Lorsque cet après-midi du 25 janvier 2024, MBELLA EBOUMBOU Jean-Michel se présente à la tribune de l’Ecole Nationale supérieure des Travaux Publics (ENSTP) pour présenter le rapport de la conférence semestrielle des services centraux et déconcentrés du Ministère des Travaux Publics (MINTP), il ne sait peut-être pas encore que son destin est déjà scellé.
Chef de la Division des Ouvrages d’Art au sein de ce département ministériel à ce moment, il suit de bout en bout (en sa qualité de rapporteur général) les travaux de cette première rencontre placée sous le thème : « Exécution efficace et suivi rigoureux des projets d’infrastructures relevant du Ministère des Travaux Publics : Outils, méthodes et rendus ».
Un thème qui colle au contexte socio-économique marqué par la rareté des ressources, et la demande toujours forte en infrastructures routières. En effet, pour 2024, le département confié à Emmanuel Nganou Djoumessi doit construire 869,85 kilomètres nouvelles routes bitumées.
Malgré une enveloppe budgétaire (investissements) de 508,62 milliards de FCFA (+18% en glissement annuel), l’argent reste insuffisant. Le taux de couverture des besoins réels en ressources internes des projets a certes progressé de 6,5%. Il reste cependant que 66% des besoins exprimés pour la construction des infrastructures ne seront pas couverts.
L’homme
Discret, l’allure sûre et la parole rare, c’est à MBELLA EBOUMBOU Jean-Michel que revient désormais la mission de matérialiser cette ambition présidentielle. Dans un décret signé ce 09 février 2024, Paul BIYA le nomme Directeur Général des Travaux d’Infrastructures. Un poste jadis occupé par Benoît Parfait MBOLE MBOLE, lui-même remplaçant de Virginie LEKEUFACK.
Lire aussi : Le volume des décomptes impayés par le MINTP aux entreprises s’établit à 102 milliards à fin 2023 – Bougna.net
Ingénieur de Génie Civil, MBELLA EBOUMBOU Jean-Michel est un vieux routier du Ministère des Travaux Publics. Au cours de ces dix dernières années, il est placé à de hautes fonctions au sein de ce département ministériel. Notamment à la Coordination de la Cellule BAD/Banque mondiale, où il joue un rôle important dans la mise en œuvre des projets routiers financés par les bailleurs de fonds (BAD, Banque mondiale, JICA, AFD, BDEAC, BID, etc.).
Mais aussi à la Direction des Investissements routiers. Une direction chargée du contrôle et du suivi des interventions sur les plans administratif, technique et financier des travaux de construction et de réhabilitation des routes et autoroutes.
Feuille de route
A la Direction Générale des Travaux d’Infrastructures, MBELLA EBOUMBOU Jean-Michel n’arrive pas vraiment en terrain inconnu. Au sein de la Cellule BAD/BM par exemple, il a officié comme un DGTI à compétence spéciale. Cellule la plus importante du Ministère des Travaux Publics, elle gère un portefeuille aujourd’hui estimé à environ 1 500 milliards de FCFA.
Lire aussi : Cameroun : vers une réforme de la Cellule des Projets routiers à financements conjoints – Bougna.net
Parmi les projets inscrits dans ce portefeuille, figurent le projet d’aménagement de les routes Bamenda-Mamfe-Ekok, Kette-Djoum (phase 2), Kumba-Mamfe, le projet de réhabilitation des axes routiers Babadjou-Bamenda, le projet de construction de la route Batchenga-Ntui-Yoko-Léna-Tibati, la route Maroua-Moutourwa ainsi que le projet régional intégrateur des réseaux routiers dans le bassin du Lac Tchad.
Mais de la Cellule BAD/BM à la DGTI, il y a un gouffre à franchir. Entité publique essentielle du Ministère des Travaux Publics, elle a des responsabilités plus élargies. D’abord au niveau de la construction d’Infrastructures.
En effet, la DGTI collabore avec d’autres administrations pour mettre en œuvre la construction d’infrastructures telles que les voies ferrées, les ports, les aéroports, les installations énergétiques et environnementales, ainsi que les bâtiments.
Elle supervise également les travaux de réhabilitation et d’entretien de ces infrastructures. Ensuite, au niveau du contrôle technique. La DGTI assure le contrôle technique des travaux de construction et d’entretien des infrastructures routières conformément aux normes établies, pour ne citer que ces deux missions-là.
Projets de 2024
S’il lui arrivait avant d’avoir du temps à revendre, MBELLA EBOUMBOU Jean-Michel ne trouvera peut-être plus de temps pour lui. A côté du très actif Emmanuel Nganou Djoumessi, il ne saura plus compter le temps.
Le fils de Bali (Douala) arrive à la DGTI au moment où se préparent d’importants projets. D’abord la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala (140 km). Un projet qui vient d’être confié à CFHEC pour environ 900 milliards de FCFA, sous le modèle du PPP. La phase 1, 160 km (réceptionnée par Benoît Parfait MBOLE MBOLE, ex-DGTI), devrait être mise en service cette année 2024.
Lire aussi : Cameroun : La phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala devrait coûter 899,321 milliards de FCFA – Bougna.net
Ensuite, la route Mora-Dabanga-Kousséri 205 km, où le contrat vient d’être signé avec SOTCOCOG. Enfin, la réhabilitation des routes nationales N°3, 5 et 10, des routes à grande portée économique, qui ont connu des interruptions de la circulation, et qui pourraient encore en connaître.