Herbert Gontran DJONO AHABA (MinT RCA) : « En matière de facilitation du transit, nous avons beaucoup avancé »

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Herbert Gotran Djono-ahaba Ministre des Transports RCA

Depuis le 09 janvier 2024, Herbert Gontran DJONO AHABA, Ministre des Transports et de l’Aviation Civile de la RCA, séjourne à Kribi, au Cameroun. Le membre du gouvernement centrafricain vient prendre part au 4e Forum tripartite RCA-Tchad-Cameroun sur la facilitation du transit des marchandises à destination de la RCA et du Tchad. Il est notamment porteur d’un message fort, celui de l’impatience de son pays dans la mise en œuvre des recommandations du 3e Forum tripartite tenu justement dans son pays, à Bangui. Il analyse l’impact de ces assises, et égrène un chapelet de recommandations nécessaire à la libre-circulation des marchandises à destination de son pays.

Monsieur le Ministre des Transports et de l’Aviation Civile de la RCA, vous prenez part depuis ce 09 janvier aux travaux du 4e Forum tripartite RCA-Tchad-Cameroun sur la facilitation du transit des marchandises à destination de la RCA et du Tchad. Quelle est, selon vous, l’importance de ces travaux ?

Je voudrais juste rappeler à nous tous qui sommes présents à Kribi, l’engagement et l’intérêt constant que les autorités de nos Etats respectifs accordent à la consolidation des acquis de l’intégration dans notre sous-région CEMAC, en général, et surtout à la promotion et au développement du transport et du transit, en particulier.

Nul n’a plus besoin de démontrer qu’un système de transport fiable et efficace, est le gage de l’accélération de la croissance économique et j’ose espérer que nos Etats, à l’instar des autres, se sont engagés très fermement dans le cadre de nos relations bilatérales pour promouvoir le transport dans toute sa plénitude.

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Je voudrais pour ma part réaffirmer que pour réaliser une telle ambition, nous devons tenir compte des enjeux et défis que nous impose la mondialisation. Pour ce faire, nous devons développer un transport multimodal efficace dans le cadre des projets intégrateurs de développement des infrastructures de transport. En plus des enjeux infrastructurels nationaux, nos Etats devront travailler en synergie pour relever ces défis qui se présentent à nous.

Décembre 2021-janvier 2024, voilà trois années déjà après la 3ème édition du Forum Tripartite qui s’est tenue à Bangui et l’heure est au bilan. Quelle sont les avancées majeures que vous pouvez mettre à l’actif de la République centrafricaine ?

En termes d’évaluation ainsi que d’état de mise en œuvre des recommandations desdites assises, il sied de vous informer que le Gouvernement de mon pays a essayé de mettre en œuvre quelques recommandations, notamment celles liées à la libre circulation des biens et des personnes sur nos corridors. C’est ainsi qu’un Décret a été signé par le Président de la République, Chef de l’Etat le 06 juin 2023, pour fixer les barrières légales en République Centrafricaine. Ce Décret a réduit drastiquement le nombre des barrières sur nos routes.

A travers ce Décret, une Brigade Spéciale Mixte de Contrôle et de Surveillance des barrières a été mise en place et a déjà démantelé toutes les barrières illégales sur les principaux corridors inter-Etats qui, comme vous le savez, représentaient 75%. Avec le travail combien remarquable que fait cette Brigade Spéciale, nous osons espérer qu’elle donnera l’opportunité à nos Camionneurs et les autres usagers de la route de circuler le plus librement possible sur nos routes.

A propos et afin de permettre au Gouvernement de mettre la main sur les Agents récidivistes, nous recommandons très vivement aux organisations socioprofessionnelles du secteur des transports, notamment les Conducteurs et les Usagers de la route de jouer le rôle d’observatoire pour signaler tous les cas de pratiques anormales.

Mais aussi, il est bien urgent d’intégrer ces nouveaux postes de contrôles dans notre Convention Bilatérale en matière de transports terrestres afin de donner un caractère consensuel à ces check-points. C’est ce qui nécessite la tenue d’une Commission Mixte Technique Transports entre le Cameroun et la République Centrafricaine.

Quelles sont les attentes que vous formulez aux travaux de Kribi ?

J’émets le vœu que la 4ème édition du Forum Tripartite revienne sur les questions liées au versement des ristournes, en contrepartie des transactions effectuées dans les ports du Cameroun. Nous invitons les différents Acteurs à en faire diligence. A propos, j’encourage et félicite déjà le Port Autonome de Douala qui a commencé à le faire aux Chargeurs Centrafricains.

Je voudrais également revenir sur la problématique d’entreposage du coton centrafricain qui, selon les informations, restent des semaines, voire des mois dans les camions sans être déchargé. Cela constitue une préoccupation majeure pour nous et également un frein au développement de mon pays car le coton fait partie des premiers produits d’exportation pour lequel le Gouvernement consentit d’efforts remarquables.

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Je voudrais aussi évoquer avec vous la question de la sécurisation du corridor Douala-Bangui. Comme je l’ai dit ci-haut, le Gouvernement de mon pays s’est résolument engagé à assurer les missions régaliennes qui sont les siennes en la matière.

Pour finir, je vous rappelle que la Commission de la CEMAC a, au cours du mois passé, organisé la 2ème réunion du Comité des Experts Transports relative à l’examen des dossiers de demande d’agrément à la profession de transporteur routier de marchandises inter-Etats. A propos, nous invitons nos opérateurs du secteur à se mettre en règle afin d’éviter tout désagrément y relatif.

En ce qui concerne la tenue d’une Commission Mixte Technique Transports entre le Cameroun et la République Centrafricaine, vous avez mis sur la table, l’option d’une réunion à Bangui. Pourquoi ?

Il est nécessaire pour la délégation Centrafricaine d’obtenir une date ferme pour la tenue de cette rencontre bipartite devant aboutir à la signature de la version révisée de la Convention, car après 25 années, nous pouvons tous être conscients que beaucoup de choses ont déjà anticipé sur nos comportements et nos pratiques.

Pour ce faire, j’ai le devoir de vous informer et vous rassurer que si le rendez-vous de Bertoua ne peut être tenu, le Gouvernement Centrafricain s’engage à accueillir à Bangui la prochaine session de la Commission Mixte Technique Transports y relative à la date qui sera fixée au sortir des travaux de l’actuel forum.

Propos retranscrits par Frégist Bertrand TCHOUTA

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