Ce n’est pas la première fois qu’Olivier Picard, le Directeur général d’Ellipse Projects S.A.S, est reçu en audience au ministère des Travaux publics. Mais ce dernier tête-à-tête avec Emmanuel Nganou Djoumessi semble plutôt tendu. Quatre ans après la signature du contrat entre l’Etat du Cameroun et cette entreprise, seulement « deux à quatre ponts » métalliques en sections préfabriquées modulaires ont été installés. Et sur le terrain, certains malentendus naissent entre les agents du ministère des Travaux publics et les entreprises sous-traitantes chargées d’installer ces ponts préfabriqués. « Les contrats ne suivent pas la réglementation. Il existe un contrat entre l’administration et l’Entreprise mère. Ellipse a sous-traité sous ces ouvrages. Mais pas de lisibilité entre ce qui les lie. Et entre les sous-traitants et l’administration. Ils évoluent en marge de l’administration. Ellipse est rare sur le terrain. Risque de rencontrer des problèmes si la partie réglementaire n’est pas prise en compte », décortique un ingénieur du Mintp à bougna.net. A demi- mots, Olivier Picard avoue l’existence de « certains « problèmes avec certains sous-traitants ». Mais assure qu’entre l’époque où on a rencontré ces problèmes et aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. « Aujourd’hui, nous sommes globalement extrêmement satisfaits des nouveaux sous-traitants avec qui nous travaillons, et nous comptons toujours travailler avec eux pour finir notre projet », lance-t-il. A un an de la date de livraison des 55 ponts, l’inquiétude du gouvernement réside bien sûr au niveau de la capacité de l’entreprise à respecter les délais. Une inquiétude que le patron d’entreprise veut minimiser. Invité à prendre place dans notre bougna, Olivier Picard fait le point des travaux, et tente de donner des assurances de réussite d’un projet que certains voient tomber à l’eau.
Vous avez été retenu en audience ce vendredi, 28 juin, par le ministre des Travaux publics. Pouvez-vous nous dire, quels sont les sujets qui ont meublé votre séance de travail ?
Nous avons eu une réunion extrêmement intéressante avec monsieur le ministre des Travaux publics. Nous avons parlé des avancées du projet des ponts. Nous avons fait aussi un point sur le financement, et sur les engagements d’Ellipse à terminer le projet au mois de mai 2020.
Comme vous le savez, certains ponts ont été achevés, et vont être en fonctionnement dans les semaines qui viennent. Nous avons aujourd’hui des sous-traitants qui sont extrêmement fiables, en lesquels nous avons extrêmement confiance. C’est pour cela que nous avons une grande confiance sur le fait de pouvoir achever le projet d’ici à la mi-2020. Ce que je crois, la population du Cameroun attend.
Des problèmes, notamment avec certains de vos sous-traitants ont été observés par les équipes du ministère des Travaux publics. Je veux par exemple parler du Pont sur la rivière Bella, où les travaux sont bloqués. Avez-vous résolu ces problèmes ?
C’est toujours difficile, quand on dit qu’on a des problèmes avec les sous-traitants. Nous avons eu des problèmes avec un certain nombre de sous-traitants. Il y a eu des erreurs dans la sélection d’un certain nombre de sous-traitants. C’était plutôt il y a 12 mois. Aujourd’hui, nous sommes globalement extrêmement satisfaits des nouveaux sous-traitants avec qui nous travaillons, et nous comptons toujours travailler avec eux pour finir notre projet.
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Quelles sont les particularités de ces ponts ? Pourquoi rencontre-t-on des retards alors qu’on a l’impression qu’il suffit d’installer des ponts sur un terrain qui a fait l’objet d’une étude ?
Les ponts métalliques, c’est à la fois du mécano et des travaux publics. C’est à la fois de l’industrie. Parce que vous importez un certain nombre de poutrelles que vous combinez de manière différente selon la longueur des ponts, selon le poids des ponts, le design, etc. Mais à côté de ça, vous avez tout un travail de préparation des ponts, d’étude de chacun de ces ponts qui est extrêmement long et qui est extrêmement difficile. D’autant plus qu’on découvre, lorsqu’on fait des études précises, un certain nombre de choses qui étaient ignorées au moment où le contrat avait été passé. C’est pour ça que la phase de préparation de ce genre de contrat est extrêmement longue. Une fois que tout a été défini, c’est beaucoup plus facile de construire des ponts.
Après cette discussion que vous venez d’avoir avec le ministre des Travaux publics, qu’est-ce qui a été fait, et qu’est-ce qui reste à faire ?
A ce jour, nous avons fait toutes les études. Il y a eu un certain nombre de questionnements. Parce que les contrats avaient été signés, et qu’on n’a rien vu apparaître tout de suite. C’était la phase d’étude qui était assez longue. Aujourd’hui, il y a un certain nombre de ponts déjà construits, et un certain nombre qui sont en construction.
Combien de ponts construits ?
Aujourd’hui, je crois qu’on en a entre 2 et 4. Mais ça va aller assez vite. Parce que comme je vous le disais, toutes les études ont été faites. Après ça, je crois que le chef de projet m’indique que quand tout a été étudié, on peut monter les ponts en quelques semaines. Donc après ça, ce n’est plus qu’un problème de montage et de finalisation.
Interview réalisée par Frégist Bertrand TCHOUTA
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