Hermi TAREK (Chef mission de contrôle) : Le Coronavirus ajouté à la saison des pluies nous empêchent d’avancer mieux sur l’autoroute Yaoundé-Douala

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Tarek HERMI (casque jaune ) en discussion avec le MINTP. Crédit Photo: bougna.net

C’est à la fois la plus grande certitude et la plus grande incertitude. L’autoroute Yaoundé-Douala sera livrée d’ici décembre 2020. Mais sur la question de savoir comment, la China First Highway Engineering Company et le Groupement SCET-Tunisie / Louis Berger (Misson de contrôle) ne savent plus exactement comment. « Comme vous le savez, cette épidémie (COVID-19 Ndlr.) est très contagieuse, et elle menace de faire cesser les activités. Pour faire face à cela, et ne pas arrêter les travaux, nous prenons plusieurs mesures… et nous faisons beaucoup de contrôle », explique Hermi TAREK, chef de la mission de contrôle. Des mesures qui ont des conséquences sur le niveau d’exécution des travaux. Mais il n’y a pas que la maladie qui ralentit la vitesse des engins sur cette première phase, concentrée de la section PK40 à PK60. Il y a aussi l’argent. Les arriérées de décomptes, qui traînent depuis avril 2019. Et que les deux acteurs souhaitent voir payés au plus vite. Rencontré à la base vie de l’autoroute Yaoundé-Douala, Hermi TAREK fait le point sur l’exécution de cette première phase.

Comment se déroulent les travaux sur la section PK40-PK60 aujourd’hui ? Quel constat faites-vous, en votre qualité de mission de contrôle ?

Depuis la dernière visite du Ministre des Travaux Publics, on a pu profiter des deux derniers mois de la saison sèche pour avancer par rapport aux terrassements. Nous sommes vers la fin des travaux de remblai. Il nous reste deux sections de déblai rocheux qui nécessitent beaucoup d’efforts afin de les achever dans les délais.

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Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exécution quotidienne de vos missions ?

Nous faisons actuellement face à la saison des pluies qui nous empêche d’avancer au mieux. Vu que c’est pratiquement tous les jours qu’il pleut. Nous profitons des fenêtres de beau temps comme aujourd’hui pour avancer dans le chantier. L’autre difficulté majeure actuellement c’est de prendre des mesures pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Comme vous le savez, cette épidémie est très contagieuse, et elle menace de faire cesser les activités. Mais nous, pour faire face à cela, et ne pas arrêter les travaux, nous prenons plusieurs mesures. Partant du contrôle systématique des températures à chaque entrée dans la base. Les autres mesures varient entre le respect de la distanciation sociale, le port systématique des masques de protection, le respect des règles barrières, et nous faisons beaucoup de contrôle par rapport à cela.

On sait que le deadline pour la livraison du chantier de cette première phase c’est décembre 2020. Etes-vous prêts ?

Avec l’appui, bien sûr, de monsieur le Ministre des Travaux Publics, et suivant ses conseils de finir le chantier en décembre 2020, nous faisons de notre mieux pour que la chaussée soit circulable en décembre 2020. Espérons que les choses vont s’améliorer d’ici-là, et que nous puissions traverser cette période d’épidémie le plus rapidement possible.

La question du nerf de la guerre a également été posée. Vous n’en parlez pas beaucoup. Pourtant vous attendez encore beaucoup d’arriérées de décomptes impayées. Pouvez-vous nous faire le point sur ce volet ?

Ce n’est pas que nous n’en parlons pas. Effectivement, c’est un gros problème que nous rencontrons actuellement. Celui de la disponibilité des ressources. Je vous rappelle que chez nous, depuis le mois d’avril 2019, nous travaillons sur fonds propres. En attendant les paiements de nos décomptes, qui s’élèvent aujourd’hui à environ 1 milliard de FCFA. Je n’ai pas les chiffres exacts ici avec moi. Mais les décomptes impayés vont au-delà d’un milliard de FCFA. Nous avons cessé d’émettre les décomptes en septembre 2019. Je vous confirmerai ces chiffres dès que je retrouverai mes fiches. Pour l’entreprise, les décomptes impayés s’élèvent à un peu plus de 5,6 milliards de FCFA.

Ces retards ne peuvent-ils pas impacter sur l’évolution de vos travaux sur cette portion de l’autoroute ?

Ce que je peux vous dire, c’est que malgré ces difficultés, l’entreprise et la mission de contrôle font des efforts pour maintenir ces dates-là. Nous espérons pouvoir livrer le chantier, comme recommandé par le Ministre des Travaux Publics, au plus tard en décembre 2020. C’est un objectif que nous nous efforçons à atteindre.

Interview réalisée par Frégist Bertrand Tchouta

 

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