« Agir maintenant pour sauver des vies et moyens de subsistance ». Telle est l’une des visions fortes de la présidence égyptienne de la COP 27 pour la Conférence des Nations Unies unies sur les changements climatiques 2022. Dans le sillage de ce grand rendez-vous mondial, Dakar, la capitale sénégalaise, organise depuis hier la Semaine de la mobilité durable et du Climat. Une problématique plus que jamais au cœur de l’actualité internationale.
« Avec 6, 700 milliards de citadins à l’horizon 2050 contre 4 milliards aujourd’hui, le taux d’urbanisation mondial passera à 70%, au moment où des villes contribuent déjà à hauteur de 70% aux émissions totales de gaz à effet de serre et consomment 70% de la production énergétique mondiale », a rappelé le Premier ministre sénégalais Amadou Ba, lors de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de la mobilité durable et du climat 2022, hier 4 octobre à Dakar.
Pour lui, les déplacements motorisés vont plus que doubler. C’est dire que les défis actuels et futurs sont énormes, notamment en termes de planification, d’infrastructures et de services. Il convient alors de les relever et de les aligner aux objectifs de transition écologiques et numériques pour bâtir des territoires vivables et viables.
De ce fait, les évolutions les plus importantes concerneront le continent africain (selon les experts) avec une population urbaine qui sera à 60% à l’horizon 2050 contre près de 40% aujourd’hui. Ce qui représente 1,2 milliard de citadins dans les villes côtières, le plus souvent exposées au changement climatique.
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C’est ainsi que différentes personnalités et experts de haut niveaux de compétences avérées dans les domaines du climat et de la mobilité se concertent et échangent afin de consigner des propositions concrètes. À terme, il sera question d’adopter la « Déclaration de Dakar », une sorte de contribution africaine à la COP27 qui se tiendra en Égypte le mois prochain.
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En attendant, certaines villes africaines, à l’instar de Dakar, développent déjà des des politiques de transport durables. C’est le cas du déploiement de systèmes de transport capacitaire tels que le Bus rapide transit (BRT) et le Train express régional (TER). Politiques accompagnées d’une structuration globale du réseau de transport collectif, avec des modes sobres en carbone.
Le premier ministre sénégalais affirme outre : « Nous avons à cœur de donner toute la place qu’il mérite dans le partage de la voirie, au mode actif, la marche à pied étant largement dominante dans nos villes, la stratégie de mobilité 2035 en cours d’élaboration à travers l’Initiative « Mobilise your city « doit y contribuer. Ces projets d’envergure sont conduits en articulant les enjeux sociaux-économiques et environnementaux du développement durable avec des modes de gouvernance participative afin d’apporter des réponses adéquates aux objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ».
Au Cameroun, des initiatives encourageants sont lancées. Le Bus Rapid Transit est en pôle position dans les projets de la Communauté Urbaine de Douala (CUD), et du Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU).
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On peut aussi ajouter à cela la stratégie de mise en œuvre du transport multimodal, qui s’appuie sur une complémentarité des modes de transport. L’objectif étant par exemple de s’appuyer sur le train là où la route ne passe pas (ou ne peut pas passer). De prendre le relai de l’avion là où le ciel offre la meilleure voie, etc.
Ce qu’on peut reprocher à ces initiatives, c’est la légèreté dans la prise en compte des questions climatiques, des impacts sur la planète, dans la communication actuelle.
L’urgence étant au rendez-vous, il est donc primordial comme l’a rappelé François Durovray, président de la Coopération pour le Développement et l’Amélioration des Transport Urbains et Périurbains (CODATU) « de repenser les défis réels et urgents à relever en matière de transport et de mobilité…d’ échanger sur les solutions innovantes et adoptées aux problématiques liées au transport urbain dans le contexte très particulier des pays en développement ».
Larisse TOGNA