Dans un préavis de grève déposé ce 05 août 2024 dans le service courrier du Délégué régional du Travail et de la Sécurité Sociale, des pilotes de lignes membres du Syndicat des pilotes de ligne et ingénieurs naviguants de l’aviation civile du Cameroun (SPINAC) menacent d’interrompre leurs activités.
Le document parvenu à notre rédaction ils énumèrent 13 motifs qui justifient leur malaise. Parmi ceux-ci, la « détermination à maintenir un climat délétère de tension sociale explosive par la violation ostentatoire du Code du Travail, du Code Pénal, affectant ainsi les conditions physiques, mentales, et psychologiques de l’ensemble du personnel, particulièrement le personnel navigant Technique (pilotes) ».
Les pilotes du SPINAC accusent aussi la hiérarchie de Camair-Co de « Destruction outrancière du Patrimoine national ». Il s’agit, écrivent-ils, « des avions acquis neufs, constituant le patrimoine national du Cameroun ». Ceci, « par omission de maintenance, en violation de la réglementation de l’aviation civile ».
Mais il y a pire. Dans la lettre, les pilotes de ligne accusent leur hiérarchie de procéder à un « acharnement, à la torture, à la tourmente psychologique et mentale des pilotes nationaux civils, par modification illégale, unilatérale de leurs contrats de travail avec effet immédiat depuis l’année 2021 et la réduction drastique des salaires ».
Il y avait quoi avant ?
C’est la première fois, depuis l’arrivée d’ELLA NGUEMA Jean-Christophe en 2021, qu’un mouvement d’humeur est enregistré au sein de la compagnie nationale. Après une longue période de turbulences qui dure depuis au moins 2010, l’entreprise avait progressivement repris ses activités.
Depuis son arrivée, ELLA NGUEMA Jean-Christophe a renforcé la flotte de la compagnie et a mis un accent particulier sur la satisfaction des clients, à travers la régularité des vols et la mise en place d’une politique managériale transparente. Les résultats de cette nouvelle vision ne se sont pas fait attendre. En effet, la compagnie a enregistré une augmentation significative du nombre de passagers, qui a triplé en l’espace de trois ans.
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La ponctualité des vols a atteint des taux record de 70%, créant ainsi une confiance croissante de Camair-Co auprès de sa clientèle. Cette amélioration du service s’est accompagnée d’une expansion du réseau, avec la réouverture récente de plusieurs lignes régionales, nous a confié le responsable de la Communication.
Sur le plan financier, la compagnie a réalisé des progrès notables. Les recettes ont fortement évolué et les salaires sont régulièrement payés sur fonds propres depuis plus de trois ans, sans recourir à l’aide gouvernementale comme c’était le cas auparavant.
La gestion interne a également connu des améliorations significatives. Les retards en comptabilité, qui entravaient le contrôle des fonds, ont été rattrapés sur plus de trois ans, et le contrôle interne a été renforcé, contribuant à améliorer les performances financières et opérationnelles de la compagnie, tout en garantissant une meilleure transparence financière.
Ces efforts de restructuration et d’amélioration de la gouvernance ont également renforcé la confiance des partenaires financiers de Camair-Co, qui, selon des indiscrétions, « se bousculent désormais aux portes de la compagnie aérienne nationale ».
Malgré ces avancées, le préavis de grève déposé par le SPINAC soulève des questions sur la pérennité de ces améliorations et les défis qui restent à relever pour la compagnie aérienne nationale
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