Le 14 juin dernier, s’est tenue la sixième session du Comité de pilotage du projet CAMCIS. Il s’agit du nouveau Système d’information douanière (en anglais Cameroon Customs Information System). Lancé en 2020, cet outil s’est imposé comme un vecteur de la dématérialisation des procédures, désormais incontournable dans la fluidification des opérations de dédouanement des marchandises. Cependant, cinq ans après son opérationnalisation, CAMCIS connaît encore des insuffisances que la Direction Générale des Douanes et son partenaire s’affairent à régler. FONGOD Edwin NUVAGA, Directeur Général des Douanes (DGD), fait un diagnostic froid de ce produit désormais essentiel pour l’économie nationale.
Vous venez de présider les travaux du Comité de Pilotage du Cameroon Customs Information System (CAMCIS) à Kribi. Il s’agit du nouveau système d’information douanière. Quelle est la particularité de ces travaux ?
Comme vous le savez, la Direction Générale des Douanes poursuit sa longue marche progressive sur la voie de la modernisation et de la dématérialisation des procédures. Une aventure entamée depuis les années 80 avec PAGODE, qui s’est poursuivie avec SYDONIA de 2005 à 2019, et continue avec le Cameroon Customs Information System (CAMCIS), depuis 2020.
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Cette session du COPIL est donc marquée par l’avènement du cinquième anniversaire du contrat, qui est un prétexte pour évaluer le chemin parcouru depuis lors, et de renforcer les bases pour mieux se projeter vers l’avenir.
Entre 2020 et 2023, quelle évaluation pouvez-vous faire du chemin parcouru par CAMCIS?
Au cours de la dernière session tenue le 16 novembre 2022 à l’Hôtel Mont Febe à Yaoundé, nous avions revisité les jalons essentiels de la mise en œuvre du contrat de partenariat public privé pour la modernisation du système d’information de la Direction des Douanes.
Nous nous étions félicités alors du lancement effectif des trois modules principaux notamment ceux relatifs à la gestion du fret, du dédouanement et du recouvrement avec des avantages induits dans la sécurisation et la collecte des recettes. Nous avions aussi accueilli avec satisfaction la mise en service progressive des modules de la phase II, notamment, le contentieux, les contrôles après dédouanement, les Bagages accompagnés, la mesure de la performance, etc. Depuis lors, la réforme a continué son cours.
De nombreux opérateurs se plaignent cependant de ce système, qui, selon eux, constitue souvent un blocage à leurs activités. Que leur répondez-vous ?
Effectivement, depuis la mise en exploitation de CAMCIS en avril 2020, un nombre non négligeable d’incidents majeurs sont survenus, affectant à divers degrés la disponibilité du service et ce, pendant plusieurs jours. La dernière en date remonte au début du mois de mai 2024.
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Nul besoin d’évoquer ici les lourdes conséquences au plan de la mobilisation des recettes et de la facilitation des opérations du commerce extérieur du Cameroun et des pays voisins dont le transit emprunte le territoire national.
Heureusement, ces incidents ne touchent pas au cœur même du système, mais à tout ce qui lui est périphérique (réseaux, équipements, maitrise insuffisante de certains compartiments de l’infrastructure. etc.). C’est le lieu ici d’interpeller notre partenaire technique de travailler à résoudre et à prévenir tous les problèmes qui peuvent affecter le fonctionnement optimal de CAMCIS.
Que reste-t-il à faire pour que CAMCIS réponde effectivement à la fois aux besoins de dématérialisation et de facilitation des procédures ? Quels sont les points qui, pour vous, constituent encore des préoccupations ?
La mise en œuvre de certaines composantes essentielles du projet telles que l’alignement aux normes de sécurité ISO27001, la mise en service du site de reprise avec le test de basculement en cas de sinistre, le toilettage et l’attribution des profils CAMCIS ainsi que le transfert des compétences aux ressources de la Douane constituent encore une grosse préoccupation pour le Comité de Pilotage et pour la Direction générale des Douanes.
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J’engage par conséquent tous les acteurs impliqués, notamment le personnel de la DGD, le Chef de Projet CAMCIS et l’ensemble des partenaires à plus de collaboration et à tout mettre en œuvre pour finaliser et optimiser l’exploitation de notre système.
