« Droit dans le mur : l’industrie automobile, moteur du dérèglement climatique », tel est le titre d’un rapport à charge que vient de publier l’Organisation non-gouvernementale Greenpeace sur son site Internet.
L’étude posée dans un document de 44 pages, démonte les leurres des stratégies de communication des constructeurs automobile. Et met en garde les gouvernements et les consommateurs, sur les risques que cause le marché de l’automobile sur le climat.
« Depuis plusieurs décennies, les constructeurs automobiles affirment comprendre la grave menace que représente le changement climatique. Dans les salons automobiles, ils présentent de nombreux véhicules “plus verts”, s’attirant ainsi une couverture médiatique positive. Leur communication met en avant leur très grande préoccupation quant à notre bien-être et notre sécurité, tout particulièrement pour nos enfants. Or dans les faits, leurs décisions stratégiques nous content une toute autre histoire », constate Greenpeace.
Les faits dont il s’agit ici, reposent sur de nouveaux calculs qui mettent en lumière l’empreinte carbone de 12 grandes marques mondiales d’automobile pour 2017 et 2018. Ceci, sur un échantillon de cinq marchés clés. A savoir les États-Unis, l’Union européenne, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
L’étude
Par exemple, relève l’étude, l’empreinte carbone de l’industrie automobile en 2018 est estimée à 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 . Au total, les 12 constructeurs étudiés dans ce rapport étaient responsables de 4,3 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 (eqCO2 ).
« Par extrapolation, on estime que l’industrie automobile dans son ensemble, avec 86 millions de voitures vendues en 2018, a enregistré au total une empreinte carbone de 4,8 Gt eqCO2 . Cette empreinte carbone totale représente un volume d’émissions équivalent à 9% des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre (GES), et supérieur aux émissions annuelles de GES de l’ensemble de 7 l’Union européenne (4,1 Gt eqCO2) », relève l’ONG.
Parmi les plus gros pollueurs, Greenpeace cite Volkswagen (582m tonnes eqCO2 ), Renault Nissan (577m tonnes eqCO2 ), Toyota (562m tonnes eqCO2 ), General Motors (530m tonnes eqCO2 ) et Hyundai-Kia (401m tonnes eqCO2 ). Ces cinq gros pollueurs « étaient responsables de 55 % de l’empreinte carbone totale de l‘industrie automobile en 2018 » lit-on dans le rapport.
Volkswagen est resté le plus grand contributeur de l’industrie automobile au dérèglement climatique en 2017 et 2018. En 2018, son empreinte carbone atteignait 582m tonnes eqCO2 , soit davantage que les émissions annuelles de GES de l’Australie (535m tonnes eqCO2 ) .
Recommandations
Pour Greenpeace, il est nécessaire que les principaux acteurs du secteur s’engagent fermement à délaisser progressivement le moteur à combustion interne diesel/essence en adoptant un plan d’action assorti d’échéances concrètes. Per exemple, que « les responsables politiques du monde entier mettent en place des réglementations obligeant à l’abandon rapide des véhicules diesel et essence, et proposent d’autres moyens de transports aux citoyen ».
« La manière dont les constructeurs vont transformer leur modèle économique va rapidement devenir une question centrale. Si les entreprises ratent la transition et ne parviennent pas à se diversifier, elles seront bientôt de l’histoire ancienne », écrit Greenpeace.
Qui conclut que « Les constructeurs qui survivront seront ceux qui fabriqueront des véhicules électriques plus petits, plus légers et plus efficaces sur le plan énergétique. Ces véhicules seront conçus et commercialisés en vue de réduire l’usage et la possession individuels de voitures, et construits pour être connectés à des réseaux électriques intelligents fonctionnant avec une énergie 100 % renouvelable ».
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