L’activité portuaire à Kribi retrouve progressivement son cours normal, après le blocus imposé depuis 04 heures ce vendredi matin par les populations riveraines. En effet, après avoir installé des barrières au niveau du pont de la Lobe, sur la route qui mène au Port en eau profonde de Kribi, elles ont revendiqué le paiement des indemnisations et le recrutement des fils et filles des villages riverains au sein du personnel du Port de Kribi.
Des sources journalistiques, le blocus a été provisoirement levé aux environs de 10 heures. Grâce aux médiations collectives des autorités administratives (le Sous-préfet), et de l’administration du Port autonome de Kribi.
Cette suspension provisoire va durer 48 heures. Le délai donné par les populations au gouvernement pour apporter des réponses aux revendications soulevées.
Le dossier des indemnisations au Port en eau profonde de Kribi court depuis 2009. A la suite de la signature par le Premier ministre, d’un décret qui lançait les expropriations des populations situées sur l’emprise du port, en même temps qu’il mettait en place une commission de bornage, de constat et d’évaluation.
C’est un autre décret, sur les indemnisations cette fois, signé en décembre 2010 par le même Premier ministre qui a ajouté de l’huile au feu. Au moins 110 requêtes produites par les populations riveraines auprès du ministère du Cadastre, des domaines et des affaires foncières (Mindcaf) et d’autres chez le préfet de l’Océan à Kribi, ont permis de lever le voile sur ce qui est considéré comme la plus grande arnaque foncière du Cameroun.
Comparaissant comme témoin du Ministère public au Tribunal, dans le cadre du procès fleuve mettant en cause 56 personnes, B.H Vianney, Inspecteur général au ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières avait révélé avoir découvert la présence de nombreuses personnes inconnues dans la localité dans le décret, la mauvaise évaluation, l’omission des biens et des cultures.
Jointe par bougna.net, l’administration du Port autonome de Kribi n’a pas souhaité (pour l’instant) donner une version officielle de la manifestation de ce matin. Des sources apprennent qu’une réunion de crise a eu lieu ce matin. Elle réunissait des représentants des populations, les autorités administratives et traditionnelles.
Nous reviendrons sur ces informations.