Ndi Jean Vidal : « Les politiciens doivent faire la politique, et les moto-taximen faire le transport »

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Président national du Synacopurcam, le Syndicat national des conducteurs professionnels urbains du Cameroun, Jean Vidal Ndi fait partie des acteurs de premier ordre du secteur des transports par moto-taxis. Alors que depuis une semaine, plane sur le Cameroun le spectre d’une crise post-électorale, c’est sur ce dirigeant syndical (et sur beaucoup d’autres, représentant les autres syndicats des transporteurs par moto-taxis) que le gouvernement pose ses espoirs. Au cours d’une rencontre au ministère des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe a souhaité voir ces transporteurs (en quelque sorte) prendre le guidon de la paix  pour éloigner le Cameroun d’un éventuel soulèvement populaire. Un choix qui n’est pas anodin, lorsqu’on sait que le désordre qui émaille la procession a souvent servi des causes « inavouées », comme le précise le ministre des Transports. Le temps d’une minute, Ndi Jean Vidal a bien voulu laisser le guidon de ses motos, pour rentrer dans notre « bougna ». Il donne l’importance de la rencontre avec le MinT, et dévoile la stratégie prise par ses collègues pour maintenir le Cameroun en équilibre.

 

Vous venez de tenir une réunion

La réunion de ce matin avait pour but grossomodo de parler des questions de sécurité routière. Mais il a tenu absolument à faire intervenir tous les acteurs des moto-taxis sur toute l’étendue du territoire national. Objectif, nous mettre en veille sécuritaire, en prélude à la proclamation des résultats des élections présidentielles, et à la prestation de serment.

A ce titre, il fallait que chaque acteur ayant pris part à cette réunion, apporte sa contribution pour rassurer le gouvernement que la paix passera par le secteur des moto-taxis. Nous lui avons apporté toutes les assurances que nous nous mettrons du côté des membres du gouvernement pour rassurer que les fauteurs de trouble, et tous ceux qui veulent profiter des moto-taxis pour orchestrer le désordre ne passeront pas par nous.

Le secteur des moto-taxis brille par le désordre et le manque de leadership de la part des représentations syndicales. Comment comptez-vous faire pour que votre message soit suivi par vos camarades ?

Nous disons, les politiciens doivent faire la politique, et les moto-taximen faire le transport. Aucun acteur, voulant utiliser le secteur des moto-taxis à des fins personnelles ne pourra passer par les acteurs du secteur des moto-taxis. Nous exhortons les moto-taxis du Nord, du Sud, du Nord-Ouest, de l’Est, de se mobiliser. Car quand la paix est menacée, l’économie est en branle. Les moto-taximen ont des problèmes qui trouveront des solutions en temps opportun. Nous disons non aux tentatives de déstabilisation, et nous rassurons nos membres de ne pas céder.

Ils ont désormais les numéros 1501 pour la Gendarmerie, et 155 pour la Police. Le 113 pour la Gendarmerie et le 117 pour la Police. Ils doivent dénoncer tous ceux qui veulent utiliser le secteur des moto-taxis à des fins personnelles.

A l’issue de cette séance de travail, vous avez lu une motion de soutien. Quelle en est la quintessence ?

La motion de soutien que nous avons, les présidents de représentations syndicales ont signé est claire. Vus les efforts des pouvoirs publics visant à encadrer, organiser, moderniser et professionnaliser le secteur des moto-taxis, en facilitant l’accès aux titres de transport, en organisant les sessions spéciales à forte valeur incitative, en mettant en place un système de couverture sociale qui prend en compte les acteurs du transport par moto-taxis, vu l’engagement de l’Etat à œuvrer pour la préservation de la paix, du dialogue social et de la lutte contre les accidents de la circulation dans notre pays, déclarons notre satisfaction au regard des différentes actions que l’Etat met en œuvre pour moderniser le secteur des moto-taxis.

Refusons d’être des instruments directs ou indirects de toute manœuvre ou manipulation visant à troubler l’ordre public. Réaffirmons avec force notre sens élevé de responsabilité et de patriotisme à travers un attachement sans réserve à la légalité républicaine. Appelons tous nos membres à respecter le verdict des urnes de la dernière élection présidentielle telle que proclamée par le Conseil constitutionnel, proclamons avec force la nécessité de préserver la paix sociale, ainsi que les valeurs du vivre ensemble sans lesquelles l’exercice d’aucune activité socio-professionnelle n’est possible.

 

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