Comment booster les exportations du Cameroun vers les pays de la CEEAC et le Nigéria, dans une région où le manque des infrastructures routières est criard ? C’est l’une des questions qui meublent les discussions des personnels d’administrations publiques en charge de la stratégie de développement des exportations, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.
Des hommes et femmes réunis depuis ce mercredi, 18 septembre à Yaoundé. Dans le cadre d’un atelier dit de restitution et de validation des Rapports sur l’actualisation de la Stratégie nationale des exportations et son opérationnalisation sur les marchés de la CEEAC et du Nigéria.
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Certes, le Cameroun et ses voisins de la CEMAC ont mis en place divers plans de développement d’infrastructures routières. Qui permettent aujourd’hui d’avoir des routes nouvellement construites ou en cours de construction pour faciliter la mobilité des personnes et des biens.
Mais celles-ci restent insuffisantes pour supporter une possible augmentation du niveau d’échanges entre le Cameroun, ses voisins de l’Afrique centrale, et son géant voisin nigérian.
« Nous avons un problème dans l’environnement des affaires lié aux coûts des facteurs de production. Les Infrastructures, les routes pour transporter, l’énergie pour la production, les risques de change. Si on prend le cas du Nigéria, ils n’ont pas la même devise que nous », reconnaît Aliou Abdoullahi, Coordinateur national de la coopération Cameroun- Union Européenne.
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Mais il n’y a pas que le déficit d’infrastructures routières qui pourrait plomber le projet d’inverser la balance commerciale du Cameroun. Pour rappel, elle a terminé l’année 2018 avec un déficit de 1438,3 milliards de FCFA selon des données rendues publiques par le MINEPAT. En hausse de 22,8% par rapport à l’année 2017.
Les experts réunis à Yaoundé pourraient être appelés à trouver une solution au coût du transport dans les corridors camerounais. Pour circuler sur les corridors Douala-Bangui et Douala Ndjamena par exemple, un transporteur dépense environ 105 FCFA par tonne et par kilomètre.
Ce fait de l’Afrique centrale la zone la plus chère en matière de transport routier. Devant l’Afrique de l’Ouest (près de 40 FCFA/t/km), et l’Afrique australe (environ 25 FCFA/t/Km), précise la Banque mondiale dans une étude réalisée en 2019.
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Un surcoût causé, par les barrières frontalières au sein de la CEMAC, et surtout les tracasseries policières et douanières. Selon le ministère des Transports (MINT), pour le seul cas du Corridor Douala-Ndjamena, environ 175 milliards de FCFA de frais sont générés chaque année par lesdites pratiques pour les 78 000 camions en activité sur ce corridor.
Une chose est sûre, le rapport proposé par le Cabinet « Groupement 2ACD et Quarein Group », qui fait l’objet d’une analyse depuis ce matin, fera des propositions sur les pistes de développement des moyens de transport des marchandises et des biens entre le Cameroun et les débouchées ciblées.
Le plus intéressant sera de voir comment le Cameroun et les administrations impliquées vont s’y prendre pour limiter ces pesanteurs.
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