Depuis ce lundi, 15 juillet, les bus de la Société de transport et équipements collectifs de Yaoundé (Stecy S.A.) sont à l’arrêt. En cause, une grève du personnel, entrée en vigueur ce même jour.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction la filiale du groupe portugais Eximetrans Irmaös/Mota accuse l’Etat d’insolvabilité. Une insolvabilité qui court depuis bientôt deux ans, a notamment pu lire bougna.net. Ce qui correspond à environ 3,35 milliards de FCFA, selon nos calculs.
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Origine du problème
Lorsque le 30 août 2016, le groupe portugais et l’Etat du Cameroun signent le contrat de partenariat relatif à la mise en place d’un système de transport urbain de masse dans la ville de Yaoundé, trois points sont parmi les plus importants.
Pour Stecy S.A., il s’agit de fournir 150 bus et mini bus pour desservir neuf destinations. En contrepartie, l’Etat s’engage à accorder une subvention d’équilibre d’1,675 milliards de FCFA. Une enveloppe payable par tranches trimestrielles dans un délai de 30 jours.
A l’époque, Edgard Alain Mebe Ngo’o, ministre des Transports, est clair sur l’objet de cette subvention. « Chaque voyage d’un usager sera subventionné à près de 100 FCfa par l’Etat. Soit une subvention annuelle évaluée à près d’1,675 milliards de FCfa que le Chef de l’Etat a consenti en faveur de nos compatriotes citadins de Yaoundé», décrivait-il alors.
Non-respect du contrat
Avril 2017, les premiers bruits de moteur des nouveaux bus de Stecy se font entendre à la gare de Nlongkak (Yaoundé). Mais contrairement aux 150 bus, l’entreprise démarre avec 73 bus et mini-bus. Dont 13 Coaster fournis par la Communauté urbaine de Yaoundé.
« Au terme de l’année 2017, et malgré toutes les difficultés rencontrées, nous n’avons pas reçu la subvention conformément aux termes du contrat. Les activités se sont poursuivies tout au long des années 2017 et 2018 sans subvention », écrit l’entreprise dirigée par Célestin Hermann Tsambou.
Dette colossale
Combien l’Etat doit-il à cette entreprise ? Selon Stecy, en fin 2008, l’entreprise cumulait une perte d’environ 2 milliards de FCFA. « De ce fait, son activité a été impactée avec un parc automobile amorti, des difficultés de fonctionnement, et l’incapacité à acquérir de nouveaux bus », peut-on lire dans le document.
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Ce n’est qu’en janvier 2019, que l’Etat consent à verser la subvention de l’année 2017 à l’entreprise. « L’argent a servi à payer en partie, les frais financiers, à restructurer la dette auprès des partenaires financiers, et mettre à jour les impôts et cotisations sociales pour le compte de l’année 2017 », explique Stecy.
Sortie de crise ?
Difficile pour l’instant de savoir quand devraient reprendre les travaux. Des sources généralement bien informées au sein de la maison nous font savoir qu’« une session extraordinaire du Conseil d’administration se tiendra dans les plus brefs délais pour que la situation redevienne normale ».
D’autres sources jointes par bougna.net ajoutent que « des contacts » entre les grévistes, l’administration, et l’Etat, représenté notamment par le ministère des Transports et la Communauté urbaine de Yaoundé ont déjà eu lieu.
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