Le MINTP atteint la barre de 5,551 Mds de dépenses en six ans pour fermer les nids de poules sur la route Edéa-Kribi

0
Etat de la route Edéa-Kribi septembre 2024

Depuis ce 11 septembre, SOMAF, l’entreprise retenue pour réaliser les travaux d’entretien confortatif sur la route Edéa-Kribi (RN7) est mobilisée sur le terrain. Sur cette unique desserte du port de Kribi, le Ministère des Travaux Publics (MINTP) devrait débloquer un peu plus de 3,499 milliards de FCFA pour réparer les nids de poules le long des 116,20 km de cet itinéraire.

Les travaux attribués début juin « en urgence », devraient connaître une progression difficile, du fait notamment de la forte pluviométrie observée dans la localité depuis quelques mois. « Eu regard des fortes publies enregistrées actuellement, des recommandations immédiates ont été formulées en ce qui concerne le maintien de la circulation sur cette route parsemée de nids de poule surtout sur ses premiers 28 km à partir d’Edéa », indique le Maître d’Ouvrage (MINTP) dans une note parvenue à notre rédaction.

A lire : Cameroun : Comment le manque de route pénalise le port de Kribi

« Il a été prescrit à l’entreprise de traiter en urgence les points critiques avec la grave concassée 0/31,5 compacté, ce dès vendredi 13 septembre, afin de rendre la circulation aisée en attendant le démarrage effectif des travaux en continu à la fin des pluies », ajoute le département ministériel.

Depuis la mise en exploitation du Port de Kribi en mars 2018, c’est la quatrième fois que des travaux dits d’entretien confortatif sont réalisés sur la route Edéa-Kribi. Début octobre 2023, c’est à sa Brigade des Travaux en régie que le Ministère des Travaux Publics avait confié « en urgence » le chantier. Une enveloppe budgétaire d’un peu plus de 83,194 millions de FCFA (travaux et contrôle) avait été débloquée pour réaliser cette opération (elle avait duré environ un mois).

Lire aussi : En quatre ans, deux milliards dépensés pour réparer les nids de poules sur la route Edea-kribi

Au total, sur les six années de fonctionnement du port de Kribi, plus de 5, 551 milliards de FCFA ont été débloqués pour le bouchage des nids de poule sur cet itinéraire, avec un impact insignifiant sur la circulation des près de 10 millions de tonnes de marchandises traitées annuellement sur la plateforme portuaire.

Désenclavement

Jusqu’à quand l’Etat laisserait-il son unique port en eaux profondes croupir au bon milieu de l’océan ? Au Ministère des Travaux Publics, on ne se risque pas à donner une date. Mais, rassure-t-on ici, « le gouvernement camerounais est engagé dans la reconstruction de la route Edéa-Kribi, avec l’appui de la Banque Africaine de Développement ».

Lire aussi : Le projet de réhabilitation de la route Edéa-Kribi soumis à la validation du Conseil d’Administration de la BAD

« En effet, écrit le MINTP, la République du Cameroun a reçu de la Banque Africaine de Développement, un prêt en vue du financement partiel du projet d’aménagement des routes de désenclavement de la zone industrielle et Portuaire de Kribi (PARZIK). Les prestations liées à la maitrise d’œuvre complète ont déjà démarré ».

« Elles consisteront dans un premier temps à actualiser les études d’avant-projet détaillé (APD), portant sur l’approfondissement des options précédemment proposées et produire le dossier de consultation des entreprises et par la suite, à réaliser les prestations de contrôle et de surveillance pendant les travaux de reconstruction de cette route qui assure la desserte du Port de Kribi », conclut le département ministériel.

Quid de l’autoroute Edéa-Kribi, dont la première phase, (plus de 250 milliards de travaux pour les 38,5 km), s’arrête à Lolabé? Nos sollicitations au MINTP sont restées lettre morte. On sait cependant que l’entreprise chinoise CHEC, qui a réalisé la première phase, restera sur le site pour la phase 2. Devant les députés pour défendre son projet de budget 2021, Emmanuel Nganou Djoumessi avait annoncé la nécessité de mobiliser près de 512 milliards de FCFA pour les 92 km de la phase 2.

Lire aussi : Au BIT, le GTTC se plaint du mauvais état des routes, et plaide pour un allègement des mesures fiscales sur les transporteurs

Le membre du gouvernement avait cependant relativisé, en indiquant que l’enveloppe inclurait les voies de rétablissement, quatre échangeurs, cinq ouvrages de franchissement dont les ponts sur le Nyong (225 m) et sur la Lokoundjé (200 m).

Quand peut-on espérer le premier coup de pioche ? Difficile de le dire. Début décembre 2023, de retour devant les députés pour défendre son projet de performance pour l’année 2024, Emmanuel Nganou Djoumessi n’avait donné aucune estimation temporelle. « On assistera à la poursuite des procédures de contractualisation des phases 2 des autoroutes Yaoundé-Douala et Edéa-Kribi, en mode Partenariat-Public-Privé (PPP)… », avait-il lancé.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here