Cameroun : Une journée au Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri

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Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri RTC. Crédit Photo: Bougna.net

Chemise jaune, manches repliées jusqu’aux coudes, chaussures de tous les jours, chasuble orange et masque sur la tête, Faustin DINGANA passerait pour être un ouvrier du Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. Pourtant, celui que nous rencontrons ce jeudi en début de matinée n’est rien d’autre que le patron des lieux. Le Directeur de la Régie déléguée du Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. Une filiale du Port Autonome de Douala (PAD), créée pour gérer le Terminal, en régie.

Il y a un an, presque jours pour jours (avril 2019), celui qu’on appelle affectueusement « le DD » savourait les premiers mois de sa retraite. Ex-Conseiller Technique No 4 du PAD, et Chef de la Division de l’Analyse, la Prospective et la Coopération, Faustin DINGANA s’était vu réserver un au-revoir digne de son rang au cours d’une cérémonie organisée par le PAD.

Mais les mots, très forts de sens, prononcés par Cyrus NGO’O, Directeur Général du PAD, au cours de cette cérémonie annonçaient déjà un repos très court au nouveau retraité. « La retraite est le port où il faut se réfugier après les orages de la vie: Si dans l’existence tout à une fin, même le plus beau, la fin n’est pas véritablement une fin. Elle est le début d’une autre aventure, un nouveau départ, de nouvelles opportunités, un recommencement afin de se renouveler ». Huit mois plus tard, le nouveau retraité était nommé à la tête de la RTC

Changements

Il est un peu plus de 11 heures. Sur le terminal, les va-et-vient des engins de la RTC et des camions des chargeurs sont incessants. Pour l’habitué du terminal, certains changements sont rapidement visibles. Les guérites (à l’instar de la guérite principale) ont reçu quelques coups de peinture, le branding de la RTC ou du Port Autonome de Douala est un peu plus présent.

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« Sur cette voie intermédiaire qui longe le magasin du deuxième site de maintenance, nous avons effectué des travaux de génie civil. Je parle bien du magasin qui se trouve le long des rails, où s’effectuent les activités de soudure, de pneumatique, etc. Cette partie sur laquelle nous circulons était, à la reprise du terminal, complètement endommagée. Les travaux effectués ont permis de rendre le sol praticable », montre Martin ADEPI, le Directeur d’exploitation de la RTC.

Au niveau des quais par contre, les changements sont peu visibles. Portiques, grues, tracteurs, reachstaker acquis par Douala International Terminal, l’ancien concessionnaire du Terminal à conteneurs sont les mêmes que ceux utilisés par la RTC. Deux navires (le Port GDYNIA VALLETTA et le JPO SCORPIUS) sont en cours de déchargement. Mais, relève Martin ADEPI, ce matériel est utilisé avec la plus grande crainte.

« Ce que nous avons aujourd’hui tourne pratiquement en termes de reachstaker, à 10 appareils disponibles par jour. Au niveau des portiques, nous avons pratiquement trois sur cinq qui fonctionnent. Et au niveau des RTG, qui sont des portiques de parc, nous avons une stabilité de quatre sur quatre. Mais il s’agit d’un matériel vétuste. Il y a des équipements qui ont un compteur de plus de 50 000 heures. Donc, en principe, qui ne devraient plus être utilisés dans un terminal moderne », raconte-t-il.

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Malgré la vétusté, les équipes de Faustin DINGANA se disent satisfaits de leur bilan. 23,982 milliards de FCFA de chiffre d’affaires réalisé en six mois (de janvier à juin 2020). Dont plus de 14,694 milliards de FCFA (61,2%) apportée par les activités de manutention terre. Et environ 2,062 milliards de FCFA de recettes tirées du stationnement, pour ne citer que ces chiffres-là.

« En termes de livraison, nous avons fait plus de 58 000 conteneurs livrés. Ce qui est très intéressant par rapport à l’année dernière au cours de laquelle ils ont fait plus de 57 000. Donc nous avons fait pratiquement 1 000 conteneurs de plus », énumère Martin ADEPI. Qui ajoute qu’« En termes d’opération navires, nous avons été plus rapides. Nous avons fait pratiquement 20 mouvements à l’heure, contrairement aux autres qui étaient autour de 18 mouvements par heure ».

Une performance célébrée, mais réalisée dans la difficulté. Lorsque la RTC obtient l’exploitation du Terminal à conteneurs, les armateurs doutent de l’efficacité de la nouvelle société. « Nous avons démarré avec zéro navires dans le quai. Beaucoup de navires attendaient à la bouée de base pour voir si nous serions capables », rappelle Faustin DINGANA. Au niveau des infrastructures informatiques, la difficulté était encore plus grande.

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« Nous avons eu la difficulté à lancer le terminal avec un logiciel qui n’était pas connu de nos opérateurs. Le système informatique était vraiment verrouillé. Les machines étaient verrouillées par des mots de passe. Il n’y avait pas de système de paie, il n’y avait pas de réseau de télécommunication. Nous avons mis en place notre ingéniosité camerounaise afin de libérer ces machines. Et par la suite nous avons pu déployer le système d’exploitation NAVIS dans sa partie opérationnelle, puis, par la suite, dans sa partie facturation. », rajoute Landry Bissohong, le chef du service informatique de la RTC.

Il est bientôt 16 heures. Les vrombissements des camions et des engins sont toujours aussi incessants. Les reachstaker continuent à charger les conteneurs sur les camions, ou à empiler les nouveaux dans les zones de stockage appropriées. Un service automatisé, qui est ainsi répété tous les jours, 24 heures sur 24. Mais qui, parfois, est stoppé par des problèmes de réseau Internet. Un problème qui, pour l’instant, reste la plus grande préoccupation à la RTC.

 

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