Serge N’GUESSAN : « La coopération entre la BAD et le Cameroun va se densifier en 2024 »

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Serge NGUESSAN Directeur Général de la BAD pour la région Afrique centrale

Directeur Général de la Banque africaine de Développement (BAD) pour la région Afrique centrale, Serge NGUESSAN a bien voulu répondre à nos questions. Rencontré en marge d’une audience accordée par le Ministre camerounais des Travaux Publics, il a dessiné avec nous, les grandes lignes des interventions de la Banque panafricaine dans le pays au cours de l’année 2024 qui commence.

Vous avez été reçus en audience par le Ministre des Travaux Publics ce mercredi, 07 février à Yaoundé. Que peut-on retenir de ce tête-à-tête ?

Je voudrai remercier monsieur le Ministre Nganou Djoumessi qui nous a reçus ce mercredi. Je suis allé présenter mes vœux de bonne année au ministre. C’est un grand partenaire du groupe de la BAD.

Vous savez que le groupe de la BAD est le premier partenaire dans le secteur des infrastructures routières et des transports. C’est vraiment avec plaisir que j’ai échangé avec lui.

Quel regard portez-vous sur l’état de la coopération entre le Cameroun et la BAD aujourd’hui ?

Nous avons effectivement parcouru l’état de notre coopération. Comme l’a dit le ministre, l’état de la coopération est excellent. Nous voulons qu’il le soit encore plus. Nous voulons le renforcer davantage. Nous avons discuté des projets d’intérêt commun, des projets stratégiques, des projets structurants.

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Nous avons discuté sur comment est-ce que nos équipes pourront faire pour que ces projets soient réalisés dans les délais. Nous avons insisté sur la gouvernance dans le secteur, nous avons aussi insisté sur l’intérêt stratégique de ce secteur pour le développement du Cameroun, mais particulièrement pour le développement de la région.

Vous savez que le Cameroun c’est le moteur de l’économie de la région, et heureusement, la Banque africaine de Développement, à la demande du Cameroun, finance aussi des projets multinationaux.

Nous avons le projet de pont sur le Ntem que nous avons approuvé l’année passée. Nous avons aussi le projet du Corridor qui va jusqu’au Tchad et celui qui va jusqu’en RCA. Sur ces projets-là, nous avons reçu de bons conseils avisés du Ministre. Nous nous sommes entendus sur les solutions à apporter sur ces projets.

La zone industrielle du Port de Kribi a été inscrite dans la liste des projets à financer par la BAD. Notamment la voie express Kribi-Lolabé-Campo. C’est un projet non seulement à portée nationale, mais aussi à portée internationale. Où en êtes-vous ?

Vous faites bien d’insister sur le projet qui va permettre à la zone industrielle et portuaire de Kribi de prendre de l’ampleur. Nous avons financé le tronçon Edéa-Kribi. J’ai parlé tout à l’heure du pont sur le Ntem. Là, nous sommes comme vous le dites, sur ce tronçon qui va jusqu’à la Guinée Equatoriale.

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Ce corridor est très important. La BAD a déjà, sur ce corridor, investi un peu plus de 100 millions d’euros. Nous voulons accélérer l’exécution de ce projet.

La Route Nationale N°1, défraie la chronique depuis bientôt trois ans. En raison de son état totalement délabré, qui freine les échanges entre le Septentrion et le grand sud du Cameroun, mais surtout, puisque vous évoquez le caractère communautaire des infrastructures, la route ralentit les échanges dans la sous-région CEMAC. Je cite par exemple le tronçon Mora-Dabanga-Kousséri, ou encore la route Ngaoundéré-Garoua. Comment, à la BAD, pouvez-vous accompagner le Cameroun ?

Nous avons, l’année passée, approuvé, pour à peu près 150 millions d’euros, la réhabilitation du corridor Maroua jusqu’à la frontière du Tchad. Nous étions en échange avec le gouvernement pour voir le tronçon Ngaoundéré-Garoua.

Nous avons remis ce tronçon sur la table avec le Ministère des Travaux Publics, pour voir dans quelle mesure la BAD peut continuer à appuyer le gouvernement pour réaliser urgemment ce tronçon.

J’ai aussi fait un appel au Ministère des Travaux Publics pour une intervention dans la région de l’Est. J’étais, la semaine passée, en visite dans cette région sur le barrage de Lom Pangar.

Nous avons vu l’impact que ce barrage est en train d’avoir dans cette région. Nous voulons contribuer à la transformation économique et sociale de cette région de l’Est. Nous espérons que l’appel que je viens de faire sera entendu par le gouvernement, pour que la BAD et d’autres partenaires d’investir dans la construction des routes dans cette région importante.

 

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