Directeur de l’Exploitation du Port Autonome de Kribi, Michaël MAMA a pris part au Breakbulk Europe tenu du 21 au 23 mai 2024 à Rotterdam. Il présente ici la place stratégique que réserve le PAK à ce type d’événements, analyse les résultats attendus.
Le Port Autonome de Kribi mène actuellement une campagne de promotion destinée à booster son trafic des marchandises conteneurisées. Les salons internationaux, à l’instar du Breakbulk Europe apparaissent comme des occasions privilégiées de mieux vendre son produit. Pourquoi ?
Le Breakbulk est un événement international essentiel pour le Port Autonome de Kribi, qui participe chaque année. Il y a quatre Breakbulks annuels : au Moyen-Orient (Dubaï), en Europe (Rotterdam), en Asie (Shanghai), et en Amérique du Nord. Notre objectif est de participer aux Breakbulks sur trois continents : le Moyen-Orient, l’Europe et l’Asie.
Le Breakbulk permet de rencontrer les partenaires clés de la chaîne logistique. Toutes les compagnies maritimes majeures, ainsi que les transporteurs et prestataires logistiques 3PL et 4PL comme DHL et CMA CGM, y sont présents. Ce salon attire les industriels cherchant à améliorer leur supply chain et à explorer de nouveaux débouchés. Participer au Breakbulk nous permet d’attirer du trafic.
Concrètement, qu’est-ce que le PAK vend dans ces salons ? Son positionnement stratégique notamment pour les pays de l’hinterland ? Les opportunités économiques et industrielles de l’économie nationale ?
De nombreux opérateurs, notamment les prestataires 3PL ayant des opérations au Cameroun, Tchad, RCA ou nord du Congo, y participent. Le fait que Kribi soit le seul port d’Afrique subsaharienne présent montre son positionnement stratégique, offrant une alternative à Douala pour atteindre le Cameroun, le Tchad et la RCA.
Notre objectif est d’attirer du trafic et d’obtenir des investissements des industriels présents au salon. Ces acteurs voient comment se déployer et où obtenir leurs matières premières. Le fait qu’ils puissent avoir des voies d’entrée et de sortie au Cameroun peut les motiver à y investir.
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Les résultats attendus incluent la consolidation du trafic via des partenaires contactés depuis deux ans grâce au Breakbulk. Ces entreprises se tournent vers le Cameroun, mettent en place des solutions et apportent du trafic. Cette année, nous avons mis en avant le développement du trafic minéralier, car des mines sont en cours de développement au Cameroun.
Notre participation s’inscrit dans la stratégie globale du Port de Kribi, visant à promouvoir le port, ses services aux navires et aux marchandises. Nous montrons ce que nous sommes capables de faire et essayons de créer de nouveaux trafics avec les partenaires internationaux.
Le trafic global du port est d’environ 10 millions de tonnes. Parmi ces 10 millions, 8 millions sont du pétrole et du gaz sur les plateformes offshore, et 2 millions liées au trafic onshore. Sur ces 2 millions, 1,1 à 1,2 million correspondent à des marchandises conteneurisées, et actuellement 800 000 tonnes de vrac (bois, engrais, clinker, gypse).
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Ces projets nécessitent des investissements dans le terminal polyvalent, créant ainsi de nouvelles opportunités de trafic et de développement économique pour la région. En participant à des événements internationaux comme le Breakbulk Europe, le PAK s’est positionné comme une alternative viable aux autres ports de la région. En étant le seul port d’Afrique subsaharienne à participer au Breakbulk Europe, Kribi a démontré sa capacité à attirer des volumes significatifs de trafic et à se présenter comme un hub logistique de référence. Cette position stratégique est renforcée par les investissements continus dans l’amélioration des infrastructures portuaires et la diversification des services offerts.