’ont pas encore été réceptionnés.

Dernier élément en rapport avec l’argent, l’entreprise n’a pas pu valider les décomptes de 13 à 23. Normal, réagit une source généralement bien informée au MINTP, qui note que « l’objectif des décaissements c’est pour construire la route. Avec 38,91% du budget déjà payé, l’entreprise devait montrer un meilleur engagement que celui observé sur le terrain ».

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A ce sujet d’ailleurs, le chronogramme des travaux proposé début mars par MAGIL annonce un démarrage du chantier dans un mois (en avril). Une offre qui ne convient pas au Maître d’Ouvrage.

Les papiers

A ces problèmes d’argent, viennent se greffer d’autres contraintes administratives. Dans ses interventions, le représentant de MAGIL aux travaux de la revue des projets a par exemple évoqué la non-prise en compte de l’exonération de la TVA et des droits de douanes, au rang des difficultés rencontrées. En fait, l’entreprise n’a pas encore trouvé un consensus avec le MINEPAT à ce sujet. Si le contrat commercial prévoit l’exonération totale (TVA, frais de douane etc.), le MINEPAT veut en avoir le cœur net.

Face à ce labyrinthe, le MINTP menace de « dresser un constat de défaillance de l’entreprise »

« MAGIL y a bénéficié d’un contrat EPCM. C’est-à-dire qu’elle réalise les travaux, qu’elle manage. Je viens de lui demander de me produire un calendrier de mobilisation assorti des ressources déjà obtenues parce qu’elle a déjà eu l’avance de démarrage, un certain nombre de décomptes sont payés. Ce calendrier, c’est pour indiquer ce qu’elle a déjà fait, ce qui reste à faire, comment elle entend le faire, avec quelles ressources humaines, quels moyens, quelles ressources matérielles…Je lui ai prescrit une dizaine de jours pour produire ce calendrier des travaux. Auquel cas j’évaluerai ses insuffisances que je ne souhaite pas faire, et 21 jours plus tard, pour en tirer les conséquences de droit ».

 

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