Il est certainement l’un des premiers diplomates accrédités au Cameroun (après l’ambassadeur des Etats-Unis et celui de la France) à s’exprimer ouvertement sur le Grand Dialogue National. Jalel Snoussi, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Tunisie au Cameroun, se réjouit de la tenue de ces concertations destinées à ramener la paix et la cohésion sociale au pays de Paul Biya. « C’est une très bonne initiative de monsieur le Président. Tout le monde sait ici au Cameroun ou ailleurs, que les crises politiques ne peuvent être résolues que par le débat. Donc le Dialogue national est un cadre idoine pour régler la question du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest », se félicite-t-il. Ce soutien politique venu d’un pays frère et ami, n’est cependant pas gratuit. Le diplomate « espère qu’avec la mise en œuvre de ces propositions, la situation sera réglée, et la crise sera un mauvais souvenir pour le Cameroun ». Ce qui permettrait aux entreprises et bureaux d’études tunisiens engagés dans les projets routiers de livrer leurs chantiers, et d’empocher les près de 102,47 milliards de FCFA prévus par le gouvernement. Rencontré ce 07 octobre à Yaoundé, Jalel Snoussi revisite la coopération entre le Cameroun et la Tunisie dans le secteur des BTP. Et analyse l’importance du Grand Dialogue National dans le resserrement de cette coopération.
Excellence, vous avez été reçus en audience par monsieur le Ministre des Travaux publics. Que peut-on retenir de ces échanges ?
Je remercie le ministre de m’avoir reçu. C’est toujours un plaisir de venir ici et de discuter ici et de discuter avec lui. C’est toujours productif. Nous avons toujours des contacts et des relations de qualité. C’est une question de coopération entre nos deux pays. De coopération, surtout en matière de Travaux publics qui est excellente.
J’étais avec monsieur le ministre pour parler de la reprise des chantiers pour les entreprises tunisiennes. Surtout après la suspension du projet d’Ekonto Titi-Kumba pour les raisons que vous connaissez. C’était ça l’essentiel de ma demande d’audience.
A LIRE SUR BOUGNA.NET
Monsieur le ministre, comme toujours, a été très compréhensif. Nous avons fait un débat de qualité. J’espère qu’on trouvera les solutions qu’il faut, et qui seront avantageuses à la fois pour la partie tunisienne et pour la partie camerounaise.
Des pistes ?
On verra après. Dès qu’il y aura des pistes, on en parlera. Maintenant, on est au stade de réflexion, de cogitation, de prospection. Dès qu’il y aura quelque chose de plus concret en la matière, vous serez bien sûr évidemment informés que ce soit par moi ou par monsieur le ministre.
Est-ce une simple coïncidence que cette audience se tienne juste après le Grand Dialogue National qui avait parmi ses préoccupations les questions des infrastructures routières ?
Ça n’a rien à voir avec le Grand Dialogue National. Pour moi, le Grand Dialogue National, je le dis à titre personnel, c’est ce jour-là où j’ai rencontré le ministre, et où on a fixé un rendez-vous. Donc le Dialogue National a servi aussi pour que cette rencontre ait lieu.
Si vous voulez que je parle du Dialogue national, je dirai que c’est une très bonne initiative de monsieur le Président. Tout le monde sait ici au Cameroun ou ailleurs, que les crises politiques ne peuvent être résolues que par le débat. Donc le Dialogue national est un cadre idoine pour régler la question du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest.
A LIRE AUSSI SUR BOUGNA.NET
Vous le savez peut-être mieux que moi, il y avait beaucoup de recommandations, beaucoup de propositions. J’espère qu’avec la mise en œuvre de ces propositions, la situation sera réglée, et la crise sera un mauvais souvenir pour le Cameroun.
Au-delà de la situation sécuritaire, SOROUBAT, et les autres entreprises tunisiennes sont-elles prêtes à reprendre les travaux dans les régions anglophones ?
Bien sûr. C’était ça la question. Les entreprises tunisiennes concernées sont prêtes à reprendre les travaux sur le chantier lui-même quand il aura repris. Parce que maintenant, ils sont suspendus. Mais aussi sur les autres chantiers. Monsieur le ministre peut le témoigner. Les bureaux d’Etude tunisiens sont des bureaux d’études sérieux, ils ont une bonne réputation, ils sont bien appréciés. Je le dis une fois de plus sur le contrôle de monsieur le ministre. Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas de reprise.
Ils sont prêts, ils sont prêts à être là à tout moment. Dès lors qu’il y a un projet, une opportunité d’être présent sur le sol camerounais dans un projet ou sur un chantier camerounais.
Interview réalisée par Frégist Bertrand Tchouta
Lire aussi :