Gabriel MANIMBEN : « Sur le Terminal minéralier, nous voulons prendre toutes les dispositions pour que ce qui est arrivé au Terminal Polyvalent ne puisse plus nous arriver »

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Gabriel Manimben, PCA KPMO

C’est un nouvel épisode que s’apprête à tourner KPMO dans la désormais passionnante série sur le Port Autonome de Kribi. Le consortium camerounais, parti du Terminal Polyvalent après la fin de sa gestion en régie, et surtout après la signature du contrat de concession avec Kribi Multipurpose Terminal, filiale d’ICTSI, ne semble pas vouloir lâcher prise. En tout cas, Gabriel MANIMBEN, son Président, persiste et signe : « Nous souhaitons que KPMO soit bénéficiaire des 25% que propose Kribi Multipurpose Terminal (KMT) aux camerounais », déclare-t-il. La différence avec les autres épisodes déjà tournés est que celui-ci s’annonce plus passionnant encore. Surtout qu’à côté du Terminal Polyvalent, KPMO vise plus grand, plus gros : le Terminal minéralier. Certes, les discussions n’ont pas encore débuté pour l’attribution du futur concessionnaire, mais « nous voulons, cette fois-ci, prendre toutes les dispositions, pour que ce qui est arrivé au Terminal Polyvalent ne puisse plus nous arriver », prévient-il. Pour y parvenir, KPMO s’est associé à AVIMA Iron Ore Ltd, géant congolais (Brazzaville) de l’extraction minière, qui a déjà obtenu un MOU avec le PAK pour l’exportation du minerai de fer issu de ses sites miniers d’AVIMA (au Nord-Ouest du Congo) par le Port Autonome de Kribi. Invité à prendre place dans notre BOUGNA, le Président de KPMO présente un pan de ce projet gigantesque sur lequel les deux partenaires proposent d’investir plus de 1 568 milliards de FCFA.

 

Vous avez été reçu en audience ce mercredi, 25 août par le Ministre des Transports. Que doit-on retenir de cette rencontre ?

La réunion que nous venons d’avoir a été très enrichissante par rapport à la réceptibilité que le ministre a donné aux doléances que nous lui avons soumises. On a vu un homme conscient de nos problèmes et qui est prêt à intervenir dans ce qui est de son pouvoir de nous aider à aller de l’avant.

Sur quoi portaient vos doléances ?

En fait, les doléances portaient sur la participation des camerounais au Terminal Polyvalent de Kribi. Notamment dans le capital de Kribi Multipurpose Terminal (KMT) qui propose 25% aux camerounais. Nous souhaitons donc que KPMO puisse en être bénéficiaire.

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L’autre doléance portait sur le terminal minéralier et le chemin de fer à construire pour acheminer les minerais de fer du Nord Congo et Mbalam au Port de Kribi, vers la construction d’un Terminal minéralier. Nous avons un partenaire, et nous voulons, cette fois-ci, prendre toutes les dispositions, pour que ce qui est arrivé au Terminal Polyvalent ne puisse plus nous arriver. C’est pour cela que nous prenons les devants, avant même que la procédure ne soit lancée.

Vous le dites vous-mêmes, sur le Terminal minéralier, le Port Autonome de Kribi n’a pas encore lancé d’appel d’offres. Pourquoi n’attendez-vous pas le lancement de la concession pour présenter votre offre ?

Nous avons un partenaire, et nous voulons, cette fois-ci, prendre toutes les dispositions, pour que ce qui est arrivé au Terminal Polyvalent ne puisse plus nous arriver. C’est pour cela que nous prenons les devants, avant même que la procédure ne soit lancée.

C’est le besoin qui crée l’opportunité. Nous avons un partenaire AVIMA qui doit commencer son exploitation avec le schéma actuel. C’est très onéreux et le minerai de la sous-région ne sera pas compétitif. C’est pourquoi nous devons utiliser l’atout que nous a offert le Président de la république à travers le PAK qui doit se construire en plusieurs phases. La première est terminée, la deuxième est encours mais les autres peuvent se faire simultanément avec la deuxième.

Pourquoi remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui ? Nous pensons que nous avons un potentiel minier énorme et ce terminal, ainsi que le chemin de fer seront le catalyseur du projet.

Les dossiers d’exploitation minière sont nombreux sur la table. Notamment pour l’exploitation du fer de Mballam de Nkot, ou encore de de Nabeba. Mais ces dossiers n’ont pas beaucoup évolué depuis les décennies. Pourquoi, selon vous, ça ne démarre pas ?

C’est parce que justement sans le terminal et le chemin de fer ces mines ne peuvent pas être rentables

Pour obtenir la concession du Terminal minéralier, vous avez choisi AVIMA Iron Ore Ltd, qui est plutôt nouveau sur le marché camerounais. Pourtant des anciens, Cam Iron et Sundance ont déjà une certaine expérience du terrain. Qu’est-ce qui justifie votre choix ?

Avima offre la particularité de financer en fonds propres sans que l’état s’endette. Alors que le schéma des autres exige la participation de l’Etat. Or en ce moment les ressources de l’état peuvent être orientées dans d’autres secteurs et laisser les privés construire le terminal minéralier et le chemin de fer en PPP.

Les autres traînent le projet depuis des décennies privant le Cameroun et le Congo des devises des impôts et surtout de l’emploi que doit générer ce projet. Pour nous, AVIMA est un don du ciel pour le Cameroun et le Congo. Ne laissons pas passer cette opportunité que nous offre AVIMA et KPMO.

Sur le Terminal minéralier, un MOU a déjà été signé entre le Port Autonome de Kribi et AVIMA Ore Ltd. Où en est le dossier ? Quel est le niveau d’implication de KPMO ?

Justement, nous sommes au courant de ce MOU parce que nous y avons participé. Le MOU en question concerne la manutention actuelle du fer au Terminal Polyvalent. Ce n’est pas le terminal minéralier, mais nous aimerions que le terminal minéralier soit inclus dans le MOU quand les discussions vont commencer.

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Le projet actuel est assis sur l’acheminement du fer par la route. Vous avez annoncé l’ouverture d’une ligne de chemin de fer, mais elle reste encore bien lointaine. Ce qui jette un doute sur la rentabilité de ce projet, étant donné que le coût du transport reste élevé. Quelles sont les pistes envisagées pour rentabiliser ce projet ?

Il faut dire qu’aujourd’hui, tout ne dépend pas du PAK. Tout dépend aussi du gouvernement par rapport à la portée de nos routes. Le poids total autorisé en charge ne permet pas de rentabiliser ce dossier. Il faut des autorisations spéciales pour permettre aux camions à essieu multiples de porter le fer avec un minimum de 45 tonnes pour amener à Kribi, et rabaisser les coûts de transport pour que le projet soit rentable.

Avez-vous une idée du plan de financement ? Quelle garantie offrez-vous aux gouvernements ?

Oui, nous avons une idée du plan de financement. Aujourd’hui, ce qui doit être fait, puisque nous voulons lancer la production, c’est d’aller nécessairement par la route. Puisque, comme vous l’avez-vous-mêmes dit, les travaux du rail prennent du temps. Or la mine doit être exploitée. On va commencer par la route. Après les accords avec le gouvernement en BOT, nous allons commencer la construction du chemin de fer et du terminal minéralier.

Nous proposons un chronogramme précis à partir du moment où nous aurons l’autorisation d’utiliser les camions à essieux multiples pouvant avoir un PTAC (poids total autorisé en charge) de 85 à 80 tonnes nous avons 6 mois (le temps nécessaire pour fabriquer et acheminer ces camions spéciaux) pour démarrer l’exploitation de la mine et 6 mois plus tard nous entamons les travaux du terminal et du chemin de fer. Nous comptons finir les deux à l’horizon 2026

La présence des camerounais dans le projet sera également une autre garantie car nous allons veiller au respect des engagements souscrits Ce que je peux ajouter c’est que le transport par route va coûter plus cher de 18 euros plus cher qu’avec le chemin de fer. Et même, le fret au niveau du terminal minéralier va coûter 22 dollars moins cher que le terminal actuel. Aujourd’hui, nous pouvons accueillir que des navires d’un maximum de 70 000 tonnes. Mais avec le terminal minéralier, nous allons accueillir des navires de 300 000 tonnes. La masse va créer une baisse du taux de fret de manière considérable, et rendre ce fer attractif pour le marché international.

 

Pensez-vous ouvrir la participation à d’autres camerounais ?

Bien sur nous allons accueillir d’autres Camerounais et même congolais dans KPMO car vous pouvez imaginer que c’est un gigantesque projet pour lequel avoir une participation de seulement 1% sera énorme au vue des investissements à réaliser environ 1500 milliards.

Nous avons dit plus haut que nous n’allons plus tomber dans les mêmes erreurs. C’est pour cela que nous associerons les Camerounais qui ont du répondant pour qu’on ne nous dise pas que les Camerounais n’ont pas les moyens financiers.

Interview réalisée par Frégist Bertrand TCHOUTA

 

 

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