C’est l’information qui anime les réseaux sociaux depuis ce mardi 26 mars. Un incident survenu lors du vol TJ-QDA (un avion MA60) du transporteur la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co). Et qui aurait conduit l’autorité de l’aéronautique civile (CCAA), à « suspendre l’exploitation de l’avion jusqu’à la production des preuves de sa navigabilité ».
La note
Le 10 mars 2019, le vol TJ-QDA de Camair-Co, au décollage à l’aéroport de Bafoussam-Bamoungoum, fait un « Tail strike ». Cet anglicisme qu’on peut traduire mot à mot par un « toucher de queue » est un choc entre la queue d’un aéronef (tail) et le sol.
Immédiatement après l’incident, la CCAA adresse une lettre à Ernest Dikoum, le Directeur général de la Camair-Co. Pour demander plus d’informations sur ce vol notamment l’« absence de preuves de vérification de la navigabilité de l’avion », et sur l’incident survenu à l’aéroport de Bafoussam-Bamoungoum.
Le « Tail Strike »
« Dans le milieu de l’aviation, ce choc est classé sur deux niveaux de gravité : incidents et accidents », a expliqué un chef d’escale joint au téléphone par bougna.net.
Selon notre source, la procédure dans ces situations exige la production d’un rapport et des prises de dispositions à la fois pour maintenir la sécurité de la piste, mais aussi celle de l’avion. « C’est une procédure normale et obligatoire. Certains crash survenus notamment en Chine ont permis de remonter à une mauvaise réparation d’un tail strike sur l’avion », ajoute notre source.
Quelques jours plus tard, Camair-Co produit les documents demandés au régulateur du transport aérien au Cameroun. Ce document, a-t-on appris auprès d’une source généralement bien informée chez Camair-Co, donne aussi des précisions sur « les mesures prises à la suite de l’incident survenu sur le vol MA 60 immatriculé TJ-QDA ».
Après examen des dossiers transmis, Assoumou Koki Paule, la DG de la CCAA, décide, le 22 mars, de lever la suspension de vol du MA60. Et approuve les mesures annoncées par Camair-Co à la suite de l’incident. Ce qui permet à l’avion de reprendre du service. Ce qui est le cas aujourd’hui.
La gravité
Si dans beaucoup de cas, les « Tail strike » sont des incidents mineurs, les autorités de régulation y accordent une grande importance. Dans plusieurs crash, les enquêteurs ont attribué la cause à une mauvaise réparation de l’appareil à la suite d’un « Tail strike ».
Le plus récent date d’il y a six ans sur le vol 214 de la compagnie coréenne Asiana Airlines. Le 06 juillet 2013, le Boeing 777 fait un Tail strike à l’aéroport de San Francisco. L’incident provoque une rupture de la queue de l’avion. L’appareil fait une sortie de piste, et prend feu.
Mais l’incident le plus meurtrier a été enregistré il y a 17 ans sur le vol 611 de la compagnie China Airlines. Le Boeing 747 se désintègre en plein vol. Tous les 225 occupants y perdent leur vie. A l’issue des enquêtes, le rapport montre que c’est une mauvaise réparation d’un Tail strike qui est à l’origine de l’incident. Pour rappel, le tail strike avait eu lieu le 07 février 1980 (soit 22 ans plus tôt) lors d’un atterrissage à Hong Kong. La réparation, non conforme, avait entraîné une usure anormale, avaient conclu les enquêteurs.
Lire aussi :
[…] 26/03/2019 Comprendre l’incident du vol TJ-QDA de Camair-Co à l’aéroport de Bafoussa… […]
[…] 26/03/2019 Comprendre l’incident du vol TJ-QDA de Camair-Co à l’aéroport de Bafoussa… […]
[…] 26/03/2019 Comprendre l’incident du vol TJ-QDA de Camair-Co à l’aéroport de Bafoussa… […]
[…] 26/03/2019 Comprendre l’incident du vol TJ-QDA de Camair-Co à l’aéroport de Bafoussa… […]