Pendant une journée, Ngaoundéré a été la capitale nationale du transport routier. Du fait notamment de l’organisation d’un séminaire d’apport d’affaires, une sorte d’opération de charme organisée avec le concessionnaire automobile Longstar Equipement à l’endroit des transporteurs. Dans cette interview, Ibrahima YAYA, le Président du Groupement des Transporteurs Terrestres (GTTC) décortique ce projet.
Vous avez récemment organisé un séminaire d’apport d’affaires à Ngaoundéré. Pourquoi avoir organisé un tel événement ?
Je Voudrai, avant de commencer, remercier les transporteurs qui ont répondu si massivement à notre invitation. Je fais un clin d’œil spécial à l’endroit de tous ceux qui ont bravé des dizaines voire des centaines de kilomètres de route, pour prendre part à cette rencontre qui se tient ici à Ngaoundéré.
Cela témoigne, au-delà des enjeux et des attentes, de la mutualisation de la Vision commune ainsi que des valeurs fondamentales qui constituent le socle de notre organisation socioprofessionnelle le GTTC, notamment « le rassemblement dès que le tocsin est sonné, l’union sacrée face aux défis communs », car faut-il encore rappeler un adage célèbre souligne que « l’union fait la force et que c’est Ensemble et soudés que chacun réalise plus ! »
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L’organisation de cet événement part des leçons que nous avons tirées de l’impact des effets conjugués de la pandémie du COVID-19, de la crise énergétique due à la guerre Russo-Ukrainienne et de l’inflation qui ont entrainé le renchérissement du fret maritime, la flambée des prix des pièces détachées automobiles et des accessoires ainsi que des produits d’entretien.
Effets auxquels il faudrait ajouter l’inflation des prix des denrées de grande consommation. Je me réjouis disais-je, de ce que les patrons de l’industrie de transport et les Professionnels des métiers connexes liés au secteur des transports ont enfin compris que le rassemblement, la solidarité, l’union, la tolérance et le vire-ensemble, la mutualisation des forces, le développement des partenariats et des idées consensuelles constructives, constituent des piliers stratégiques.
Ces piliers sont axés sur la sauvegarde et la défense des intérêts de la profession, ainsi que la consolidation de sa durabilité en vue de l’épanouissement de ses acteurs dans un environnement économique où la rareté, voire l’amenuisement du fret est inversement proportionnel à l’explosion des charges d’exploitation des entreprises de transport. Ceci aggravé par l’état de vieillissement et d’amortissement très avancés des parcs automobiles existants sous-tendus par une technologie 1.0 (un point zéro) largement révolue et dépassée.
Au cours de ces assises, le concessionnaire Longstar Equipment vous a présenté des offres pas tout à fait habituelles. Avec des camions à près de 46 millions, et des mécanismes d’acquisitions plus incitatifs. Quelle appréciation en faites-vous ?
La survie de l’industrie de transport, de l’activité et de la profession de transporteur requiert une mobilisation et une implication actives et permanentes des acteurs. Ceci dans la mise en œuvre opérationnelle des mesures et des mécanismes visant deux objectifs prioritaires. Premièrement, le respect des prix planchers de transport des marchandises aussi bien dans l’espace du triangle national, que dans le cadre du transit à destination des pays de l’hinterland et de la sous-région.
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Deuxièmement, pour répondre à votre question sur le renouvellement des parcs automobiles. Je voudrai saisir cette occasion pour magnifier solennellement nos partenaires stratégiques Longstar-Equipment, TRANSIT-TIME, et Afriland First Bank dont les nouveaux mécanismes de promotion et de financement visent à nous accompagner dans le renouvellement de nos parcs automobiles vieillissants et très amortis, grâce aux offres innovantes et aux facilités diverses en matière de financement. Ceci, sous-tendu par des modalités de remboursement plus souples, plus élastiques et moins contraignants, et ce à l’égard des membres dont la crédibilité est reconnue sous la bannière du GTTC.
L’une des craintes que formulent certains transporteurs, c’est les surcoûts dans l’acquisition des engins, liés aux services d’intermédiaires dans les opérations de leasing. Comment le GTTC compte-t-il prendre en compte ces craintes ?
En vue de consolider un partenariat durable et mutuellement bénéfique, particulièrement avec le partenaire financier historique et stratégique, je me suis déjà fait le porte-parole de nombreux professionnels de transport membres du GTTC et clients de Afriland First Bank, pour lancer un plaidoyer à l’intention du Top Management de cette institution, à qui je suggère de bien vouloir prendre en compte les difficultés que traversent leurs clients sous leasing.
Des transporteurs victimes des conséquences des effets conjugués des crises sanitaires, monétaires et économiques entre autres, qui impactent drastiquement le secteur des transports. Dans notre plaidoyer, nous demandons au partenaire de procéder à un réaménagement conséquent des termes du contrat d’engagement portant sur le leasing, en y apportant les recettes nécessaires qui visent à rallonger l’échéancier de paiement des traites, et à réviser à la baisse les montants de ces traites exigibles. Ceci pourrait nous éviter le recours aux saisies systématiques pour retard dans le paiement des traites, qui créent malheureusement une impasse dans les relations contractuelles au détriment de la sauvegarde des intérêts mutuels des parties prenantes.
Mais mon plaidoyer ne s’arrête pas là. Au cours de ces assises, j’ai porté une doléance à l’attention de tous les partenaires. Nous sollicitons que soit dorénavant reconnue et consacrée la caution morale de GTTC vis-à-vis de ses membres, dont la constitution en Groupe d’Intérêts Economiques (GIE) pourra permettre aux nouveaux contractants sous leasing d’être exemptés de l’obligation du paiement préalable du « premier loyer » dont les montants demeurent assez prohibitifs.
Ainsi les nouvelles modalités d’acquittement établies et plus souples, seront garanties et coordonnées par le Bureau exécutif du GTTC pour le compte de ses membres éligibles.
Le renouvellement du parc automobile est un problème. Mais pas le seul problème que connaissent les transporteurs de manière générale, et le GTTC en particulier. Le contexte d’insécurité ne pourrait-il pas doucher tous les efforts que vous menez actuellement ?
Sur la question de la sécurité des camions, le GTTC a sélectionné un partenaire technique, notamment la Société INDEMAY TRACKING qui assure la géolocalisation des camions, leur monitoring permanent 24H/24H qui permet d’avoir et de voir la position de chaque camion en temps réel. Ceci contribue à booster la rentabilité et à multiplier les opportunités d’obtenir le fret auprès des bailleurs de fret, des transitaires, des CAD, des chargeurs, etc. En outre, ces dispositifs de géolocalisation rassurent conjointement les partenaires financiers et les fournisseurs sur la maitrise des mouvements permanents des camions sous contrat et leurs cargaisons.
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Voyez-vous, le GTTC étant une organisation socioprofessionnelle syndicale citoyenne et loyale, nous suivons de près les directives du gouvernement qui visent : la mutualisation des mesures de prévention et de sécurité routière pour réduire au minimum à défaut d’éradiquer les accidents de circulation. Nous restons attachés à la mutualisation et le respect des prescriptions visant la préservation du patrimoine routier, au respect des quotas et des quotes-parts des marchandises conformément à la clef de répartition du fret consacrée par les dispositions pertinentes des Conventions internationales en matière de transport des marchandises entre le Cameroun et la RCA et entre le Cameroun et le TCHAD.
Sur la question des accidents de la circulation que vous avez évoquée, les chiffres actuels attribuent 70% des causes aux conducteurs. Aujourd’hui, dans un marché où les centres de formation sont presqu’inexistants, n’est-ce pas risqué d’investir dans le neuf sans avoir des conducteurs formés ?
Le GTTC a planifié une session de recyclage des conducteurs des camions de ses membres dès la fin de ce mois en collaboration avec la CGSTC y compris tous les syndicats des conducteurs représentatifs. Cette formation sera dispensée sous l’accompagnement du Ministère des Transports, la DGSN et le SED. Cette activité va commencer par la Région du Centre à Yaoundé, et va se poursuivre dans toutes les Régions du triangle national. C’est pourquoi, nous tendons aussi la main aux partenaires stratégiques notamment le PAD, le PAK, TRADEX, Afriland First Bank, LONGSTAR-EQUIPEMENT, Transit-Time, INDEMAY TRACKING de nous accompagner en étant des sponsors de ce projet qui forcement nous sera mutuellement bénéfique.