Assoumou Koki : « Le Cameroun a le privilège d’avoir deux très bons résultats de l’OACI en une année »

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Crédit Photo: bougna.net

Depuis ce mardi, 13 novembre, le Centre de formation de la CCAA à Douala (dans la zone aéroportuaire) est certifié OACI. Assoumou Koki Paule, la Directrice générale, n’aurait manqué cet événement pour aucune raison. D’abord parce qu’avec ce document, le Cameroun devient le premier pays de la sous-région Afrique centrale à abriter un centre certifié OACI. Ce qui lui permet désormais d’attirer vers Douala tous les spécialistes des organismes de régulation des pays de la Cemac (y compris de la CEEAC). Ensuite parce que l’actualité est marquée par une crise au sein de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Alimentée par l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun. Dans cette interview, la « femme forte » du transport aérien au Cameroun ne répond pas directement à la récente sortie de l’ambassade des Etats-Unis. Mais elle réussit, indirectement, à montrer qu’en matière de sécurité et de sûreté, le Cameroun peut se bomber le torse de voler très haut…au-dessus de « la moyenne mondiale ».

 

Vous venez de recevoir la certification de l’OACI pour le compte du Centre de formation de la CCAA. Quelle est l’importance de ce document pour votre structure ?

La certification du Centre de formation de la Cameroon civil aviation authority (CCAA) place le Cameroun dans le réseau mondial des centres de formation en sûreté de l’aviation civile. Donc parmi les 34 centres mondiaux. Ça permet non seulement d’appuyer les efforts du Cameroun en matière de conformité aux normes de l’annexe 17 relative à la sûreté de l’aviation civile, mais aussi les efforts des autres pays de la région. C’est une importance majeure, qui montre la volonté du Cameroun de toujours maintenir un haut niveau de sûreté de ses activités.

Avoir ce centre localement veut d’abord dire que tout notre personnel pourra avoir des formations agréées OACI sans se déplacer. De plus, nous pouvons donc appuyer tous les autres centres de la sous-région Afrique centrale.

Le Centre de formation de la CCAA existe depuis longtemps. Qu’est-ce qui, selon vous, justifie la décision de l’OACI d’accorder cet agrément ? Quand avez-vous pris la décision de vous arrimer aux normes de sécurité de l’OACI ?

Je ne saurai poursuivre sans remercier tous mes collaborateurs qui ont travaillé avec enthousiasme, persévérance et ténacité pour la mise en place de ces installations, l’arrimage des procédures du Centre de formation de Douala aux standards de l’OACI. Cet endossement vient à la suite de l’évaluation du Centre de formation qui s’est faite du 10 au 12 juillet 2018 à Douala par les experts de l’OACI. Cette évaluation a permis de conclure que le centre de formation de la CCAA dispose d’infrastructures, des installation, des ressources humaines et des procédures opérationnelles qui répondent aux standards internationaux. Cette réussite est le résultat de près de trois ans de travail acharné, en équipe, y compris l’établissement de procédures et la mise en place de ressources humaines compétentes.

Je voudrai rappeler que même si aujourd’hui, c’est de la certification de l’OACI qu’il s’agit, le Centre de formation de la CCAA a également noué des partenariats avec l’International Air Transport Association (IATA) et l’European Training Center (JAA-TO) pour l’organisation, au Cameroun, de toutes les formations offertes par ces organisations dont la réputation est indiscutable sur le plan mondial.

Je peux dès lors affirmer que, du point de vue des capacités de développement, le Cameroun est prêt à répondre aux besoins du trafic sans cesse croissant, tels que le montrent les prévisions à l’horizon 2030. Ce qui demande un plus grand nombre de personnel qualifié. Enfin, je peux dire que le transport aérien va effectivement contribuer à l’émergence de notre pays projetée à l’horizon 2035.

Cette certification arrive au moment où l’actualité du secteur du transport aérien est dense. Vous avez rappelé les résultats de l’audit mené par l’OACI au Cameroun en avril dernier. Pour rappel, l’OACI avait constaté un relèvement de la note du Cameroun. Pour la CCAA, comment percevez-vous cela ?

Ces deux activités sont complètement séparées, mais ce sont de très bonnes nouvelles pour le Cameroun. D’abord, nous avons eu cet audit en avril, qui a donné un résultat extrêmement positif. Le Directeur régional vous l’a dit. C’est une moyenne au-dessus de la moyenne mondiale. Le Cameroun est 15e en Afrique en matière de niveau de sûreté. C’est une activité de l’OACI qui est menée dans tous les pays, à savoir les audits des systèmes de sécurité.

Par contre, il y a des activités qui ne sont menées que dans les pays qui ont fait des efforts de mettre sur pied des infrastructures, des procédures. Et le Cameroun a fait cet effort de mettre sur pied un centre de formation, et a travaillé avec l’OACI pour qu’il soit exactement aux standards que l’OACI attend d’un centre de formation. Le Cameroun al e privilège d’avoir deux très bons résultats de l’OACI en une année.

Interview réalisée par Frégist BERTRAND

 

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