Il n’aurait peut-être pas souhaité meilleur contexte pour son arrivée au Cameroun que celui-ci. Felippo Scammaca Del Murgo, le nouvel ambassadeur d’Italie au Cameroun, atterrit à Yaoundé, à un moment où, dans la région du Sud, suites aux revendications des populations, autorités politiques et élites viennent de tenir une réunion baptisée « Rencontres fraternelles du Sud ».
Une sorte de conférence régionale souveraine, au cours de laquelle les forces vives de la région étaient appelées à expliquer à leurs populations pourquoi le niveau de développement reste aussi bas, malgré leur position dans « le pays organisateur », ou encore dans « la région natale du Président de la République ».
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Le dossier de la route Ebolowa-Akom2-Kribi, l’un des principaux points de discorde entre l’élite de la région du Sud et les populations locales, reste vif dans les esprits. Pour construire les 168,57 km de long de ce tronçon situé sur la Route Nationale N°17, l’Etat a confié la mission à l’entreprise italienne ICM CMC SPA.
Le contrat commercial a été signé en décembre 2019 entre Emmanuel Nganou Djoumessi et Roberto COSTANTINI, le Directeur Afrique de ICM CMC Spa. Mais depuis deux ans, le ronflement des moteurs des engins italiens se fait attendre.
A Sangmélima, lors des « Rencontres fraternelles », Emmanuel Nganou DJOUMESSI s’était voulu clair. « Sur la roue Ebolowa-Akom2-Kribi. Nous venons de demander à ICM CMC de se mobiliser. ICM est là, je veux le répéter, vous savez pourquoi », a-t-il déclaré.
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Avant d’ajouter, au sujet de la route Sangmélima-Oveng-Olounou-frontière Gabon (confié à l’italien SEAS), que « nous nous butions sur une difficulté de financement. Le Ministre des Finances a eu l’intelligence de montrer la voie et finalement, le financement a été mis en place. Puisque la proposition était telle que le financement n’était pas concessionnel, on ne pouvait pas l’accepter. Il (le Minfi) a donné une formule qui nous amène à obtenir une concessionnalisation. Ce travail sera fait ».
Même si Felippo Scammaca Del Murgo, le nouveau chef de la diplomatie italienne au Cameroun dit n’avoir pas encore entièrement pris connaissance des dossiers, il sait cependant qu’il devra réussir où son prédécesseur (Marco ROMITI arrivé en fin de séjour) a échoué.
Celui d’accompagner, au moins sur le plan diplomatique les deux entreprises italiennes qui semblent embourbées dans des problèmes à la fois financiers et politiques.
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Sur la route Sangmélima-Oveng-Olounou-frontière Gabon par exemple, le MINTP avait expliqué (lors des rencontres fraternelles) les raisons pouvant expliquer le retard accusé dans le démarrage du projet.
« Un itinéraire était arrêté. J’ai reçu dans mon bureau une haute personnalité qui est venue protester de ce que l’itinéraire passe là où ses parents se reposent… Il a assorti sa requête d’une lettre. Pour tout dire, il a coulé des larmes devant moi », avait-il raconté.
Avant d’ajouter : « J’ai donc demandé à monsieur le gouverneur de la région du Sud de bien vouloir adresser cette situation, et de me dire s’il est possible de modifier l’itinéraire pour tenir compte de cette requête. En même temps, je demandais à mes services techniques de voir comment modifier l’axe de la route. Si tant est que ce monsieur déclare que depuis une centaine d’années, ses parents sont fâchés. Ceci a été fait, à la satisfaction de tout le monde. Quoi qu’il en soit, nous avons retenu l’axe de la chaussée où on a le moins de dégâts possibles. Toutes ces allées et venues contribuent à retarder le processus de construction des routes ».
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