Pénétrante Nord de Yaoundé : Ces insuffisances qui font craindre le scénario de la pénétrante Est de Douala

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Travaux Arab Contractors Pénétrante Nord de Yaoundé

Le Ministre des Travaux Publics (MINTP) a rendu public un communiqué portant sur la mise en œuvre des travaux de réhabilitation de la pénétrante nord de la ville de Yaoundé. Longue de 22 km, elle part du quartier Olembe et débouche sur le nouvel échangeur d’Obala. Selon Emmanuel Nganou Djoumessi, MINTP, le projet consistera en un « dédoublement en 2X2 voies ».

L’entreprise égyptienne ARAB Contractors, adjudicataire du marché, empochera un peu plus de 22, 695 milliards de FCFA pour réaliser ces travaux. Au total, la route est donc attendue d’ici 2026, aura coûté près de 23, 889 milliards de FCFA. Un financement supporté par la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) et l’Etat du Cameroun.

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« Décongestionner cette section de route et fluidifier le trafic sur le corridor Douala-Yaoundé-Yoko-Ngaoundéré-Ndjamena », c’est l’objectif de ce projet qui, précise Emmanuel Nganou Djoumessi, « résulte de l’engagement du Chef de l’Etat son Excellence Paul BIYA ». Si Arab Contractors est déjà mobilisée sur le terrain, la conduite de son chantier à terme reste soumise à plusieurs conditions.

Indemnisations

La première condition porte sur l’indemnisation des populations riveraines. A ce jour, rappelle-t-on au Ministère des Travaux Publics, les populations situées sur la rive gauche de la route (quittant d’Obala pour Yaoundé) ont été indemnisées. L’argent leur avait été versé avant la pose des conduites d’eau effectuées dans le cadre du PAEPYS (Projet qui porte sur l’approvisionnement en eau de la capitale politique via la Sanaga). Sauf que depuis, les espaces libérés ont été ré-occupés. De l’autre côté, aucune indemnisation n’a encore été versée. En cause, l’absence d’étude d’exécution du projet.

« Pour faire simple, l’étude d’exécution d’un projet routier comprend plusieurs composantes importantes telles que la gestion du projet, l’analyse des flux économiques, la prise en compte des externalités comme la sécurité et l’impact environnemental, et la valorisation des gains de temps. Il y a aussi des étapes clés depuis les études préliminaires jusqu’à la réalisation des travaux, qui doivent respecter des contraintes environnementales, techniques et financières », explique un ingénieur resté sous anonymat.

Absence d’étude d’exécution

Ce qui signifie que pour l’instant, aucun riverain de cette route ne sait, au moment où s’exécutent déjà les travaux, si son bien est situé sur l’emprise du projet ou pas, et combien sera évalué son bien si celui-ci est identifié parmi ceux à détruire.

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Au Ministère des Travaux Publics, on explique, sur la question des indemnisations, que « si le projet d’exécution en cours révèle des déguerpissements, la commission d’évaluation des biens saura adresser le problème, en fonction aussi de la propriété foncière. À coup sûr, les populations vont avoir des équipes au cas où vos investissements sont dans l’emprise du projet. Il est difficile de faire un schéma si nous ne sommes pas sur le terrain et si les études d’exécution ne sont pas achevées ».

Annoncés depuis 2022, le projet de dédoublement de la pénétrante Nord de Yaoundé accuse déjà un retard de deux ans. Pour beaucoup d’observateurs, ces délais ne seront pas respectés. D’autres craignent une crise de la mobilité, semblable à ce que vivent les usagers sur la pénétrante Est de la ville de Douala. Un projet de construction de 8,9 km (en 2X3 voies) lancé en 2018, qui reste inachevé six ans plus tard.

Au 13 juin, l’avancement physique des travaux était estimé à 62%. Sur cette section de route encore appelée « boulevard urbain de Douala », trois entreprises ont été contractualisées. Le chinois CRCC14, recruté en 2018 puis chassée à coups de renforts médiatiques près d’un an plus tard. Le canadien MAGIL, contractualisé en 2019, qui lui-même a recruté l’entreprise camerounaise MAG Sarl pour exécuter les travaux.

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