Après trois ans d’arrêt, les travaux de pose des ponts métalliques préfabriqués de l’entreprise Accrow « peuvent redémarrer »

0
Pont préfabriqués

Dans quelques jours, 10 sites répartis sur l’ensemble du triangle national devraient voir arriver de nouveaux « tabliers métalliques » préfabriqués et envoyés par l’entreprise américaine Accrow Bridge au Cameroun.

Selon nos informations, ces travaux réalisés par des PME camerounaises seront financés sur fonds propres par le Cameroun. En tout cas, apprend-on du Ministère des Travaux Publics (MINTP) « le Budget d’Investissement Public 2022 du MINTP a prévu un montant en crédits de paiements de 2,5 milliards de F.CFA et en autorisation d’engagements de 8,1 milliards FCFA ».

A lire sur bougna.net

Olivier Picard : « Nous avons une grande confiance sur le fait de pouvoir achever le projet ACCROW Bridge d’ici à la mi-2020 »

Les 10 sites sélectionnés représentent la première vague des localités qui seront équipées par ces ouvrages métalliques. Deux vagues, dont l’une de 16 sites, puis une dernière de 18 sites suivront « une fois que le financement extérieur sera renouvelé et la recherche des financements pour leur construction », confie-t-on ici.

Pour les prestations des contrôles et de surveillance desdits travaux ; mais aussi de logistiques et stockage des tabliers métalliques jadis pris en compte par les Fonds de Contre Partie non mobilisés, l’Etat du Cameroun compte mobiliser environ 1, 050  milliard de FCFA. Soit près d’1, 003 milliard de FCFA TTC pour le contrôle et autour de 47, 141 millions de FCFA TTC pour les autres activités. « Des mesures sont en cours au MINEPAT pour atteindre ces objectifs », renseigne-t-on au MINTP.

Avancées

Malgré la suspension de trois ans, certains sites ont connu des avancées. C’est le cas par exemple du pont sur la rivière BELLA sur l’itinéraire Elog Batindi (Inter RN2)- Bipindi, qui est déjà fonctionnel. Et à Kekem où les PME camerounaises procèdent à l’installation d’un pont en sections modulaires métalliques.

A lire sur bougna.net

Cameroun : Bientôt, un pont ACCROW sur la rivière Bella, route Elogbatindi-Memel-Bipindi

Mais de manière générale, les études de 50 ouvrages sur 55 ont été réalisées (soit un taux d’exécution de la phase 1 de 90.90%). Pour ce qui concerne la phase 2 des travaux de fabrication, de fourniture des tabliers métalliques et leur installation, la société ACROW a procédé à la fabrication et à l’envoi des tabliers des 44 ponts au Cameroun (soit un taux d’avancement de 98%)

Ne restent plus que les prestations d’accompagnement et de formation des PME camerounaises aux techniques de montage des ponts métalliques.

Mauvaises études

Plusieurs raisons justifient les retards observés dans l’exécution de ce projet attribué au gré à gré par le Ministère des Marchés Publics en 2016 à l’entreprise Acrow Corporation of America pour la fourniture des tabliers et ELLIPSE Projects SAS France pour l’installation des ponts.

D’abord les mauvaises études. Lorsque le projet est lancé, les prestations portent sur deux phases. La première, financée à environ 22,544 milliards de FCFA (34 369 012 Euros), portait sur la réalisation des études techniques et environnementales, la construction des accès à l’ouvrage et le raccordement au réseau routier existant, la construction des fondations et appuis, le montage et l’installer les tabliers.

ELLIPSE Projects SAS France a également la charge d’accompagner l’Etat du Cameroun dans les opérations de dédouanement des éléments métalliques, le tri et le transport sur le site des travaux desdits éléments.

A lire aussi sur bougna.net

Cameroun : L’américain ACROW Achemine une nouvelle cargaison de Ponts préfabriqués sur le site du MATGENIE à Douala

La deuxième prestation portait sur la fabrication de 2096 (mètre linéaire) de tablier métallique et leur acheminement des Etats-Unis d’Amérique au Port Autonome de Douala. Ces prestations sont réalisées par la société ACROW Corporation USA. Coût de cette prestation : un peu plus de 24,449 milliards de FCFA (37 272 571 US Dollars).

Sauf que sur la phase 1 les Etudes techniques et d’Impacts Environnemental et Social a lancés le 10 octobre 2016 (pour une durée de 06 mois) ont connu d’importants retards. En raison notamment de la variation du nombre d’ouvrage à livrer et à être installés résultant des résultats des études techniques réalisées.

Le nerf de la guerre

Ces études ont notamment permis de constater que le financement disponible, ne pouvait fabriquer et fournir que 44 tabliers d’ouvrages sur les 55 prévus. Pourquoi ? Les longueurs des ponts après études avaient considérablement augmenté passant de 2 096 ml à 3 100 ml. Par ailleurs, le financement disponible ne pouvait construire les accès, les appuis et installer les tabliers que pour 19 ouvrages.

Ce n’est pas tout. D’autres difficultés rencontrées résultaient de la non-effectivité de l’exonération de la TVA, des taxes et droits de douanes. « En effet, le contrat prévoyait que l’entreprise et ses sous-traitants soient exonérés de la TVA, et il devait conséquemment leurs être délivrés des attestations de prise en charge de la TVA », explique-t-on au Ministère des Travaux Publics.

Malheureusement, les attestations devant permettre aux différents sous-traitants d’être exonérés ne leurs ont jamais été délivrées. Aussi, pour les taxes et droits de douanes, les Attestations de Prise en Charge délivrés par le MINEPAT, n’ont pas permis la sortie des éléments métalliques du Port Autonome de Douala. « Ces APEC avaient été délivrées au nom de l’entreprise ELLIPSE alors que le connaissement était au nom du MINTP », apprend-on.

Au mois de juin 2019 trois ans après le démarrage des travaux, le projet est forclos, « du fait de l’atteinte des dates limites d’utilisation des crédits prévus par la convention ». Les paiements ne pouvant plus s’effectuer, l’entreprise est obligée de se rendre à l’évidence, et d’arrêter les travaux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here