Moïse Vokeng (Lettre de voiture): « Il y a une complicité entre les agents des Impôts et les transporteurs du GTTC »

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Il y a deux semaines, une information relayée par les médias faisait état d’une grogne dans la corporation des transporteurs terrestres. Notamment au sujet de la Lettre de voiture, dont les frais, selon le GTTC devraient être reversés dans les caisses du Trésor Public. Quelle est votre position ?

Nous dénonçons formellement ces déclarations purement mensongères de cette corporation. Il faut reconnaître que cette cotisation au BGFT en vue de l’obtention de la lettre de voiture internationale n’est  pas une taxe. Dans la titraille que vous relevez, il s’agirait d’une taxe que les transporteurs paient au BGFT et qui serait désormais payée au Trésor public. Les transporteurs trouvent le fret, et paient des frais pour l’obtention de cette note de voiture. C’est une sorte de contrepartie syndicale auprès de l’organe en charge de la distribution du fret, en l’occurrence le BGFT.

Nous sommes surpris et navrés de réaliser que la Direction générale des Impôts a créé ce qu’ils sont en train d’appeler des comptes du BGFT au Trésor public demandant aux transporteurs de venir y faire le versement en vue de l’obtention de la lettre de voiture. Nous nous demandons si les Impôts finiront par délivrer eux-mêmes les lettres de voiture aux transporteurs ou tout au moins si le BGFT aurait un compte au Trésor Public. En réalité, il s’agit d’une organisation appelée Groupement des transporteurs terrestres (GTTC) qui, à la recherche effrénée de petits gains commence à s’attaquer à la structure des transporteurs qui est le BGFT en charge de la répartition du fret.

Pour histoire, ce syndicat a commencé à réclamer une répartition des cotisations syndicales. Le BGFT leur a simplement répondu qu’ils peuvent collecter les cotisations de leurs membres, mais qu’il n’est pas question pour le syndicat d’interdire aux membres de venir obtenir des lettres de voiture auprès du BGFT.

A partir de cet arrêt, nous constatons avec amertume qu’il y a une sorte de complicité entre les agents des Impôts qui ont ouvert ces comptes fictifs au nom du Trésor public et qui collectent des versements au nom d’un syndicat pour le compte d’une structure syndicale. C’est un antagonisme qui ne peut pas passer.

A quoi sert la lettre de voiture, et quelle est la destination des fonds versés dans le cadre de cette ligne ?

En réalité, la lettre de voiture sert à faciliter le transport en transit après que le BGFT ait procédé à la répartition du fret. L’argent versé au BGFT est une contrepartie contributive des transporteurs auprès de la structure pour son management et pour son développement. Y compris le développement des activités de transport. Je vous rappelle qu’il y a quelques années, avait une assiette financière solide. Il a accompagné plusieurs organisations de transporteurs, y compris la formation des chauffeurs dans le cadre de certains séminaires. Penser que l’argent versé au BGFT est une taxe, c’est une hérésie. Si cet argent est une taxe, qu’on nous dise dans quelle rubrique de la loi des Finances cette taxe est alignée.

Parlant de l’argent, vous avez évoqué le caractère fictif de cet argent. Sur quoi fondez-vous cette réflexion ?

Nous avons des quittances sur lesquelles sont portés GTTC qui n’est ni une entreprise de transport, qui n’est ni propriétaire des transports, qui n’est ni investisseur du secteur des transports, mais qui collecte l’argent de certains transporteurs et part verser à son nom propre au Trésor public soi-disant pour la contribution pour l’obtention de la lettre de voiture au BGFT ; Le risque que la Cemac en général court, c’est que le BGFT se trouve dans l’obligation d’intercepter les camions qui n’auront pas obtenir de lettre de voiture par voit légale et du coup, le transit en zone Cemac sera davantage perturbé.

Nous, en tant que transporteurs professionnels, nous ne souhaitons pas qu’on en arrive là. Nos confrères tchadiens et centrafricains sont déjà très mal à l’aise, au vu d’un certain nombre de tracasseries. Et la facilitation du transport devrait, à partir du BGFT et de notre plateforme, être le maître-mot.

Quelles solutions préconisez-vous aujourd’hui pour un retour à la normale de la situation ?

Nous allons davantage solliciter les autorités. Le 21 janvier 2019, nous étions en négociation avec le Premier ministre accompagné de 10 membres du gouvernement sur l’examen de nos désirata lié à un préavis de grève. Nous allons continuer à dénoncer, à négocier avec le gouvernement. Mais nous souhaitons que cette cabale s’arrête. Des hérésies, des mensonges sont racontés au sujet de l’activité de transport en général parce que nous pensons que certains fonctionnaires de la République ont trouvé du grain à moudre en se faisant accompagner par ce syndicat nouvellement créé à bon escient.

Nous avons un élément très complexe que nous avons porté à la connaissance des autorités camerounaises. Et nous sommes en train d’aller vers l’interpellation de l’autorité centrafricaine à cet effet. Parce que cette organisation appelée GTTC, en collaboration avec les rebelles centrafricains, a imposé aux transporteurs camerounais une somme injustifiée de 50 000 appelée frais d’escorte. Malheureusement, les transporteurs qui se refusent de le payer trouvent leurs  camions brûlés et les chauffeurs tués en Centrafrique. Nous voulons que l’Etat camerounais se saisisse de ce problème. Nous l’avons posé devant le Premier ministre, devant toutes les autorités de sécurité. Si rien n’est fait, nous irons à Garoua-Boulaï garer nos camions parce que nous ne nous laisserons plus jamais escroquer par des gens tapis dans l’ombre.

Interview réalisée par Frégist BERTRAND

 

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