Cameroun : Nganou Djoumessi à Douala pour arbitrer un contentieux entre MAGIL et MAG Sarl

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Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, ministre des Travaux Publics, était à Douala ce 22 juillet, officiellement dans le cadre d’une « visite de travail dans les régions du Littoral et de l’Ouest».

S’il a effectivement, pu « évaluer l’avancement des projets routiers en cours, examiner les contraintes d’exécution, aligner les plannings sur les impératifs de livraison, apprécier la mobilisation des équipes et vérifier l’application des prescriptions techniques », l’ingénieur de l’État a surtout marqué un arrêt sur le boulevard urbain de Douala (Entrée Est), où les travaux connaissent des perturbations, en raison d’un désaccord entre MAGIL Construction et MAG Sarl, son sous-traitant.

Depuis plus de six mois en effet, les prestations réalisées par MAG Sarl ne sont pas payées. Face au cumul des arriérés de décomptes, l’entreprise de BTP à capitaux camerounais a purement et simplement éteint les moteurs de ses engins.

Selon des données financières consultées par BOUGNA, l’enveloppe due à MAG Sarl s’élève à environ 3,604 milliards de FCFA HTVA (pour les décomptes n°60, 61 et 62). Des ressources pourtant déjà virées dans les comptes de l’entreprise canadienne par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), comme le confirme le Ministre des travaux Publics.

« Ces décomptes, depuis le mois de décembre 2024, ont été payés en faveur de MAGlL. Mais le bénéficiaire final, qui est le co-contractant de MAGIL, c’est-à-dire MAG Sarl, n’a pas reçu de paiement. Conséquemment, MAG Sarl a ralenti l’exécution des travaux parce que ses factures ne sont pas payées, elle ne peut pas s’équiper, elle ne peut pas s’approvisionner », a clarifié Emmanuel Nganou DJOUMESSI.

Le 15 juillet dernier, amorçant une première piste de solution, le membre du gouvernement convie les deux parties à Yaoundé. Un seul point est à l’ordre du jour : l’apurement des arriérés de décomptes de MAG Sarl, pour relancer les travaux à l’arrêt sur cette route longue d’un peu plus de 8 km.

Approché par la presse au sortir de cette séance de travail, le MINTP explique. « MAGIL à fait valoir que ses banquiers ont posé un certain nombre de questions. Mais les réponses ont été données à ces questions. Il s’agit d’une convention de financement qui lie le gouvernement du Cameroun à la Standard Chartered Bank. Il s’agit des décomptes émis pour des travaux effectivement réalisés».

« Les responsables de la Standard Chartered Bank et le garant, qui ont assisté aux échanges, ont bien compris qu’il faut absolument payer. Ce qu’ils avaient déjà fait. Alors, il appartenait aux banquiers de MAGIL de jouer leurs partitions. Je pense donc que cela va se faire», rassure-t-il

Cause à effet ou simple coïncidence de calendrier ? Difficile de le savoir. Quoi qu’il en soit, ce projet constitué la première étape de la visite du Ministre, sept jours seulement après la réunion de crise. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au moment de la visite du Maître d’Ouvrage, MAG Sarl n’est toujours pas en possession de l’argent.

« Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons déjà la composition qu’il nous faut. Dès que les travaux vont reprendre, nous aurons deux semaines de grave bitume. Après quoi nous lancerons le béton bitumineux. Actuellement, en réalité, si nous avons un coup de pouce de ce que vous savez, en deux semaines, nous passerons au béton bitumineux », analyse Mbock, ingénieur chez EGIS, par ailleurs chef de la Mission de Contrôle, aux journalistes ce même 22 juillet.

Les travaux, suspendus alors qu’ils n’étaient réalisés qu’a 88% en décembre 2024, restent donc au même niveau d’achèvement, six mois plus tard.

Problèmes à répétition
Déjà en retard sur les délais de livraison (la date d’achèvement des travaux était prévue pour janvier 2025), le boulevard urbain de Douala inscrit une énième crise à sa liste de contentieux déjà bien longue.

D’abord confiés au consortium chinois WEIT/CRCC14 dans le cadre d’une procédure de gré à gré controversée, le marché est retiré aux chinois, puis réattribué au canadien MAGIL, après plusieurs mois d’interruption. L’entreprise, pour exécuter les travaux, fait appel à MAG Sarl, invitant l’État du Cameroun à endosser l’acte de contractualisation. Une opinion rejetée par le MINTP, qui lui rappelee que MAG Sarl est son sous-traitant, et pas celui de l’État.

Puis, s’en suivit une série de blocages pour décomptes impayés. Février 2023, décembre 2024. Pour arrêter la saignée, le gouvernement annonce la création d’un guichet Unique pour tous les paiements. Mais la solution miracle n’a pas été efficace.

Sur ce chantier financé à hauteur d’environ 87, 291 milliards de FCFA (prêt hors taxes et hors TVA obtenu auprès de la Standard Chartered Bank de Londres), va-t-on un jour assister à la réception des travaux ?

«Oui», répond Emmanuel Nganou DJOUMESSI. D’ailleurs, prédit-il, les travaux sacheront cette année 2025.

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