A environ deux cent mètres de la seconde entrée du Palais des congrès de Yaoundé venant du carrefour sous-préfecture Tsinga, vous apercevez deux silhouettes bien distinctes grâce à la couleur de leurs vêtements : polo orange pour l’un et gilet vert fluo pour l’autre. Chacun visiblement dans son secteur, vous fait un signe de la main. Il appelle afin de vous indiquer une place de parking. Rassurez-vous, nous sommes le dimanche, 17 février 2019, mais ils ne font pas la charité. Ces jeunes d’à peine trente ans, sont au pointage. L’un, pour la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) et l’autre pour le Comité de Vigilance Environnemental et Civique (Covec).
Par véhicule, chacun perçoit 500 FCFA pour toute la journée. Ceci, en restant tolérant envers les automobilistes qui en proposent moins. Quoi qu’il en soit, le coût de la place de parking n’est pas du goût de tous les exposants. « Je suis exposant, après avoir versé quatre cent mille pour le stand, je ne comprends pas pourquoi je dois encore payer 500 FCFA par jour pour le parking. Je donne si je veux et ce que je peux pour quand même encourager ces enfants qui passent leur journée sous le soleil. Je viens de lui donner 200 FCFA », s’offusque Jacques.
Gaëlle, agent de la Cuy, n’en est pas moins contente. Le client n’a pas payé le prix du reçu, l’argent ira donc tout droit dans sa poche. « Nous ne reversons que l’argent payé en échange d’un reçu, à savoir 500 FCFA. C’est ce qui nous est demandé. Nous ne sommes pas rémunérés à la journée. Lors de la dernière édition de Promote, j’avais perçu une rémunération de 15 000 FCFA pour l’ensemble des jours du salon. Cette année, je ne sais pas combien me sera versé », raconte la jeune étudiante.
Innocent quant à lui, navigue à vue. Ne sachant pas combien il sera payé à la fin du salon par le président de leur association Covec (qui évoluerait en accord avec le Comité d’organisation de Promote), il préfère maximiser ses gains sur le terrain. C’est ainsi qu’il rassure les automobilistes et les convainc de lui au moins verser 500 FCFA.
Au-delà des débats avec les clients, la bataille entre agents de la Communauté urbaine et les autres acteurs fait rage. Notamment au niveau de la délimitation des espaces, que la Communauté urbaine souhaite conserver. « Ils ont pris tous les espaces marqués situés à droite de la route, lorsqu’on vient de la Sous-Préfecture Tsinga. Nous avons traversé, pour gérer les places non-marquées, situées à gauche. Mais là aussi, ils nous ont délogé », explique un particulier qui a souhaité garder l’anonymat.
Une version que rejette la CUY, sous le prétexte que « les particuliers n’ont aucune reconnaissance et aucune garantie. Nous avons des accords avec le Salon. Nous garantissons la réparation des dommages sur les véhicules garés ici. Ce qu’ils ne peuvent pas faire en cas de problème », réagit un agent de la Communauté urbaine.
Combien de véhicules Gaëlle et Innocent accueillent-ils par jour ? Les deux gérants de Parkings n’ont pas de chiffre exact. Ils s’accordent cependant à dire qu’ils voient arriver et repartir une bonne cinquantaine de véhicules.
En cas de casse, bris ou vol de véhicule, Innocent nous rassure que les organisateurs de Promote en seront responsables. Toutefois, à moins quelques heures du lancement officiel ce jour, tout se passe bien jusqu’ici et chacun dans son secteur veille à ce que tout s’achève aussi bien pour le bonheur de tous.
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