Le rapatriement des migrants plombe les recettes des compagnies africaines de transport aérien

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200 ans après l’abolition de la Traite négrière, et 74 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, l’Europe se retrouve en face de son troisième plus grand phénomène migratoire de jeunes africains. Cette fois, ce n’est pas une immigration voulue, mais une immigration subie. En 2015, plus d’un million d’africains se sont retrouvés aux portes de l’Europe a appris bougna.net dans un rapport produit par l’Organisation internationale des migrations. Un chiffre record, puisqu’à la suite des mesures prises par le vieux continent, seulement 177 635 migrants ont été enregistrés.

Cette crise migratoire est un casse-tête pour l’Europe, et un vrai problème économique et financier pour la Communauté qui a déjà débloqué plus de 100 millions d’euros (environ 65,595 milliards de FCFA) pour financer des projets destinés à freiner l’arrivée des migrants. Mais il n’y a pas qu’en Europe que la crise migratoire fait mal au porte-monnaie. Sur le continent africain, de nouvelles victimes sortent de l’ombre pour fustiger l’impact de cette crise dans leurs comptabilités.

Ce sont les compagnies de transport aérien, membres de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA). Réunis à dans le cadre de la 176e réunion du comité exécutif à Yaoundé ce 30 juillet, les patrons ont décrié le poids des rapatriements sur leurs recettes. D’après Yvonne Manzi Makolo, Chief executive officer à RwandAir et président de séance, « Pour regagner leurs pays d’origine, les personnes expulsées d’un Etat donné font le voyage gratuitement. Cela cause un préjudice aux compagnies qui doivent supporter les coûts y relatifs ».

La patronne du transporteur aérien rwandais n’a donné aucune estimation des pertes enregistrées du fait du transport gratuit de ces rapatriés. On sait cependant qu’après le scandale des migrants africains en Libye, c’est une compagnie africaine qui s’était occupée du rapatriement des 250 camerounais rappelés par le gouvernement. Sur le site Internet de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), on peut lire que chacun des camerounais a perçu 65 000 FCFA « pour voyager jusqu’à leur village et couvrir leurs besoins immédiats ». Mais aucune information sur le cachet dédié au transport de la Libye au Cameroun.

En additionnant le coût du billet d’avion aller simple (Tripoli-Yaoundé), au nombre de camerounais transportés par avion, on aboutit au chiffre record de 97,850 millions de FCfa supportés par les compagnies de transport aérien impliquées dans le rapatriement des 250 migrants camerounais.

Pour rappel, l’Association des Compagnies Aériennes Africaines (AFRAA) est une association à but lucratif des Etats-membres de l’Union Africaine. Fondée à Accra au Ghana en avril 1968, (le siège de l’Association est à Nairobi au Kenya) elle vise le renforcement de la coopération sur le plan commercial et technique entre les compagnies aériennes africaines, et la défense de leurs intérêts communs.

A ce jour, seulement 11 compagnies y sont affiliées. Il s’agit de Camair-Co, Royal Air Maroc, Egypt Air Holding Company, RwandAir, Kenya Airways, Ethiopian Airlines, South African Airways, Congo Airways, Air Burkina, et Tunisair.

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