Pourquoi le FMI s’inquiète-t-il autant de la situation du transporteur camerounais Camair-Co ?

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Crédit Photo: africapresse

S’il faut se fier au calendrier présenté par le gouvernement, Corinne Delechat, la chef de mission d’évaluation du FMI au Cameroun, devrait avoir pris l’avion pour retourner à Washington D.C., où se trouve le siège du Fonds monétaire international. Mais même à des milliers de kilomètres du Cameroun, celle qui a séjourné à Yaoundé pendant une semaine (du 05 au 12 novembre dernier) garde un œil attentif sur la situation de la Cameroon Airlines Corporation.

Certes, au cours d’une conférence de presse donnée à Douala le 18 juillet dernier, Ernest Dikoum, le Directeur général de la Camair-Co a annoncé une augmentation du Chiffre d’affaires. Il a atteint 142% au premier trimestre 2018 par rapport à la même période de l’année précédente. Au 30 juin 2018, il s’est stabilisé à 12,3 milliards de FCFA, contre 5,1 milliards au cours des six premiers mois de l’année 2017.

Mais malgré ces performances, la chef de la mission d’évaluation du Fmi au Cameroun ne semble pas tout à fait sûre de la sortie définitive de « L’Etoile du Cameroun » de la zone de turbulence. Quelques chiffres, présentés par le DG de Camair-Co (lui-même) peuvent justifier cette crainte. La chute à 54% des taux de remplissage des vols domestiques (ils étaient de 65% au cours des cinq premiers mois de l’année). Le taux de remplissage des vols régionaux qui est à 26%, alors que depuis le mois de janvier, il n’était pas descendu en deçà de 31%.

Enfin, le déficit d’exploitation de la fille de la Camair. Au 30 juin, 2018 il culminait à -1,3 milliards. Par rapport aux -4,1 milliards de FCFA enregistrés au cours des six premiers mois de l’année 2017 c’est une progression. Mais dans l’ensemble, c’est un signe d’inquiétude pour le transporteur camerounais.

Approchée par bougna.net le 05 novembre dernier à Yaoundé, Corrine Delechat a expliqué que le cas de Camair-Co n’a pas fait l’objet d’un examen au cours de cette troisième mission d’évaluation du Fonds monétaire international. Mais ce n’est que partie remise.

« Il s’agit d’une mission extrêmement courte. Nous allons nous concentrer sur les objectifs immédiats de la mission, avec les partenaires essentiellement au niveau du gouvernement. Si vous vous souvenez, en juin, nous avons conclu la mission au titre de l’article 4. Et là, nous avons rencontré un ensemble très large de partenaires, notamment la Camair-Co. On le refera la prochaine fois », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, en plus de Camair-Co, la situation financière de cinq entreprises publiques est considérée comme préoccupante par l’institution dirigée par Christine Lagarde. Il s’agit de la Sonatrel, de la Camwater/CDE, de la Campost, de Camtel, et de la CDC.

 

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