C’est la grande surprise du remaniement de ce 04 janvier 2018. Le départ de Jean Claude Mbwentchou du ministère de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu). Ce vieux routier du Minhdu (il y a fait toute sa carrière professionnelle), est considéré comme le plus calé sur les questions d’Habitat et de développement urbain de tous les membres du gouvernement passés à la tête de ce département ministériel. Lui qui était chargé de trouver un abri aux camerounais, ne s’est pas trouvé un abri parmi les 18 ministres du gouvernement Dion Ngute.
Des analystes lui attribuent une partie de l’échec dans l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations. Puisque dans son programme pour l’exercice 2018, figurait un point sur les travaux prioritaires dans les villes d’accueil de la CAN. A savoir la réhabilitation de 114 040 ml de voies d’accès et la construction de 386 800 m² de parkings. Dans les villes de Yaoundé, Bafoussam, Bandjoun, Foumban, Bangou, Bangangté, Garoua et Douala.
Pourtant, au cours d’une interview accordée à bougna.net il y a quelques mois, Jean Claude Mbwentchou affirmait être dans les délais, par rapport à cette compétition. « …d’une manière globale, l’ensemble des chantiers est d’ores et déjà en cours de réalisation et atteindra sa vitesse de croisière après les fortes pluies. L’achèvement de ces travaux est prévu au plus tard en mars 2019 », avait-il alors déclaré.
Entre le bureau de Mefiro Oumarou et celui de Mbwentchou, il n’y a qu’un Rond-point. Celui de la Poste centrale. Ça tombe mal. L’ex-ministre Délégué aux transports et l’ex-Minhdu ont un point en commun : ils sortent du gouvernement Ngute. Avec un Ngute (un goût) amer pour l’urbaniste, et un goût si vous voulez…fade pour le transporteur. Celui qui avait commencé à se faire oublier au ministère des Transports (il au ministère Délégué depuis 2007), est prié de quitter le navire. Il est remplacé par Ndjoya Zakariaou. Son plus récent échec aura été celui de la Camair-Co, où il a été nommé PCA, puis remplacé quelques mois plus tard.
En dehors du sexe qui les différencie, Jean Claude Mbwentchou et Célestine Ketcha Courtès ont presque tout en commun. Ils sont tous deux fils du Ndé, et ont tous deux fait leur preuves dans le développement urbain. Le premier, à l’échelle nationale, la seconde, à l’échelle locale. Pour rappel, c’est sous la direction de Célestine Ketcha Courtès que la ville de Bangangté s’est inscrite comme un modèle en matière d’assainissement et d’hygiène au Cameroun.
Ils seront quand même obligés de faire un chassé-croisé dans les ascenseurs de l’Immeuble de l’Emergence. L’une, choisie par le nouveau Premier ministre pour porter sa vision de l’Habitat, montant occuper les bureaux du 8e étage. L’autre, vomi par le chef du gouvernement, descendant aux rez-de-chaussée.
Dans le même immeuble (baptisé la Tour), mais à quelques étages plus haut (au 12e), personne ne prendra l’ascenseur. En tout cas, pas Emmanuel Nganou Djoumessi, à qui Dion Ngute demande de rester… sur la route. Pour finir avec les buses qu’il a commencé à remplacer sur la RN3 (il y en a 427), et poursuivre les travaux de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala (entre autres).
Pour sa part, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe devra veiller à ce que sur cette autoroute et les autres routes, il n’y ait plus (ou moins) d’accident de la circulation. Ça tombe bien. Le ministre des Transports, qui n’a pas lu dans la boule de cristal, a publié, quelques heures avant la lecture du remaniement, plusieurs communiqués mettant en garde une cinquantaine d’opérateurs de transport interurbain accusés d’exercer dans l’illégalité.
Alors que la nuit tombe sur son premier gouvernement, et que Dion Ngute s’apprête à prendre le volant du véhicule qui va conduire le Cameroun vers l’émergence souhaitée à l’horizon 2035, le moins que l’on puisse dire c’est « Bonne route, monsieur le Premier ministre » !
Lire aussi :
06/12/2018 Jean Claude Mbwentchou : « CAN ou pas CAN, les travaux doivent se réaliser »