Pourquoi le Génie militaire camerounais attire les convoitises du pays d’Uhuru Kenyata

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Des ouvriers du Génie militaire en action. Crédit Photo: cameroon-report.com

La crise post-électorale de 2008, qui a coûté la vie à près de 100 morts au Kenya, et les massacres intercommunautaires débutés un an avant (avec plus de 1 100 morts) sont désormais derrière. Mais le pays de Uhuru Kenyatta et Raila Odinga garde, dans certaines zones, des braises encore ardentes.

Au Cameroun, ce n’est pas la crise post-électorale qui fait crépiter les armes, notamment en zone anglophone et dans les régions septentrionales. Mais malgré les crises, certains projets routiers n’ont pas été abandonnés. Grâce au Génie militaire, plusieurs dizaine de routes ont été construites.

A l’instar de la route Mora-Dabanga-Kousseri. Un projet routier abandonné pour des raisons sécuritaires, et relancé grâce à l’entrée en scène des ingénieurs du Génie militaire.

Faire sortir les militaires des casernes pour les amener à construire des routes, c’est ce modèle camerounais qui a tapé aux yeux du Kenya. Au point d’envoyer, au Cameroun, une délégation constituée de spécialistes des transports, de militaires et d’autres administratifs pour copier l’exemple camerounais.

« Au regard des situations sécuritaires similaires que traversent le Cameroun et le Kénya, cette visite de travail était inédite, pour la bonne marche de la coopération Sud-Sud », a déclaré Julius Korir, Secrétaire Permanent, et Chef de la délégation Kényane.

Avant d’ajouter que « Avec tous ces échanges fructueux que nous avons eus avec la partie camerounaise, concernant la réalisation de la route Mora – Dabanga – Kousseri, nous retournons ainsi au Kénya très bien outillé, pour réussir nous aussi à poursuivre notre agenda de développement, malgré l’insécurité qui règne dans ces quelques zones du pays ».

Au Kenya, le modèle de construction de la route Mora-Dabanga-Kousseri pourrait être mis en œuvre dans la région de Baringo (environ 271 km au Nord-ouest de la capitale Nairobi). Il s’agit d’une région qui accueille deux ethnies, les Pokot et les Tugen, régulièrement opposés sur la gestion des terres et de l’eau.

Dans le Nord, notamment à Samburu (400 kilomètres au Nord de Naïrobi), sévit une autre crise sécuritaire, qui plombe l’activité économique, et empêche la construction d’infrastructures routières. Pour stopper le blocus imposé par des bandes armées, le Kenya pourrait y envoyer des militaires pour construire des routes.

« l’exemple de la route Mora – Dabanga – Kousseri, est une réussite et un modèle à valoriser à sa juste valeur. Vivement que ce type de partenariat se multiplie à travers l’ensemble des pays africains. Nous inviterons bientôt le Cameroun à venir constater comment nous allons nous aussi développer cette stratégie dans ces zones d’insécurité du Kenya », a conclu Julius Korir.

 

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3 Commentaires

  1. Autrefois, il y a environ 30 ans, c’est le génie civile qui construisait les infrastructures routières et d’autres au Cameroun. Cette structure à perdu de sa superbe.

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