Le service Courrier du Ministère des Travaux Publics (MINTP) a reçu, ce 30 janvier 2024, une correspondance pour le moins menaçante de l’Union Nationale des Camionneurs professionnels du Cameroun (UNCPC).
Avec pour objet : « Dernier recours avant le débrayage pour la dégradation volontaire par les camions hyper surchargés des infrastructures routières au Cameroun », la correspondance décrie certaines irrégularités observées dans les postes de pesage routiers, et menace d’organiser un mouvement de grève à partir du 09 février prochain.
Le problème
La colère du syndicat est alimentée par la circulation de « mastodontes de camions de 100 à 150 tonnes (photo) en provenance ou à destination des pays voisins » sur les routes camerounaises. Ceci, en violation totale de la réglementation en vigueur, qui limite le tonnage à 50 tonnes (voir tableau).
Pour ONGUENE Lambert, président de l’UNCPC, la circulation sur les routes camerounaises de ces camions nourrit un réseau de « corruption ambiante à ciel ouvert qui s’est installé sur les ponts bascules, et encouragées par certaines autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre ».
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Pourtant, ONGUENE Lambert, cette activité irrégulière de camionneurs à destination ou en provenance de pays voisins vient « mater les transporteurs locaux qui se veulent respectueux vis-à-vis de la réglementation en vigueur ».
Au-delà de la dégradation des routes que causent ces camions, l’UNCPC fait observer qu’ils sont la cause de nombreux cas d’« accidents mortels » de la circulation enregistrés sur les corridors camerounais, et « des difficultés que de tels camions causent à ses membres conducteurs ».
Propositions
Au Ministre des Travaux Publics, chargé de la gestion des postes de pesage routier, l’UNCPC (qui dit agir de concert avec d’autres syndicats) sollicite sa prompte intervention à travers une lettre de collaboration.
Il s’agit, pour Emmanuel Nganou Djoumessi, de « demander aux autorités administratives, aux forces de maintien de l’ordre et à ses services compétents de prêter main forte aux syndicats chaque fois que le besoin se fera ressentir afin de mettre un terme à ces pratiques devenues officielles », propose l’UNCPC.
« Au cas contraire, nous nous ferons le devoir, à partir du 09 février 2024, de faire garer tous nos camions au niveau des postes de pesage et nous ne serons pas responsables de ce qui adviendra », menace le président du syndicat.
Cette sortie de l’UNCPC est rendue publique au moment où le transport routier est frappé par une nouvelle hausse du prix des carburants à la pompe. En effet, depuis ce 02 février, une hausse variant entre 13,09% pour le Super et 6,40% pour le gasoil est en vigueur dans les stations-services.
N’ayant pas été consultés (malgré une correspondance adressée à Paul BIYA le 26 janvier), les organisations syndicales du secteur du transport routier annoncent une réunion ce 05 février pour se pencher sur cette augmentation.
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Contacté par BOUGNA, Pierre NYEMECK, Président de la Confédération Générale des Syndicats des Transports du Cameroun (CGSTC), justifie l’organisation de cette réunion par « l’absence de mesures d’accompagnement dans le secteur des transports routiers ».
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D’Aaccord pour l’idée qui soit être bien structurée et limitée dans le temps pour être efficace.