Pour la première fois depuis 1933, le PDG de la compagnie de transport aérien franco-néerlandaise Air France ne sera pas de nationalité française. Benjamin Smith, de nationalité canadienne, a été porté de manière précipitée à la tête du géant européen des airs, à la suite d’une menace de grève lancée en début de semaine dernière par les employés de l’entreprise.
Faire bouger les choses à la tête de l’entreprise, c’était l’une des exigences des syndicats. Une revendication qui a donc été prise en compte, puisqu’en principe, l’arrivée d’un nouveau patron au sein de la compagnie de transport aérien était prévue pour le mois de septembre (c’est d’ailleurs au cours de ce mois qu’il prendra fonction).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce changement à la tête de Air France-KLM aérien n’a pas vraiment mis fin au malaise au sein des représentations syndicales. Si chez le syndicat des pilotes néerlandais VNV s’est félicité de l’arrivée de « Cet homme (qui Ndlr.) satisfait ce que nous voulions voir : l’expérience de l’aviation avec une entreprise solide », chez les syndicats français, c’est plutôt le contraire.
Les représentants des pilotes, du personnel de cabinet et du personnel au sol digèrent mal le choix de cet étranger qu’ils qualifient de président incompréhensible. « Le choix d’un candidat doit servir les intérêts nationaux de notre compagnie aérienne nationale », a déclaré le syndicat, rapporte le site Internet nltimes.
La nomination de Smith bénéficie du soutien de l’État français, qui détient une participation de 14,4% dans Air France-KLM. Deux autres actionnaires majeurs, Delta Air Lines et China Eastern, détenant chacun près de 9% des actions, ont insisté sur un candidat ayant une grande expérience de l’aviation internationale.
Smith, 46 ans, travaille chez Air Canada depuis 20 ans. Il a de l’expérience avec les conflits de travail et les syndicats. En 2015, il a conclu des conventions collectives de 10 ans avec des pilotes et des membres d’équipage de cabine d’Air Canada. Sa langue maternelle est l’anglais, mais il peut aussi parler français, selon le radiodiffuseur.
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