Au Cameroun, un Observatoire est créé pour lutter contre les pratiques anormales sur les corridors

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Un camion de transport de marchandises sur la route Edéa-Kribi. Crédit: bougna.net

Dans la réalité, beaucoup de choses restent à faire. Mais sur le papier, l’ossature de l’Observatoire des pratiques anormales est déjà dessinée. Selon les explications données ce 11 novembre à Yaoundé, le nouvel organisme sera chargé de mesurer les dysfonctionnements de la libre circulation routière sur les deux corridors pilotes Douala-Bangui (1.431 km), Douala- Ndjaména (1.844 km en liaison directe via Nguéli), et le corridor non conventionnel Libreville (790 km) ajouté en 2016.

L’Institut régional de la statistique et de l’économie appliquée (ISSEA) a ainsi bénéficié d’un contrat de services pour la mise en place de cet observatoire.

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Il s’agira concrètement de collecter et d’analyser les données de transport permettant d’observer, d’analyser et de publier, à périodicité régulière et sur la base de critères définis, les pratiques anormales le long des corridors routiers, afin de sensibiliser les principaux acteurs et les décideurs, dans le but d’éliminer progressivement ces pratiques anormales.

Coûts élevés

Selon une étude publiée en 2014, les coûts de transport le long des corridors reliant les pays de la Cemac sont considérés comme les plus élevés au monde. Sur la liaison Douala-Ndjaména, par exemple, ces coûts atteignent 0,11 dollars par tonne-kilomètre, soit trois fois plus qu’au Brésil (0,035 Dollars) et cinq fois plus qu’au Pakistan (0,02).

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La principale conséquence de ces coûts élevés est notamment le renchérissement des produits d’importation et d’exportation,  qui constitue un frein au commerce intra-régional et provoque une faible compétitivité des économies des pays de la sous-région.

« Le fait que l’observatoire soit créé c’est une satisfaction. Parce que comme nous le savons tous, je parle de tous ce qui ont voyagé dans la sous-région, ils savent qu’il y a des entraves multiples à la circulation des biens et des personnes. Nous savons tous le coût que cela implique », a réagi Philippe Van Damme, Ambassadeur, chef de délégation de l’Union Européenne au Cameroun.

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Pour lui, l’Afrique centrale est une région qui a plusieurs pays enclavés. Les transports routiers sont particulièrement importants pour son désenclavement et son développement économique. Tout ce qui emprunte ces transports-là génère des surcoûts importants qui diminuent la compétitivité de la sous-région dans une économie de plus en plus ouverte.

« Il est important de bien comprendre le type d’entraves, et le type de coûts que ces contraintes engendrent, et comment ces mieux cerner ces entraves et y apporter une solution. Des solutions qui sont essentiellement liées à la gouvernance du secteur des transports dans la sous-région », a-t-il ajouté.

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Beaucoup de ces entraves sont illégales, excessives. Il faut mener une réflexion pour savoir comment supprimer ces entraves qui ne bénéficient pas à la région ou au pays concerné, mais à des individus.

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