E. Nganou Djoumessi : « Les travaux d’infrastructures routières en cours dans la ville de Douala s’exécutent au mieux des attentes des bénéficiaires »

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Faire la lumière, toute la lumière sur ce qu’il faut désormais appeler « l’affaire de la pénétrante Est de Douala ». C’est ce qui a motivé le ministre des Travaux publics à réunir la presse nationale et internationale ce jeudi, 23 août 2018 à Yaoundé. En cette veille de période électorale, marquée par un assèchement des caisses de l’Etat et un gel des appels de fonds sur les ressources extérieures (le Cameroun a dépassé son plafond depuis mi-août), c’est en Emmanuel Nganou Djoumessi que l’opinion publique semble avoir trouvé le coupable. Une icône malgré lui de la dépense publique incontrôlée, la cible idéale d’un peuple assoiffé, mais surtout exténué par les gros montants toujours débloqués, alors que les grandes réalisations restent toujours peu visibles…Si la Pénétrante Est de Douala est le dossier à charge, le ministre des Travaux publics n’a pas raté l’occasion de décharger point par point, chacune des pièces introduite dans le dossier. D’abord les résultats de l’argent déjà décaissé. Le dossier dont il est question rentre dans le cadre de la deuxième phase du projet d’aménagement de la pénétrante Est de Douala. La première phase des travaux, déjà achevée, a concerné le PK0+000 (Carrefour des Fleurs) au PK10+200, soit 10,2 kilomètres. Le coût total des travaux pour cette phase est de 60,901 milliards de FCFA TTC. Il est plus aisé désormais de circuler du Carrefour Boko au Carrefour des fleurs », explique le ministre des Travaux publics. Ensuite le coût, le nerf de la guerre. Les fameux 42,865 milliards destinés au financement d’un tronçon de 9 km. « La deuxième phase des travaux de ce projet concerne l’élargissement de la chaussée du PK10+200 au PK19+200 (pont sur la Dibamba) en une chaussée à six voies », ajoute-t-il. En clair, il ne s’agit pas de 9 km comme perçu par l’opinion, mais bien d’un linéaire de 9 kilomètres X3, de chaussée à aménager, rappelle Emmanuel Nganou Djoumessi. Dans ce document, bougna.net vous propose des morceaux choisis de l’allocution du ministre des Travaux publics au cours de la conférence de presse.

 

 

Vous venez d’organiser une conférence de presse à Yaoundé pour faire la lumière sur les travaux de la pénétrante Est de la ville de Douala. Une fois de plus, pouvez-vous nous faire un brieffing de ce projet qui fait aujourd’hui couler tant d’encre et de salive ?

L’aménagement de l’Entrée Est de Douala, a été divisé en deux phases. La première phase des travaux, déjà achevés, a concerné le PK0+000 (Carrefour des Fleurs) au PK10+200, soit 10,2 kilomètres. Le coût total des travaux pour cette phase est de 60,901 millions de FCFA TTC. Il est plus aisé désormais de circuler du Carrefour Boko au Carrefour des fleurs.

La deuxième phase des travaux de ce projet concerne l’élargissement de la chaussée du PK10+200 au PK19+200 (pont sur la Dibamba) en une chaussée à six voies, soit un linéaire de 9 kilomètres X3, de chaussée à aménager. Outre l’élargissement, la consistance des travaux comprend la construction de cinq giratoires, d’un passage inférieur au niveau du giratoire de Yassa et d’un passage supérieur au niveau du giratoire de Japoma, pour faciliter l’accès au Complexe sportif de Japoma en cours d’aménagement. L’éclairage public et le mobilier urbain sont pris en compte.

Les travaux de la phase 2 de l’entrée Est de Douala viennent d’être attribués, pour un coût de 33,144 milliards de FCFA au groupement Wehai international economic and technical cooperative Co Ltd/China railways 14th bureau group Co Ltd (WEITC/CRCC14). Les travaux devraient démarrer, sans autre délai, dès que le Maître d’œuvre sera choisi par le ministre délégué à la Présidence, chargé des Marchés publics.

Sans doute convient-il de vous faire connaître qu’à l’issue de l’appel d’Offres, 16 propositions financières ont été faites, allant de 26,107 millions de FCFA à 43,920 milliards.

 

Quelle est l’importance de ce projet dans le programme routier du Cameroun d’une part, et dans le développement de la ville de Douala, en particulier ?

Comme vous le savez, le complexe sportif de Japoma abritera les compétitions de la Can Total de juin 2019. Conformément aux engagements du Chef de l’Etat, son Excellence monsieur Paul Biya, toutes les infrastructures d’accueil et d’approches doivent être livrées, dans le respect du calendrier convenu avec les instances d’organisation.

En effet, au lendemain de la réception générale des travaux de la première phase, intervenue le 16 mars 2018, le Maître d’Ouvrage, ministre des Travaux publics a saisi le ministre délégué à la Présidence, chargé des Marchés publics d’un dossier d’Appel d’Offres, en vue de la sélection d’une entreprise des Travaux devant aménager cette importante section de route, dans un esprit de continuité et de capitalisation des effets induits des travaux de la première phase ; en même temps, des entretiens étaient engagés avec le potentiel partenaire financier l’Agence française de développement, pour un éventuel accompagnement financier.

Cependant, avec les ajustements des calendriers de livraison des infrastructures routières dédiées, il a été rendu incontournable de livrer, au plus tard le 31 mars 2019, une chaussée de 3 x2 voies, avec ses aménagements de fonctionnalité, pour desservir le complexe sportif de Japoma. L’urgence entourant désormais l’exécution de ces travaux a fondé le recours au mode de commande publique qui sied le mieux.

Par conséquent, j’ai demandé au ministre délégué à la Présidence, chargé des Marchés publics de bien vouloir acter pour une entente directe, l’on dira contrat de gré à gré au bénéfice du groupement Razel-Bec/Razel Cameroun.

 

Pour la réalisation de ce marché, vous l’avez rappelé, 16 propositions financières ont été faites. Pourquoi le choix du ministère des Travaux publics s’est porté sur Razel, et pas l’une des autres entreprises qui avaient une offre financière plus économique ?

Le choix de Razel se justifiait par au moins quatre raisons. La première raison est l’urgence. Il faut livrer une chaussée avec des aménagements de fonctionnalité de 3X 2 voies, devant desservir le complexe sportif de Japoma, au plus tard le 31 mars 2018, d’où l’urgence. La deuxième raison, était d’ordre rationnel. Le groupement Razel-BEC/Razel Cameroun qui a réalisé les travaux pour la première phase, dont la réception générale a été prononcée le 16 mars 2018 est encore mobilisée sur le site. Il y conduit des travaux de remplacement d’une batterie de 04 buses par un dalot triple. Ces travaux résultent d’un contrat de gré à gré accordé par le Minmap.

La troisième raison est que ledit groupement exploite, non loin du site, une carrière de pierres. Donc les agrégats seront disponibles dès le début des travaux, donnant lieu à un gain dans les délais de traitement des différentes couches de chaussée. Enfin, la quatrième raison, est que ledit groupement qui a réalisé les travaux de première phase devrait proposer des prix unitaires de même ordre. Car agissant dans le même environnement économique, étant entendu que son prix d’installation et de mobilisera serait maîtrisé. Il ne devrait pas facturer son installation et sa mobilisation, comme le ferait une entreprise qui s’installe à titre initial.

 

De toutes les informations rapportées après la fuite de ce dossier, c’est le prix des travaux qui a le plus irrité l’opinion. 42,865 milliards pour 9 km de routes. Comment cela s’explique-t-il ?

S’agissant de l’allocation de 42, 865 milliards de FCFA, c’est l’estimation financière résultant des études techniques. Elle ne saurait être le coût des travaux, dès lors qu’il ne s’agit pas d’un marché à prix forfaitaire, mais d’un contrat à prix unitaire. Dans ce cas, l’entreprise fait sa proposition financière qui est examinée par les commissions compétentes. Les projections financières font l’objet d’optimisation. Lesquelles appréhendent les coûts unitaires et l’environnement économique des travaux pour maîtriser les coûts à des seuils compatibles avec les débouchés secs.

C’est-à-dire que le montant de plus de 42,865 milliards de FCFA ne saurait être le coût des travaux, puisqu’il n’a pas été connu d’aucune commission d’analyse et d’évaluation compétente. Bien plus, il ne résulte d’aucune proposition d’entreprise.

La brève revue à laquelle je viens de procéder, démontre à suffisance que les travaux d’infrastructures routières en cours dans la ville de Douala s’exécutent au mieux des attentes des bénéficiaires, pour concrétiser les engagements politiques du Chef de l’Etat, son Excellence monsieur Paul Biya. La transformation infrastructurelle impulsée par l’achèvement de ces travaux donne à reconnaître notre marche irréversible vers une économie de croissance durable et soutenue.

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