Pont sur le Ntem : la traversée en eaux troubles du Cameroun et la Guinée Equatoriale

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Après la très prometteuse réunion de travail de Kribi (du 14 décembre dernier), la chaleur de Douala semble avoir asséché les ardeurs des délégations camerounaise et équato-guinéenne. Ce 1er février 2019, la deuxième réunion des Ministres des deux Etats en charge de la réalisation du projet de construction d’un Pont sur le fleuve Ntem, sur la transnationale Kribi-Campo-Bata, reliant le Cameroun a la Guinée Equatoriale accouche d’une souris.

En tout cas, au sortir de la réunion de Douala, les attentes formulées à l’issue de la réunion de Kribi (à l’exemple du choix du site d’implantation) n’ont pas eu de suite. Certes, les deux parties se sont accordées sur la qualité de l’infrastructure. « Un pont caisson en béton précontraint construit par encorbellements successifs comme solution de base, et un pont à structure mixte acier béton en solution variante ».

Mais sur tous les autres points (le tracé, le coût, les délais) les deux délégations sont contraintes de repartir comme elles sont arrivées. C’est à dire sans avoir pu imposer leur vision du projet de construction du Pont sur le fleuve Ntem.

Désaccords

Premier point de désaccord : le choix du tracé. Dans le rapport final, on apprend que le tracé retenu par le Cameroun est la variante 2 (située à 450 m de l’embouchure). Pendant que celui retenu par la Guinée équatoriale portait sur la variante 1 (située à 250 m de l’embouchure).

Deuxième point de désaccord : la vision de développement des deux rives de Campo. En soutenant son projet de variante 2, le Cameroun explique que son tracé rentre en droite ligne avec « les perspectives de développement de la ville de Campo ». Un choix contraire à celui de la délégation équato-guinéenne, qui souhaite aussi profiter de sa variante pour développer la ville de Rio Campo.

Face aux désaccords, les deux parties conviennent de se donner du temps. Six semaines exactement « au plus tard le 15 mars 2019 (pour Ndlr.) arrêter le choix définitif de la variante, qui sera signée en alternat à la diligence de la CEEAC », lit-on dans le rapport final des travaux.

 

 

REACTIONS

Baltazar Engonga Edjo, ministre d’Etat chargé de l’intégration régionale, GUINEE EQUATORIALE.

Que peut-on retenir au terme des travaux qui viennent de se tenir ?

Ce que vous pouvez retenir c’est la volonté exprimée dans le communiqué final. C’est-à-dire poursuivre les travaux pour arriver à la fin. C’est le souhait des deux gouvernements et de la CEEAC.

Avant la rencontre de ce jour, on s’attendait à une avancée. Notamment au niveau du site d’implantation. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Le site d’implantation c’est une définition du projet. Le site d’implantation est lié aux alternatives présentées par le consultant. Ce n’est pas un élément important qu’on peut définir dans les médias.

Quelles sont les retombées de ce projet ?

Ce projet va permettre de dynamiser les échanges commerciaux entre la Guinée équatoriale et le Cameroun. Ce projet fait partie des projets intégrateurs de l’Afrique centrale. Soit de la CEEAC, soit de la CEMAC. C’est un corridor très important qui va relier la ville de Douala à partir de Kribi, et la ville de Bata. Dans son extension, ce projet peut arriver même au Gabon.

 

 

Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), CAMEROUN

Crédit Photo: Journal Intégration

Ce projet est qualifié de projet intégrateur. Ça veut dire qu’il lie deux pays. L’importance de ce projet est d’abord mesurée à partir de cet élément. Le plus important c’est de pouvoir lier deux peuples. La facilité de se mouvoir. La possibilité pour les deux peuples de se déplacer entre les deux pays sera améliorée à travers ce projet.

Nous sommes au niveau des études. Mais le plus important, pour nous, était de clarifier un certain nombre de stratégies qui devaient permettre aux deux pays de s’assure que tout le monde soit à l’aise avec ce que nous voulons faire du projet. Nous sommes heureux d’annoncer qu’à la fin de cette journée, nous avons pu être capables, grâce travers un dialogue productif, de mettre de côté toutes les divergences qui existaient encore entre nous. Nous sommes d’ores et déjà sûrs d’avoir des avis convergents sur ce que nous souhaitons faire du projet.

Vous avez suivi le communiqué final du ministre. Nous avons convenu de signer le mémorandum d’entente entre les deux Etats au plus tard le 15 du mois de mars 2019. A cette date, tous les éléments, toutes les diligences auront été réalisées, afin que le projet puisse s’accélérer. Afin que le consultant puisse partir de l’avant-projet sommaire que nous disposons aujourd’hui, à l’avant-projet détaillé qui nous permettra d’avoir le coût du projet et un certain nombre d’éléments techniques plus avancés par rapport à la suite de l’évolution.

Propos recueillis par Frégist BERTRAND 

 

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