Le Concessionnaire des chemins de fer Camrail et le gouvernement étudient les moyens de réhabiliter le tunnel de Njock. Une infrastructure vieille de 39 ans (elle a été construire en 1980), qui présente un état de « dégradation poussée ».
« En gros, nous avons constaté divers types d’anomalies. La pénétration des eaux à travers les joints, des traces d’humidité partant de l’intérieur du tunnel, l’état des caniveaux, les galettes de passage qui sont déjà défectueuses », explique Armel Manguele, ingénieur chez Commette Cameroun. Un cabinet d’études commis pour évaluer l’ampleur des dégâts.
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Pour sécuriser cette infrastructure, l’Etat, et son partenaire Camrail, envisagent des « travaux de réalisation prioritaires ». Il s’agit d’effectuer les travaux sur les joints par la pose des joints « water stop » en caoutchouc. Le remplacement des dalettes en béton armé pour la couverture des caniveaux à l’intérieur du tunnel, pour ne citer que ces travaux-là.
Deux options sont envisagées à ce niveau. « La première option consiste à démolir le béton armé, puis de passer à la mise en place des joints water Stop. Cette option n’est pas bénéfique. Parce qu’en dénudant les joints, il y a un risque d’effondrement de la paroi supérieure. La deuxième option qui semble la plus adéquate est le scellement des armatures dans le béton existant pour soutenir le béton en apport dans lequel sera logé le joint water Stop », ajoute l’ingénieur de Commette Cameroun.
L’argent
La première option est évaluée à 491,4 millions HTC. Et la deuxième devrait nécessiter le déblocage d’une enveloppe de 610 millions de FCFA HTC, a notamment appris bougna.net auprès du bureau d’études.
Si le rapport de Commette Cameroun est validé, c’est la deuxième option qui sera choisie. « Elle coûte certes plus cher, mais on proposerait plus d’augmenter le matériel et le personnel, pour rester dans la durée des neuf mois », précise Armel Manguele.
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Les résultats ne concernent pas seulement le tunnel de Njock. Quatre tunnels ont été évalués dans cette étude présentée au ministère des Travaux publics (Maître d’Ouvrage), et à Camrail (Maître d’Ouvrage délégué). Mais le dossier de Njock est celui dont l’étude est bouclée, et n’attend que les financements, a également appris bougna.net.
« Ce problème de financement n’a pas encore une solution. Mais techniquement, par rapport à l’évaluation, elle s’est faite conjointement avec le ministère des Transports. Le ministère des Travaux publics a également été associé », éclaire Jacques Fansi, Directeur Délégué des Grands projets chez Camrail.
« Le gouvernement : Minfi, Mintransport, Camrail et nous-mêmes, allons disponibiliser les financements. La question ne se pose pas, puisque c’est une infrastructure du Cameroun » réagit Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics.
Le travail
Mais cette « disponibilisation » ne se fera qu’à l’issue du lancement d’ l’avis d’Appel d’Offres. En attendant, des mesures urgentes sont nécessaires pour maintenir l’infrastructure en sécurité. Camrail devrait s’en occuper.
En effet, dans son cahier de charges, Camrail a pour mission régalienne de faire l’entretien courant. Ceci englobe le désherbage, l’abatage, le curage des caniveaux, etc. A ce jour, des interventions ont déjà été faites sur le tunnel. Elles ont notamment consisté en la pose d’une toiture dans le tunnel.
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« L’objectif était de protéger la voie ferrée, et limiter les infiltrations d’eau. La toiture a été placée pour drainer l’eau en dehors des rails. Et éviter le pourrissement des traverses, et le patinement des trains. La zone est celle où on observe la plus forte pente du réseau. 16°, sur pratiquement 34 km », renseigne Jacques Fansi.
Un appel d’offres sera lancé d’ici la fin juillet 2019.
Pour rappel, les Tunnels ferroviaires de NJOCK sont situés dans le village de MINLOH MALOUME (chefferie du village MINLOH) dans le département du Nyong et Kéllé, région du Centre.
Ils sont précisément à 15 kilomètres de la ville d’ESEKA sur le tronçon ESEKA-MAKAK. Ce site est un ensemble de trois (03) tunnels réalisés à mains d’hommes dans le massif de rocher LIAA.
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