En 2021, le gouvernement va légèrement réviser sa stratégie dans le secteur du développement des infrastructures routières. Contrairement à ce qui se faisait jusqu’ici, l’attention sera portée sur l’entretien des routes en terre. Selon le Ministère des Travaux Publics, sur les 122 000 kilomètres de routes que compte le réseau national, près de 80,73% sont en terre. Concrètement, explique-t-on ici, il est question non pas de rester dans la course au bitume, mais de stabiliser ces routes pour les maintenir dans un niveau de service susceptible de faciliter les déplacements des populations.
Fin novembre dernier, lors de son passage devant les membres de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée Nationale, Emmanuel Nganou Djoumessi, le Ministre des Travaux Publics, a reprécisé cette nouvelle approche.
« Il est indéniable que l’investissement dans la route est une priorité nationale compte tenu de ses effets d’entrainement sur des divers pans de l’économie. C’est ce que traduisent les allocations budgétaires. Cependant, les routes en terre, telles que traitées présentement ne garantissent pas une circulabilité en toute saison. La problématique de durabilité des routes en terre sera adressée dès 2021 », a-t-il notamment précisé.
Comment ?
La méthode qui devrait être utilisée est simple. Le Maître d’Ouvrage compte procéder à l’expérimentation des chaussées en béton de sol sur certains axes routiers. A ce jour, cinq d’entre eux ont déjà été répertoriés. Il s’agit des tronçons Ekong-Bengbis (70 km), Edéa-Dizangué-Mouanko (50,1 km), Obout-Mengueme Si-Nkangkombo-Lembe-Yezoum (55 km), Ngultang (Int N10) -Mengueme Si-Nkong.-Kombo-Lembe Yezoum (55 km). Les 230 kilomètres ainsi entretenus dans le cadre de cette approche expérimentale devraient servir de boussole aux autres 98 500 kilomètres de routes en terre (voir tableau).
Mais dans son programme, le gouvernement reste concentré sur les autres missions. Ainsi, au cours de cette année 2020, les actions vont aussi concourir à l’amélioration de l’exploitation rentable du potentiel industriel du pays à travers une réduction des coûts de transport, avec la circulation aisée des bassins de production vers les centres de transformation industrielle et une connectivité fonctionnelle des zones industrielles vers les centres de distribution.