Que va faire le Port de Kribi avec les 1312 milliards recherchés sur le marché financier international ?

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Une vue du Port de Kribi (Crédit: Autonome de Kribi)

Dans un golfe de guinée de plus en plus compétitif, le port de Kribi doit rester concurrentiel. Sur cette plateforme portuaire qui a déjà englouti plus de 302, 637 milliards de FCFA (pour la construction de la phase 1), le Port Autonome de Kribi (PAK), entreprise en charge de la gestion de l’infrastructure, poursuit son programme de développement des infrastructures.

Sur la phase 2 actuellement en cours de construction (l’achèvement est prévu en décembre 2024), Kribi Conteneurs Terminal, concessionnaire du terminal à conteneurs, a contribué à hauteur d’environ 69, 417 milliards de FCFA (114 millions de dollars). L’argent va permettre d’étendre le nouveau terminal à conteneurs en lui donnant une capacité de 800 000 à 1 million d’EVP, en remplacement de l’actuel. Selon nos informations, l’entreprise dirigée par Patrice MELOM projette, pour la Phase 3 et le projet de développement d’une zone industrielle intégrée (ZIIPK), envisage une implication plus importante encore du secteur privé dans le financement.

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Fin avril dernier, au cours des travaux de l’Africa Capital Markets Forum, Patrice MELOM a annoncé des investissements de lever 1 312 milliards de FCFA sur le marché financier de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC). S’agissant par exemple du projet ZIIPK, il consiste en l’aménagement d’une superficie de 1 500 Ha, suivant les standards des meilleures zones économiques spéciales et autres zones franches industrielles internationales, et dont le coût prévisionnel est estimé à 548, 036 milliards de FCFA (900 Millions USD).

D’où viendra cet argent ? Selon Patrice MELOM, « le montage financier et institutionnel du projet prévoit la création d’une société de projet (SPV) à laquelle serait confiée le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de ladite zone. Les fonds nécessaires seraient mobilisés sous diverses formes (fonds propres, dette, etc.) auprès du secteur privé, du PAK (en qualité de co-actionnaire), ainsi que d’institutions financières internationales ».

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« Concernant le secteur privé plus particulièrement, les fonds mobilisés proviendraient d’acteurs d’envergure et de renommée internationales en qualité de co-actionnaires, mais également d’établissements financiers et de particuliers via des placements privés et éventuellement un appel public à l’épargne sur le marché financier sous-régional. Le PAK a d’ailleurs entamé à cet effet des échanges avec certains des acteurs du secteur présents à l’évènement (en privilégiant une combinaison PPP + marchés financiers) », ajoute-t-il.

Si le PAK veut lever des fonds, il restera très regardant sur le respect de la réglementation. «…il est important de relever, en ce qui concerne l’appel public à l’épargne sur ledit marché financier, que le cadre réglementaire actuel offre des solutions relativement limitées et ne permet pas de profiter pleinement du potentiel et des avantages que peut offrir cette plateforme ».

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Le Directeur Général cite notamment les opérations de titrisation des créances auxquelles le PAK envisage avoir recours dans le cadre de la réalisation du projet ZIIPK, mais que le cadre réglementaire actuel ne semble pas permettre d’effectuer.

«Celles-ci sont largement éprouvées sur la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) en zone UEMOA, toute chose qui contribue à rendre cette place boursière plus attractive (7ème en Afrique en termes de capitalisation boursière) que la BVMAC (Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale). Toutefois, des démarches auraient été engagées par la COSUMAF (Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale) à l’effet d’y remédier, et il est nécessaire que celles-ci puissent aboutir le plus tôt possible », conclut-il.

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