A la plénière de clôture de la semaine de la mobilité durable et du climat ce 06 octobre à Dakar, les acteurs de haut niveau et de tout ordre des questions climatiques et des transports ont rédigé une feuille de route à soumettre à la COP 27 prevue en novembre prochain en Egypte.
« L’Afrique souffre particulièrement d’un réchauffement dont elle ne porte pas la responsabilité. Aussi le financement, à la hauteur des enjeux, des politiques d’adaptation et des pertes et dommages des pays les plus vulnérables, doit être une priorité de la communauté internationale et des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre ».
Telle est l’une des affirmations fortes de la feuille de route des acteurs africains du climat. Ils se sont réunis à Dakar du 4 au 6 octobre dernier dans le cadre de la semaine de la mobilité durable et du climat mais aussi à l’occasion du quatrième Sommet Climate Chance. Résumée en douze points et adoptée par des représentants des collectivités territoriales et des acteurs non étatiques du continent, cette feuille témoigne de leurs engagements et de l’urgence à agir maintenant en priorisant l’Afrique qui regroupe en majorite les couches vulnérables.
« Dans quelques années, une majorité de la population africaine vivra dans les villes, notamment côtières (les plus impactées par les effets néfastes du changement climatique ndlr). La planification urbaine durable et la structuration des réseaux des villes dans le cadre d’une politique volontariste d’aménagement du territoire sont donc un enjeu central pour l’adaptation comme pour la réduction des émissions ». Peut-on lire dans la feuille de route. Il se pose donc un réel défi. Celui de fluidifier le trafic, réduire les temps de trajet, augmenter l’offre de transport public, baisser les coûts, réduire la pollution etc. Du coup, on se demande bien avec nos confrères de Radio France Internationale, « Comment améliorer la mobilité des urbains ? Alors qu’une grande majorité des citadins africains ne sont pas motorisés, comment freiner la course à la voiture émettrice de CO2 et accélérer la transition vers des transports durables ? » Ces problématiques remettent à l’ordre du jour les stratégies gouvernementales africaines en terme de mobilité. Bon nombre d’Etats africains impliquent encore nonchalamment les questions climatiques et leurs impacts dans les politiques de transports et de mobilité. Pour exemple, l’importation massive les « déchets » automobiles et industriels pour ne citer que ceux-là. Au Cameroun, selon l’union européenne, l’importation automobile représente 11% des importations globales. Devancés par les machines et composants industriels (21%). Des véhicules à majorité »polluants ».
L’urgence serait aussi de « renforcer l’attention sur les enjeux d’adaptation et de rééquilibrer les négociations et les financements par rapport aux investissements sur l’atténuation… de renforcer l’accès à tous les types de financements au niveau des territoires, la nécessité d’innovation dans des financements verts, qui doivent s’ouvrir plus aux pays en développement… ». Affirment ainsi, les acteurs africains via leur canevas de fonctionnement.
Argent
C’est un fait, l’accès au financement pour les actions de terrain reste toujours une difficulté majeure pour le renforcement et le déploiement de l’action climatique. Comment y palier ? « Nous insistons, comme souligné dans la déclaration de Saly, sur l’accréditation par le Fonds Vert d’entités permettant que les ressources financières dudit fonds atteignent le niveau local pour y soutenir l’élaboration et la mise en œuvre des projets climatiques ». Répondent les acteurs avant de poursuivre : « Les financements de compensation sont aujourd’hui en fort développement et certains secteurs, comm l’aviation et le transport maritime en font aujourd’hui le socle de leurs actions d’atténuation. Ces financements nouveaux peuvent offrir des perspectives intéressantes pour le renforcement de l’action, mais nous insistons sur la nécessaire vigilance dont nous devons faire preuve. En aucun cas ces financements ne doivent dédouaner les secteurs concernés de leurs efforts de réduction massive de leurs propres émissions. Les projets financés doivent garantir le respect des droits des peuples autochtones et des populations locales, apporter des améliorations en termes de développement humain, notamment en intégrant la dimension genre, la situation des femmes et des jeunes, et préserver la biodiversité des écosystèmes ».
Larisse TOGNA